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Ce jour-là

Ce jour-là

Titel: Ce jour-là Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mark Owen , Kevin Maurer , Olivier Dow
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dans la salle : des SEAL, un technicien en explosifs et deux autres types en renfort. Une fois tout le monde installé, Mike s’assit à son tour et commença le briefing. Jay, le commandant d’escadron, était absent. Mike paraissait légèrement mal à l’aise et ne donna pas beaucoup de détails.
    « Nous allons faire un exercice collectif de mise au point. L’entraînement aura lieu en Caroline du Nord. » Mike nous passa la liste du matériel à emporter. « J’ai très peu d’informations. Contentez-vous de préparer un équipement d’assaut standard. Nous vous en dirons plus lundi. »
    Je parcourus la liste. Armes, outils, explosifs, rien que des trucs classiques ne donnant aucun indice sur ce que nous allions faire.
    « Combien de temps serons-nous absents ? demanda l’un de mes camarades.
    — Pas très clair. Nous partons lundi.
    — Est-ce qu’il faut prévoir les tentes ? voulut savoir Charlie.
    — Le logement et la bouffe sont prévus. »
    Deux autres types posèrent des questions du même genre, mais Mike coupa court. Je levai la main à mon tour. J’aurais voulu savoir comment nous allions nous organiser. Il y avait surtout des hommes aguerris autour de la table. Ils appartenaient à des équipes différentes. D’habitude, c’était le petit dernier qui portait l’échelle et la masse. Mais en regardant autour de moi, je ne voyais que des anciens. J’avais l’impression qu’on constituait une Dream Team.
    Je n’avais même pas fini de lever la main que Tom, qui me regardait, secoua la tête. Je la baissai. Tom, en règle générale, s’exprimait peu. J’étais plus bavard que lui. Une foule de questions se pressaient dans ma tête et j’aurais bien aimé qu’on y réponde. Ne pas savoir ce que nous allions faire m’agaçait, j’avais l’impression qu’on se fichait de nous.
    « Occupons-nous du matériel, me dit Tom en quittant la salle. Nous en saurons plus lundi. »
    Nous savions tous nous préparer et quel matériel emporter. J’allai dans le local des cages. Un de mes hommes s’y trouvait.
    « Hé, mec, j’ai besoin de ta masse. »
    Un ancien qui s’équipe d’une masse, voilà qui n’était pas courant, et cela me valut encore plus de questions de la part des autres.
    « La voilà, me dit-il. Mais pourquoi tu la veux ? »
    Je n’avais aucune réponse logique.
    « Je pars pour un entraînement. Ils ont rappelé un tas de gars pour une réunion et nous allons en Caroline du Nord. Il s’agirait d’un exercice collectif de mise au point. » Je n’étais pas plus convaincant que Mike. Mon camarade me regarda avec une expression qui voulait dire « sans déconner ? ».
    À l’intendance, nous commençâmes à charger deux ISU [ Internal airlift and helicopter Slingable Unit ]  – des petits conteneurs cubiques – avec notre matériel. Cela nous prit l’essentiel de la journée. À la fin, les conteneurs débordaient d’outils, d’armes, d’explosifs.
    Les spéculations allaient bon train pendant ces préparatifs. Certains disaient que nous allions en Libye. D’autres pariaient pour la Syrie ou l’Iran. Charlie, qui ruminait toutes ces questions, nous sortit la prédiction la plus audacieuse.
    « On va choper OBL », dit-il.
    Comme il n’existe aucune norme universelle pour translittérer l’arabe en caractères latins, nous nous servions du même acronyme que le FBI et la CIA pour parler d’Oussama Ben Laden : OBL.
    « Qu’est-ce qui te fait dire ça ? demandai-je.
    — Écoute, quand nous avons posé des questions sur le plan, ils ont dit que nous allions dans un endroit où il y avait une infrastructure, répondit Charlie. Dans ce cas, c’est que nous retournons en Afghanistan ou en Irak, là où il y a des bases américaines. Je dirais que nous allons au Pakistan, depuis une base en Afghanistan.
    — M’étonnerait, intervint alors Walt. Mais si tu as raison, j’ai déjà été à Islamabad, et je peux vous dire que c’est un trou paumé. »
    Walt et moi avions déjà participé à une traque bidon, à la recherche de Ben Laden et de sa djellabah blanche flottante.
    C’était en 2007, dans la province de Khost, à la base avancée d’opérations de Chapman et j’en étais à ma sixième rotation. Cette fois-là, je travaillais en collaboration avec la CIA.
    Khost était l’un des lieux où s’entraînaient les responsables du détournement des avions qui s’étaient jetés sur le World Trade Center et le

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