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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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Taihô, qui, prévoyant la prolifération de la descendance impériale, décrétait qu’après six générations les rejetons d’un ancêtre impérial perdraient leur rang et leur titre de princes, et recevraient un nom et un titre ordinaires. Les effets de cette loi commencèrent à se faire sentir à la fin du ix e siècle. Les revenus de la Couronne, déjà amoindris par l’exemption fiscale des manoirs, ne suffisaient plus à l’entretien de tous les membres de la famille impériale, et la plupart des princes se trouvèrent dans l’obligation de chercher un emploi payé. Le nombre des charges que pouvaient briguer les personnes de haut rang était limité par la loi, en sorte que, pour ces jeunes gens, mieux valait faire oublier ses privilèges et entrer dans l’administration en prenant n’importe quel poste, ou se mettre à l’agriculture. Parmi ces anciens princes, les plus nombreux portaient le nom de Taira ou de Minamoto.
    Au xe siècle, la famille Minamoto comptait des descendants de l’empereur Saga (mort en 842) à l’empereur Kôkô (mort en 887). Ses membres se divisaient en plusieurs 1 ranches, dont les Saga Genji (Genji signifie « famille Minamoto 27  »), les Seiwa Genji et une douzaine d’autres ; mais la branche Seiwa était la plus puissante. Toutes ne fondèrent pas des maisons militaires, car plusieurs, attirées par les plaisirs de la vie citadine, préférèrent s’attacher au service de l’empereur. Dépassant tous les autres en puissance et en renommée, les vrais chefs de la caste militaire furent les Seiwa Minamoto et les Kammu Taira. Leur ascension est exemplaire de celle de la classe des guerriers.
    Les Seiwa Genji étaient issus d’un petit-fils de l’empereur Seiwa, un certain Tsunemoto, le gouverneur adjoint de Musashi (Musashi no suke), qui, en 940, s’opposa à la rébellion de Taira Masakado. Il fit la carrière normale d’un noble qui, après avoir occupé divers postes officiels, fut gouverneur de plusieurs importantes provinces. Ses fils furent tous officiers militaires à la cour, et leurs descendants prospérèrent. Mitsunaka, le plus brillant d’entre eux, fut gouverneur de différentes provinces de l’Est et du Nord. Il avait toute la confiance des régents, et ce fut en fait le clan Fujiwara qui fit la fortune des Minamoto.
    Vers le milieu du xe siècle, les Minamoto et leurs maîtres Fujiwara étaient déjà étroitement associés. La tradition veut qu’en l’an 968 Minamoto Mitsunaka dénonçât son parent Takaaki, auteur de la conspiration d’Anna (du nom de la période dans le calendrier japonais), qu’il permit ainsi d’étouffer. En province, la famille de Mitsunaka était très importante. Elle possédait de vastes manoirs non loin de la capitale, notamment dans les provinces de Settsu, Vamato et Mino, et était ainsi à la fois riche et influente. Les grands noms associés à l’ascension du clan Minamoto aux xie et xne siècles sont ceux des descendants de Mitsunaka, ainsi qu’il ressort des tableaux suivants :

    En raison de ses dons et de la faveur des Fujiwara, Mitsunaka lui-même jouissait d’une grande popularité à la cour. Il s’y sentait chez lui, et c’était un poète de marque. Parmi les premiers grands Minamoto, plusieurs étaient d’ailleurs d’éminents hommes de lettres en même temps que les parents d’éminents chefs de guerre. Le grand Michinaga était très conscient qu’il ne pouvait mener à bien ses projets dynastiques sans l’appui de l’un ou l’autre des principaux clans militaires dont les chefs avaient des relations étroites avec la cour. Les Seiwa Genji étaient ceux qui répondaient le mieux à ce besoin, et leur position dans la capitale s’en trouva renforcée pour le grand avantage de leurs parents de province. Michinaga laissa aux deux fils de Mitsunaka, Yorimitsu et Yorinobu, le soin de prendre les mesures brutales que les Fujiwara eux-mêmes étaient trop délicats pour adopter, et cette situation leur valut de devenir pour leurs ennemis les « chiens courants » de la famille Fujiwara. Cependant, c’étaient de bons soldats doublés de courtisans. On raconte que Yorinobu disait que, si son maître lui demandait de tuer le régent, il se précipiterait chez lui avec sa lance et son épée, « et alors qui pourrait l’arrêter ? »
    Il convient de noter ici, tandis que nous évoquons la naissance de l’esprit militaire, que les civils responsables de l’administration des codes

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