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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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constitue l’un des traits les plus surprenants de la bataille.
    A Osaka, Môri Hidemoto et quelques-uns de ses camarades étaient d’avis de résister à Ieyasu, mais Môri Terumoto ne voulait pas prolonger les hostilités. Il était tout à fait satisfait de sa position actuelle. Il espérait qu’en se soumettant à Ieyasu, il garderait ses grands domaines, et c’est la raison pour laquelle il se laissa rapidement convaincre de lui remettre le château, où Ieyasu fit son entrée le 1 er novembre et prit ainsi sa place comme maître de l’empire. Il eut une résistance diffuse à maîtriser par la persuasion ou par la force, en particulier au Kyüshü et dans le pays des Uesugi, mais les principaux événements se jouaient dans les provinces centrales et orientales. Là, ilcomptait asseoir son autorité aussi vite que possible en mettant en place un système de gouvernement bien organisé et efficace qui imposerait l’obéissance à l’ensemble du pays.
    Sa première mesure dans ce sens fut de récompenser les daimyô qui avaient combattu pour lui et de punir les autres. Le Japon comptait 214 fiefs de 10000 koku ou plus. Ieyasu confisqua les fiefs de 90 familles totalisant un revenu de 4300000 koku, et il amputa quatre fiefs de 2215000 koku, en sorte qu’il disposait, pour lui et pour les récompenses qu’il entendait distribuer, de 6500000 koku. Les fiefs qu’il avait amputés étaient ceux de Môri, Satake, Uesugi et Akita, et l’on voit que le montant de cette amputation représentait plus de la moitié de la somme provenant de la confiscation des 90 fiefs.
    La plus grande partie du revenu ainsi obtenu resta dans la famille Tokugawa, s’ajoutant à celui des vastes et riches provinces de l’Est dont Ieyasu était maître. Celui-ci augmenta en outre sa fortune de divers droits sur des forêts, des mines, des ports et d’importants centres commerciaux. Parallèlement, il récompensa les daimyô qui s’étaient battus avec lui en leur distribuant des fiefs de ses anciens domaines, notamment le long de la Tôkaidô et de la Tôsandô, où il était vital pour lui d’avoir des partisans sur lesquels il pouvait compter. Là et ailleurs, ils s’établirent comme daimyô indépendants et devinrent le rempart de la maison des Tokugawa. A l’époque, ils étaient environ soixante.
    Le deuxième souci de Ieyasu fut de donner une forme plus ou moins constitutionnelle à son autorité sur l’ensemble du pays, et à cette fin il décida de restaurer le bakufu, que Nobunaga avait tourné en dérision et Hideyoshi ignoré, sinon anéanti. Il fut nommé shôgun par l’empereur en 1603, mais il n’en fit rien pendant quelque temps. En fait, il craignait de donner l’impression qu’il voulait évincer Hideyori, et il avait soin de rester en bons termes avec Yodogimi, qui se considérait comme la gardienne de la lignée de Toyotomi. Quelle que pût être son ultime ambition, il devait éviter de fournir à ses ennemis et rivaux un prétexte pour se soulever contre lui. Il y avait encore à Osaka et dans les environs des généraux prêts à se soulever pour protéger Hideyori. Parmi eux, il ne se trouvait pas seulement ceux qui, comme Môri Hidemoto, venaient de retirer leurs troupes intactes de Sekiga-hara, mais aussi nombre de guerriers qui s’étaient battus pour Ieyasu contre Mitsunari mais demeuraient fidèles à la mémoire de Hideyoshi. Entre beaucoup d’autres, Fukushima, Asano, Kuroda et Katô entraient dans cette catégorie. Froissés par ses actions, ils seraient susceptibles de se tourner contre Ieyasu, et ils seraient alors rejoints par les daimyô hostiles aux Tokugawa, notamment ceux du Japon occidental et du Kyüshü.
    Ieyasu se montra donc prudent. En 1600, peu après son entrée à Osaka, il avait décidé de fixer sa capitale à Edo, forteresse de ses grands domaines du Kantö. C’est là que serait le centre de son pouvoir militaire, et au cours des années suivantes, il prit diverses mesures pour fortifier le château d’Edo et protéger par un écran de forteresses tout le pays environnant. Il ne se fixa pas à Edo dès 1603, mais laissa la place à la garde de Hidetada, son fils aîné. Lui-même avait bien trop à faire ailleurs. Il s’installa pendant quelque temps à Sumpu (Shizuoka), où il avait passé comme otage ses années de jeunesse.
    Ieyasu avait toujours soin de ne pas soulever la délicate question de l’avenir de Hideyori. Il préférait la proie à l’ombre, et

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