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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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avaient horreur du sang. Selon la théorie chinoise, loin d’être essentielle au gouvernement, la législation pénale était quelque chose à quoi recourir quand tout le reste avait échoué. C’est ainsi qu’à l’époque de Heian, qui, malgré tous ses défauts, était civilisée et encline à la paix, les lois étaient administrées avec douceur, et que l’on répugnait à infliger la peine de mort ou tout châtiment grave. Les amnisties étaient courantes, et c’est peut-être ce qui explique que le crime l’était également. Si l’on hésitait à tuer, ou même à blesser, c’était sans doute partiellement en réponse au sentiment bouddhique, et peut-être par crainte des esprits vengeurs. Mais les Minamoto et les Taira (à leurs débuts du moins) n’avaient pas ce genre de scrupules, et ils étaient tout prêts à donner la mort pour préserver l’ordre ou pour favoriser leurs propres intérêts.
    Des hommes comme Yorimitsu et Yorinobu étaient donc particulièrement bien placés pour jouir des faveurs des Fujiwara et obtenir des postes enviables dans la capitale et dans les provinces. Yorimitsu fut tour à tour gouverneur de l’Izu, du Kf zuke et d’autres provinces, et il commandait l’un des régiments de la garce en même temps qu’il était secrétaire au ministère de la Guerre. Sa fille épousa un Fujiwara de haut grade. Dans l’ensemble, les Genji de la première moitié du XIe siècle renforcèrent leur position dans les provinces centrales, et les Taira du côté de l’Est. Yorimitsu succéda à la tête des domaines que possédait son père dans le Settsu, alors que Yorinobu réussit à créer un manoir dans le Kawachi. Au début du XIe siècles (1017), vingt-quatre Fujiwara occupaient d’importantes fonctions officielles dans la capitale contre seulement quatre Minamoto. Mais vers la fin du siècle, alors que la suprématie des Fujiwara était terminée, les charges de ministre de la Droite et de la Gauche étaient toutes les deux aux mains des Minamoto, ainsi que la plupart des postes militaires importants de la cour. Ces fonctions ne donnaient certes aucune autorité réelle, mais elles conféraient à leurs détenteurs un rang et un prestige considérables.
    L’origine des Taira était comparable à celle des Minamoto, leur ancêtre étant un dénommé Takamochi, petit-fils de l’empereur Kammu. Il perdit son titre et son rang de prince en 824, et reçut alors le nom de Taira. Gouverneur de la province de Kazusa, il eut cinq fils, qui, tous, s’installèrent dans l’Est. Le troisième d’entre eux, Taira Yoshimochi, eut lui-même douze fils, dont le Masakado auteur de la rébellion de 935. Mais les membres du clan, qui servaient volontiers dans la garde du corps du souverain ou dans celle des Fujiwara, n’en étaient pas moins présents à la cour. En 930, Masakado lui-même vint y chercher fortune. Il ambitionnait de devenir chef de la police, et ce fut après que (mais non parce que), déçu, il eut regagné l’Est, qu’il se souleva contre le Trône, et revendiqua même le titre d’empereur. Les fils et petits-fils de Takamochi et leurs descendants avaient tous des propriétés, et généralement des fonctions officielles, dans les provinces de l’Est. Maints d’entre eux commandèrent des troupes contre les ebisu (les aborigènes) dans le Nord, et l’on vit bientôt la plupart des grandes familles de l’Est se prétendre membres du clan des Taira et s’enorgueillir des mérites de leurs nobles ancêtres sur les champs de bataille.
    Il y avait encore d’autres importantes maisons guerrières, qui, sans être aussi glorieuses que celle des Taira, étaient d’origine aristocratique. Parmi elles se trouvaient les descendants des premiers colons, qui étaient ainsi d’origine plus récente et moins noble, mais chez qui l’orgueil familial contribua de même à forger un esprit belliqueux et une tradition de loyauté. Il est d’ailleurs douteux que des paysans ordinaires, armés pour se défendre contre leurs rivaux ou contre des tribus ennemies, eussent pu donner naissance à une société militaire unifiée sans les dirigeants aristocratiques. Sans la discipline du danger et l’épreuve de campagnes très rudes, ils n’eussent certainement pas non plus acquis une réelle vaillance militaire. Sur ce point, il est intéressant de constater que les clans des Taira et des Minamoto connurent tous deux des difficultés intestines du fait que leurs capitaines

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