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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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mère, Yodogimi. Aucune réponse ne vint. Le 4 juin, Hideyori se suicida et Yodogimi fut tuée par un des membres de sa suite afin d’éviter la capture. Du point de vue moral, la conduite de Ieyasu était impardonnable, car il avait rompu serment après serment ; mais il avait anéanti la maison des Toyotomi et, désormais, il était tout-puissant. Après la domination hésitante de Nobunaga et de Hideyoshi, la famille Tokugawa allait gouverner le Japon pendant deux cent cinquante ans.

CHAPITRE XL VI I
    Les premières années du bakufu Tokugawa
    la politique de ieyasu
    Ieyasu mourut le 1er j u i n 1616, dans sa soixante-quinzième année. Bien que, après la mort de Hideyoshi, il eût consacré l’essentiel de son temps à des tâches militaires urgentes et mené deux campagnes vitales à l’établissement de sa suprématie, durant les quinze dernières années de sa vie il ne négligea en aucune façon les problèmes du gouvernement civil. En 1605, deux ans seulement après avoir été nommé shôgun, il se démit d’ailleurs de cette fonction en faveur de son fils Hidetada afin de pouvoir s’occuper librement de la structure politique sur laquelle allait reposer l’autorité de sa maison. Sa démission et la succession de Hidetada devaient en outre faire comprendre au public que la charge de shôgun serait héréditaire chez les Tokugawa. Guerrier triomphant, Ieyasu voulait que sa famille conservât ce qu’il avait acquis, et que la guerre civile prit fin. Son but était de trouver un système qui fît échec aux ambitions des plus puissants barons, dont la loyauté demeurait incertaine bien qu’ils se fussent soumis à lui après Sekigahara.
    Bien que la victoire de Sekigahara lui donnât une position dominante, entre la défaite d’Ishida Mitsunari et la chute d’Osaka, il eut à surmonter une forte opposition, en particulier parmi les fiers vassaux de l’ouest du Japon. Il n’y eut pas de révolte ouverte exigeant des mesures militaires, mais une hostilité cachée dont il devait trouver moyen de venir à bout. La situation nécessitait un traitement politique habile. La tâche n’était pas moins importante que les sièges et les batailles, et dans la façon dont il s’en acquitta Ieyasu montra un talent égal à ses dons de soldat.
    Le plus dangereux des barons de l’Ouest était Shimazu, seigneur de Satsuma, de l’Osumi et d’une partie du Hyûga, que ses ressources et son éloignement rendaient pratiquement invulnérable. Immédiatement après Sekigahara, on avait proposé de l’attaquer, et Katô Kiyomasa, solidement établi dans le nord du Higo, avait fait des préparatifs dans ce sens ; mais Ieyasu préférait les négociations à la force, et au début de 1602 Shimazu Tadatsune fit sa soumission au shôgun au château de Fushimi, où il fut traité avec tous les honneurs dus à son rang. D’autres seigneurs périphériques, comme Uesugi et Satake, furent favorablement impressionnés par cet exemple et abandonnèrent tout ce qu’ils pouvaient avoir comme projets de révolte.
    De son côté, Ieyasu agit avec circonspection, prenant soin, ainsi qu’on l’a vu, de ne pas blesser les sentiments de ceux de ses partisans qui avaient une dette à l’égard de Hideyori en tant que fils et héritier de Hideyoshi. A l’ouest des provinces centrales et au nord du Kantô, il n’exerçait aucune autorité directe, et il devait ainsi éviter toute hâte et toute imprudence à l’égard des grands barons de ces régions dont il entendait limiter la puissance.
    La base de la politique civile de Ieyasu consistait à distribuer des fiefs de telle sorte que ses vassaux les plus dignes de confiance occupassent des domaines d’où ils avaient la possibilité de surveiller les barons dont l’obéissance était incertaine. Les vassaux dont la loyauté était sûre étaient connus sous le nom de fudai, où vassaux liges héréditaires de la maison des Tokugawa, par opposition aux tozama, les « seigneurs extérieurs », qui n’avaient pas de liens héréditaires avec Ieyasu. La plupart des daimyô fudai avaient des fiefs de 50000 koku ou moins, à l’exception de Matsudaira Tadayoshi (le cinquième fils de Ieyasu), à Kiyosu, qui avait 500000 koku, et Ii Naomasa, à Hikone, qui en avait 100000. Ils étaient tous placés à des points stratégiques à partir de Kyoto en direction de l’est le long de la Tôkaidô et de la Nakasendô jusqu’à Edo.
    Aux tozama, puissants seigneurs qui étaient

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