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Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997

Titel: Cahiers secrets de la Ve République: 1986-1997 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michèle Cotta
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aux marchés publics de Lyon, beaucoup sont attribués à l’époque à l’entreprise Bouygues, dont le chantier du contournement de la capitale des Gaules.
    50 - Qui a épousé Pierre Botton en 1986.
    51 - Du 21 mai 1981 à juin 1982, Pierre Bérégovoy est secrétaire général de l’Élysée, avant de devenir ministre des Affaires sociales dans le gouvernement Mauroy de 1982 à 1984.
    Sorti de l’ENA en 1974, Hubert Védrine a rejoint l’Élysée en 1981. Il y est, pendant le premier septennat, conseiller à la cellule diplomatique. Après un passage au Conseil d’État pendant la première cohabitation, il est porte-parole de la Présidence. De 1991 à 1995, il est nommé secrétaire général de la Présidence de la République.

1993
    4 janvier
    Retour en France.
    Laurent Fabius dans la tourmente. Les socialistes se conduisent comme s’ils voulaient à toutes forces, et le plus vite possible, s’en débarrasser. L’un me dit qu’il ne peut pas rester premier secrétaire jusqu’aux élections ; l’autre, que c’est en réalité Mitterrand qui sonne l’hallali.
    Je n’y crois pas une seconde. La peur de ne pas être réélus explique seule le comportement des députés socialistes.
    Jusqu’où iront les exclusions de tel clan par tel autre, de telle cellule du clan par telle autre cellule du même clan ? Fascinant de voir qu’il y a toujours quelqu’un pour épurer quelqu’un d’autre !
    7 janvier
    Vœux de Mitterrand à l’Élysée, hier. Il parle de la crise de confiance de l’opinion... à l’égard des journalistes, sans jamais se départir de l’ironie féroce dont il les accable. Il se réjouit d’avoir étendu la liberté de la presse à la télévision et à la radio, et, en même temps, s’exaspère à l’idée que les journalistes, selon lui, en abusent.
    Puis il se livre, assis sur un canapé bleu passé, dans le salon qui jouxte la salle des fêtes. On l’interroge sur sa santé. Il répond longuement, franchement, parlant de son cancer comme si ce n’était pas le sien, dissertant sur son dernier bulletin médical.
    « Pas de métastases, dit-il, mais le cancer n’en est pas pour autant terminé. »
    Il avance des chiffres de référence : les marqueurs ne doivent pas être supérieurs à 5. Quand on l’a opéré, ils étaient à 75. Aujourd’hui, ils sont retombés à 25.
    Y a-t-il là pour lui, se demande-t-il, de quoi se réjouir ? Il ne se répond pas.
    Il vit depuis longtemps, ajoute-t-il, avec l’idée de la mort, et n’en est pas effrayé.
    Assez parlé de la maladie : nous passons à la politique. Comment concilie-t-il sa certitude d’une future défaite de la gauche et la nécessité d’apparaître, lui, comme le rempart de la gauche ?
    Il commence à parler des acquis sociaux : il s’opposera à ce qu’on y touche. Il dit – cela paraît purement formel – qu’il n’est pas sûr de la victoire de l’opposition en mars prochain.
    Nommera-t-il Balladur ?
    « Attendez ! » proteste-t-il.
    Ou bien Chirac, ou encore Giscard ?
    Nouvelle protestation, nouvelle demande : « Attendez ! »
    18 janvier
    Une heure passée avec Édouard Balladur que je vais interroger boulevard Saint-Germain.
    « Il ne serait pas raisonnable, susurre-t-il, d’accepter le poste de Premier ministre aujourd’hui.
    – Pas raisonnable, mais vous le feriez ?
    – Je ne devrais pas. D’ailleurs, je ne suis aucunement sûr de l’être. »
    J’en conclus que si on le lui demande, il ira à Matignon. Sans méconnaître les risques. Il se met, du coup, à envisager ce qu’il ferait « si », et quelle serait alors sa marge de manœuvre. D’abord, pas question de réduire dès cette année le déficit budgétaire. Pas de remède non plus à attendre sur le chômage : les mesures à prendre ne porteront leurs fruits que dans quelques mois.
    Et avec Chirac, comment ça va ?
    « Très bien. Il sait que nos éventuelles mésententes ne pourraient profiter qu’à nos adversaires. Je lui ai dit l’autre jour : Jacques, calmez votre entourage ! »
    Le problème de la cohabitation, pour lui, se pose en des termes assez simples : si l’opposition actuelle obtient 450 sièges, il lui sera très difficile de ne pas demander la démission de Mitterrand. Il y a des excités auxquels on ne pourra faire entendre raison. Si les députés UDF-RPR sont en nombre inférieur à 400, la cohabitation est possible, Mitterrand restant à

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