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Azteca

Azteca

Titel: Azteca Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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« Elles le sont peut-être, qui sait ? » Sur ce,
elle se versa une autre coupe, ainsi qu’à moi, en en renversant un peu de côté.
Le vieux poussa un soupir, téta une dernière fois le sein barbouillé et d’un
claquement de doigt, fit signe que ce pénible repas était terminé. Aussi, nous
bûmes à la hâte notre dernière coupe de châpari.
    « Allons-y, bredouilla l’uandakuari.
    — Un instant, Seigneur, lui dis-je. Il faut que je donne des
instructions au couple-femme.
    — Des instructions ? demanda-t-il d’un air soupçonneux.
    — Pour qu’elles soient obéissantes, précisai-je, minaudant comme
une entremetteuse. Comme elles sont vierges, elles risquent d’être un peu
farouches.
    — Ah ? » Sa figure s’épanouit. « Et elles sont
vierges, en plus ? C’est bien, dites-leur d’être obéissantes. »
    Zyanya et Tzimtzicha me jetèrent un regard méprisant tandis que je
prenais les deux filles à part pour leur donner mes instructions, des
instructions que je venais d’imaginer. Ce ne fut pas facile, parce qu’il
fallait que je parle vite dans leur langue et qu’elles étaient particulièrement
lentes. Toutefois, elles secouèrent la tête avec l’air d’avoir vaguement
compris et c’est avec un sentiment de fatalisme que je les poussai vers
l’uandakuari.
    Sans protester, elles montèrent l’escalier avec lui, comme un crabe qui
soutiendrait un crapaud. Avant d’arriver sur le balcon, le crapaud se retourna
et cria quelque chose à son fils d’une voix si enrouée que je ne compris pas un
seul mot. Tzimtzicha fit à son père un signe de tête soumis et nous demanda si
nous voulions nous retirer. Pour toute réponse, Zyanya hoqueta et j’acceptai
l’offre. La journée avait été longue. Nous suivîmes le prince héritier dans
l’escalier qui partait de l’autre côté de la salle du trône.
    Et voici comment, à Tzintzuntzani, pour la première fois dans notre vie
commune, Zyanya et moi avons eu des hôtes dans notre lit. Mais n’oubliez pas,
mes révérends, que nous étions tous les deux un peu échauffés par l’enivrant
châpari. Je vais tâcher de vous expliquer tout ceci.
    Avant de partir, j’avais parlé à Zyanya de l’imagination et même de la
perversion dont faisaient preuve les Purépecha dans leurs voluptueuses
pratiques sexuelles et nous avions décidé de ne manifester ni surprise, ni
dégoût quel que soit le genre d’hospitalité qu’on nous offrirait, mais
simplement de la refuser le plus courtoisement possible. Mais, ce soir-là, le
temps de réaliser ce qui se passait, c’était déjà trop tard et ensuite, nous
fûmes bien obligés de reconnaître que c’était délicieux.
    Tout en nous guidant, Tzimtzicha se tourna vers moi et me demanda en
imitant le sourire de maquerelle que j’avais moi-même eu quelques instants
avant, si le chevalier et sa dame souhaitaient des chambres séparées ou des
lits séparés.
    « Certainement pas », répliquai-je froidement, avant qu’il ne
me propose des partenaires différents ou autre chose d’aussi choquant.
    « Une chambre conjugale, alors. Mais parfois, Seigneur,
ajouta-t-il d’un air très naturel, il arrive aux couples les plus aimants
d’être un peu fatigués. La cour de Tzintzuntzani serait déshonorée si ses hôtes
se sentaient, hum, trop las, pour profiter l’un de l’autre, même pour une seule
nuit. Aussi nous avons des services qu’on appelle atânatanârani qui augmentent
les dispositions des hommes et la réceptivité des femmes, à un degré tel que ni
l’un, ni l’autre ne l’ont peut-être jamais connu. »
    Ce mot, atânatanârani, pour autant que je sois arrivé à l’analyser,
veut simplement dire « se grouper ». Avant que j’aie pu lui demander
en quoi le fait de se grouper pouvait avoir un effet quelconque, il nous avait
montré notre chambre et s’était retiré en fermant derrière lui la porte laquée.
Nous nous trouvions dans une pièce éclairée par une lampe, avec le lit le plus
profond et le plus mœlleux que j’aie jamais vu. Deux esclaves, un homme et une
femme, nous attendaient. Je leur jetai un regard inquiet, mais ils nous
demandèrent simplement si nous voulions prendre un bain. Le domestique m’aida à
me laver, puis me frotta énergiquement avec une pierre ponce dans l’étuve, mais
rien de plus. J’en conclus que les esclaves, le bain, l’étuve, tout cela constituait
ce que le prince entendait par ces « services qu’on

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