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Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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cet abandon ? Tout le problème est là.
    12 octobre
    Plus rien, plus un mot sur l’état de santé du Président.
    16 octobre
    Mitterrand au sommet de la CEE, en Angleterre. Vers 16 heures, dépêche : il a été pris d’un malaise, et évacué.
    Agitation, coups de téléphone à l’Élysée, puis démenti : c’est une femme, employée de la mairie de Birmingham, qui a trouvé quelqu’un qui a dit qu’il avait vu quelqu’un qui...
    Plus tard dans la soirée, coup de téléphone, dans ma voiture, de la rédactrice en chef de permanence à TF1 : l’escorte qui venait chercher Mitterrand à Villacoublay a fait demi-tour. Mitterrand n’a pas pu quitter la Grande-Bretagne. Il est, assure-t-on autour d’elle, « au plus mal ».
    En fait, renseignement pris, l’avion de Mitterrand, avec Mitterrand à son bord, se serait envolé directement pour Berlin où auront lieu, dans quelques heures, les obsèques de Willy Brandt.
    Rumeurs, rumeurs : laissons-les courir ! dit, paraît-il, Mitterrand.
    « La rumeur, dit-il encore joliment, ça vole, ça vole, on peut lui mettre du sel sur la queue, comme aux oiseaux, c’est sans effet. Les rumeurs, laissons-les courir ! »
    18 octobre
    VGE à « 7 sur 7 ». Deux éléments à en retenir
    D’abord, son hostilité à toute éventuelle cohabitation. Elle ne serait possible qu’à trois conditions : « Il faut avoir la durée, que le Président soit au moins neutre, et que la situation ne soit pas tropgrave. » Conditions dont il affirme aussitôt qu’« à l’heure actuelle, elles ne sont pas réunies ». Autrement dit, pas question de l’envisager.
    Ensuite, il est évident qu’il rêve d’être candidat à la future présidentielle. Il n’a pas pris sa décision, dit-il, mais enfin, tout laisse croire qu’il se fera une douce violence. Pour cinq ans seulement, et pour faire l’Europe. Sacré Giscard ! Au moment où Chirac ouvre la campagne des législatives, il ouvre, lui, celle de la présidentielle.
    Son calendrier ? Il demande à Mitterrand de se souvenir opportunément de la promesse qu’il a faite aux Français d’un référendum sur la durée du mandat présidentiel. Puis, dit-il, il lui reste à s’appliquer à lui-même la règle du quinquennat, à obtenir, par une loi organique, la possibilité de reculer la date des législatives d’un mois, et de procéder auparavant à l’élection présidentielle.
    À la fin de l’émission, il s’attarde un moment. Je lui demande s’il croit possible que Mitterrand accepte son calendrier. Il n’y croit pas. Il trouve cependant cette chronologie politique préférable à celle qui, à ses yeux, est hélas prévisible : des élections suivies d’un cafouillage, puis d’une dissolution.
    « Je ne vois pas ce que la France y gagnerait » – telle est sa réponse à ma question.
    Croit-il à des élections primaires qui permettraient de départager les électeurs de l’actuelle opposition ? Il ne croit pas cela possible : « Il faudrait tout de même une loi, ou un semblant d’organisation. De l’argent, aussi », note-t-il.
    19 octobre
    Pierre-André Wilzer me dit aujourd’hui que tous les députés socialistes de sa connaissance lui font part de leur désir de voir les choses s’arrêter vite. Comme s’ils étaient pris de terreur à l’idée de ce qui peut encore leur tomber dessus. Que craignent-ils au juste ? Une fausse facture de plus, une grève de plus, un mouvement social de plus ? Ou bien la maladie, et même la mort du Président, qui les laisserait orphelins et démunis ?
    Beaucoup, parmi les socialistes, commencent, paraît-il, à accuser Mitterrand : de quoi ne serait-il pas capable ? s’interrogent-ils, le plus souvent devant des journalistes. Il a tué le PC, imposé sa loi au PS, et, irrité de voir sa loi contestée par les socialistes, il a aussitôtcontribué à son éclatement. Ceux-là ont peur que Mitterrand exerce contre eux sa violence. En finir : tel est le vœu général.
    Dans ce climat, il n’est pas étonnant que 26 députés socialistes décident de leur propre chef de ne pas briguer les suffrages des électeurs en mars prochain. Et cela, alors même que la droite n’est pas unie : Alain Juppé parle de 128 primaires entre UDF et RPR. Et encore, précise-t-il, si un accord est signé en bonne et due forme entre les deux formations.
    20 octobre
    Bagarre, toute la journée, entre UDF et RPR sur les propos tenus dimanche par

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