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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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le bakufu bénéficia d’un développement accéléré du commerce intérieur dans l’ensemble du pays, qui (du fait de l’utilisation croissante de la monnaie et de l’amélioration des transports) avait commencé à créer au cours du xvie siècle un marché national au lieu d’un système de marchés isolés locaux ou régionaux. Ce changement avait favorisé un contrôle national de l’économie marchande par le bakufu, j s’ajoutant à sa part substantielle de la terre cultivable du pays. Les shôgun Tokugawa avaient manifestement avantage à développer l’industrie et le commerce intérieur ; et une part importante, sinon l’essentiel, de l’histoire du gouvernement des Tokugawa après la chute du château d’Osaka, en 1615, se rapporte à la politique marchande et industrielle.
    Ieyasu ne manqua pas une occasion d’accroître sa richesse. Il confisqua i les mines d’or et d’argent de Sado et la mine d’argent d’Iwami, et toutes les mines furent encouragées sur son ordre à accroître leur production. En  1601, il avait commencé à frapper des pièces d’or et d’argent en quantités considérables. Dans ses châteaux, il avait déjà d’importantes réserves de métaux précieux, et l’or et l’argent qu’il laissa à sa mort est estimé à 1950000 ryô . De cette somme, il légua 750000 ryô aux branches cadettes de la famille Tokugawa, et le reste alla dans les caisses du bakufu.
    Un autre revenu important provenait des principaux centres commerciaux. Les villes qui, grâce à leurs franchises, avaient développé un commerce important durant le XVIe siècle, furent désormais placées sous la juridiction directe du bakufu, et leurs habitants furent soumis à l’autorité absolue de ses officiers : les shoshi-dai, ou représentants, à Kyoto, et les bugyô, ou commissaires, dans les autres municipalités. Ces mesures abolirent les privilèges des villes d’Osaka, Sakai, Fushimi, Nagasaki, Nara et Yamada.
    En conséquence, du moins partiellement, de ce traitement impitoyable de  l’entreprise privée, une nouvelle classe de fournisseurs gouvernementaux se  développa et jouit bientôt d’un monopole à grande échelle dans le domaine  commercial. Des mesures furent prises visant au contrôle du commerce extérieur aussi bien qu’intérieur. Par un édit de 1604, le bakufu se donna le monopole de la vente de la soie grège importée, qui représentait alors le produit le plus important des échanges avec la Chine ; et l’on peut considérer cette mesure comme le premier pas vers une politique de contrôle officiel absolu du commerce extérieur.
    Du vivant de Ieyasu, le bakufu ne cessa de développer le commerce avec l’étranger. Ieyasu garda pour la marine marchande le puissant intérêt dont il avait fait preuve en prenant Will Adams à son service en 1601. Il approuva s. la venue de navires et de négociants hollandais (1606) et anglais (1613). Il autorisa des voyages japonais à Luzon et en Annam, et réserva un accueil favorable aux envoyés de ces régions. De manière générale, il encouragea untype de commerce extérieur qui, contrairement au négoce avec les Portugais,. échappait à l’influence des missionnaires chrétiens ; et il fut satisfait d’apprendre que des Hollandais attaquaient et prenaient des vaisseaux portugais dans les eaux asiatiques 208 . Des relations commerciales avec l’Espagne furent nouées en 1610, mais elles restèrent sans lendemain.
    A cette époque, des problèmes intérieurs occupaient l’attention de Ieyasu, qui savait qu’il devait s’attendre à un affrontement final avec les partisans de Hideyori. Comme il se préparait à une bataille décisive, l’approvisionnement en munitions par des négociants étrangers pouvait être de quelque importance, en sorte que pour eux – et notamment les Hollandais – les perspectives paraissaient prometteuses.
    En dehors de la tâche précise consistant à détruire le parti des Toyotomi, le but général du gouvernement du shôgun était d’établir et de maintenir son autorité sur tout les éléments de la société qui constituaient le corps politique, à savoir le Trône, les baronnies féodales, le paysannat, les artisans et les commerçants. L’Église bouddhique ne comptait plus alors parmi les états du royaume, et l’Église shintoïste du XVIIe siècle était dénuée d’influence politique.
    Les premiers règlements et lois du shôgunat Tokugawa furent tour à tour

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