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Bonaparte

Bonaparte

Titel: Bonaparte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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échec. Au mois de février, une seconde opération est tentée contre l’ile de la Maddalena, position clef des Bouches de Bonifacio {8} . Cette fois, le lieutenant-colonel Buonaparte fait partie de l’unité de débarquement à la tête de trois cent cinquante hommes composant le XI e bataillon corse. Il est chargé de la petite artillerie de « l’armée » commandée par un ami et agent de Paoli : Colonna Cesari.
    De Bonifacio, dans la nuit du 19 au 20 février 1793, on lève l’ancre. À l’aube, l’escadre se trouve devant l’îlot San Stephano, en face du port de Maddalena, mais les vents sont contraires et l’expédition rebrousse chemin. Seule la corvette La Fauvette, où se trouve Napoleone, croisera en attendant un temps plus propice.
    Le 22 février, après deux jours de mal de mer, le lieutenant-colonel Buonaparte débarque sur l’îlot de San Stephano. Les Sardes se replient. C’est alors que le futur empereur – il combat pour la première fois les ennemis de la France – propose d’attaquer immédiatement la Maddalena et de s’en emparer à la faveur de la nuit. Mais Colonna Cesari refuse... « On perdit le moment favorable qui, à la guerre, remarquera Buonaparte, décide de tout. »
    Cependant, le lendemain, tout l’îlot est entre les mains du jeune lieutenant-colonel. Durant deux jours, avec sa petite artillerie, il pilonne Maddalena défendu par un demi-millier de miliciens sardes et, se souvenant des leçons reçues à Brienne, pointe lui-même les pièces. Grâce à la précision du tir, la panique s’installe dans l’île. Bientôt, les deux fortins qui protègent le port sont réduits au silence. De mauvaise grâce – le 25 février –, Colonna Cesari accepte le plan de Buonaparte : La Fauvette créera une diversion en essayant de débarquer des hommes sur la côte, tandis que le reste des forces françaises attaquera le village et les deux fortins.
    Buonaparte prend la tête du débarquement.
    Tout se passe bien jusqu’au moment où l’on vient avertir les combattants que la corvette fait demi-tour. Son équipage refuse de débarquer comme prévu ! Un gendarme se trouvant à bord a été tué par un boulet sarde, et La Fauvette a décidé de prendre le large et de remettre le cap sur San Stephano ! C’est aussitôt la débandade parmi les « forces de débarquement »... et, la rage au coeur, Napoleone doit abandonner son artillerie – trois petites pièces, aujourd’hui principal ornement du musée sarde de la ville voisine d’Alghero... Le lendemain, volontaires corses et grenadiers français évacuent également San Stephano et la flottille n’a plus qu’à mettre le cap sur la Corse. Le 27, le « corps expédionnaire « vaincu sans presque avoir combattu, débarque, piteux et mécontent, à Santa-Manza. On ne sait trop pourquoi l’équipage de la Fauvette est au plus mal avec le jeune lieutenant-colonel et veut l’assassiner... Rentré sain et sauf à Bonifacio, Buonaparte est si découragé qu’il plante là son bataillon – cela devient décidément une habitude – et considérant sa présence « inutile » ainsi qu’il le déclare de sa propre autorité à son « colonele », il décide de prendre le chemin d’Ajaccio « afin, prétend-il, de pouvoir conseiller à ses camarades le parti qu’ils doivent prendre ».
    Étrange soldat, en vérité...
    Ce fut sans doute au cours du mois de mars 1793 que Buonaparte eut une entrevue décisive avec Paoli, au couvent de Merusaglia dans le Rostino. La discussion aurait été assez violente. Paoli a en effet soutenu, avec mollesse, les deux expéditions contre la Sardaigne et Buonaparte, avec tout le respect qu’il lui porte, le lui a reproché. Visiblement, le coeur de Paoli est ailleurs. Il espérait que la Révolution donnerait la liberté à la Corse – et par ce mot de liberté il entendait l’autonomie... Il n’en avait rien été et le Babbo semble vouloir maintenant jouer la carte anglaise. Il essaye d’entraîner à sa suite Buonaparte.
    — Tu sei un uomo antico della Storià di Plutarco, lui dit-il.
    Mais Napoleone défend la Révolution et la France dont, selon son expression, il « respire » désormais les idées.
    Paoli est de plus en plus en coquetterie avec Albion, aussi, le mois suivant, est-il mis « hors la loi » par la Convention – principalement à la suite d’une maladroite dénonciation envoyée de Toulon par Lucien. On demande à Paoli de venir s’expliquer à Paris. La

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