Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

(Kermitterrand), Michel Rocard en corbeau, Jacques Chirac en aigle à plumes bleues surnommé Black Jack, etc.
    41 - La deuxième chaîne de télévision allemande.
    42 - Longue et compliquée, l’« affaire dite du sang contaminé » s’étire sur plusieurs années. Le drame éclate en avril 1991 lorsque la journaliste Anne-Marie Casteret écrit dans L’Évènement du jeudi un article démontrant que le Centre national de transfusion sanguine avait sciemment distribué, de 1984 à 1985, des produits sanguins susceptibles d’être contaminés par le virus du sida aux hémophiles. L’opinion publique n’est alertée qu’au milieu de l’année 1985, quand le Premier ministre lui-même, Laurent Fabius, annonce le dépistage obligatoire des donneurs de sang à partir du 1 er  août. L’utilisation par les hémophiles de produits sanguins chauffés, débarrassés du virus HIV, paraissait indispensable au printemps 1985. Malgré cela, des stocks de produits non chauffés ont été laissés en circulation. L’ampleur du drame a été connue en août 1986 par la publication d’un rapport du Centre national de transfusion sanguine. En résumé, entre la fin de l’année 1984 et la fin de l’année 1985, plusieurs dizaines d’hémophiles ont été contaminés. Toute l’affaire du sang contaminé concerne en réalité cette période d’une année qui sépare la connaissance du virus du sida et la mise en place du dépistage.
    En 1992, quatre médecins – l’ancien directeur du Centre de transfusion, Michel Garretta, Jean-Pierre Allain, son adjoint au CNTS, Jacques Roux et Robert Netter – sont jugés pour tromperie. Le verdict est lourd pour le professeur Michel Garretta, condamné à quatre ans, et pour Jean-Pierre Allain, condamné à la même peine d’emprisonnement. Jacques Roux est condamné à quatre ans avec sursis, le docteur Netter est relaxé.
    L’affaire monte d’un cran lorsque les avocats de la défense citent comme témoins Georgina Dufoix, ministre des Affaires sociales et de la Solidarité nationale du gouvernement Fabius de 1984 à 1986, Edmond Hervé, rattaché auprès d’elle comme secrétaire d’État, ainsi que le Premier ministre Laurent Fabius. Cette demande de témoignage se transforme bientôt en mise en examen.
    Les trois anciens ministres comparaîtront en février et mars 1999 seulement devant la Cour de justice de la République pour homicides involontaires. Laurent Fabius et Georgina Dufoix seront relaxés, la Cour de justice soulignant que l’action de Laurent Fabius « a contribué à accélérer les processus décisionnels ». Seul Edmond Hervé a été condamné pour manquement à une obligation de sécurité et de prudence.
    43 - Docteur en médecine lyonnais, proche de Jacques Chirac, chercheur et auteur d’un livre sur le sida ( Le Virus de la découverte , Robert Laffont, 1988).
    44 - Pierre Suard est alors président du groupe Alcatel-Alsthom. Il contrôle également L’Express et Le Point .
    45 - Au titre IX de la Constitution de la V e  République, l’article 67 concerne la Haute Cour de justice. Elle est composée de membres élus en leur sein, en nombre égal, par l’Assemblée nationale et le Sénat après chaque renouvellement général ou partiel de ces assemblées. Elle élit son président parmi ses membres. La Constitution renvoie à une loi organique la composition de la Haute Cour, ses règles de fonctionnement ainsi que la procédure applicable devant elle. Le président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison.
    46 - Épouse de Georges Kiejman et journaliste à TF1.
    47 - Prix Nobel de médecine, mort en 2009.
    48 - De 1986 à 1988, dans le gouvernement Chirac.
    49 - Né à Lyon en 1955, Pierre Botton, à la tête d’une entreprise familiale spécialisée dans l’agencement de pharmacies, a fait la connaissance de Michel Noir, alors idole montante du RPR. Entreprenant de créer un réseau de soutien à celui dont il veut faire l’élection à Lyon d’abord, en France, si possible, après, Botton, sitôt Michel Noir élu à Lyon, veut profiter de sa situation pour régenter les marchés publics de la ville. Le juge Courroye, chargé de l’enquête, démonte le système : Botton écopera de deux ans de prison. Le réseau de connaissances qu’il a constitué pendant des années comprend plusieurs journalistes, dont Patrick Poivre d’Arvor. Quant