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Histoire du Japon

Titel: Histoire du Japon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Georges Sansom
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des années durant, alors que Hideyoshi se trouvait encore au pouvoir, il t parvenir en secret à la cour des messages et des présents de Ieyasu – fait ont témoigne le journal de Kajûji et qui montre bien que Ieyasu se prépa-ait alors déjà à accéder un jour au pouvoir suprême de l’État. C’est Chaya aussi qui aida à l’aménagement de la ville d’Edo quand Ieyasu partit du Mikawa pour l’Est. A partir de 1595, il ne quitta plus Ieyasu, et il refusa plus d’une fois d’importants postes de gouverneur dans les domaines okugawa sous prétexte qu’il n’était pas soldat et ne voulait pas changer. Il mourut en 1596, laissant pour successeur son fils aîné, qui se battit à Sekiga-ara, puis son cadet, qui alla à Nagasaki à la demande de Ieyasu surveiller le commerce étranger et sans doute aussi conclure certaines affaires pour lui t pour son maître.
    Suminokura Ryôi, Shimai Sôshitsu et Imai Sôkun étaient également des hommes très doués qui firent fortune comme marchands et comme fournisseurs. Sôshitsu (marchand de Hakata, 1537-1615) est connu comme auteur un testament renfermant des conseils à son fils, ouvrage qui donne une excellente idée du credo des marchands de l’époque. Il était à la fois braseur et prêteur, combinaison fréquente à l’origine de nombreuses grandes fortunes.
    Gotö Shôzaburô, fonctionnaire à la Monnaie, était le cerveau de la politique monétaire de Ieyasu, dont il fut en outre fournisseur militaire avant ekigahara.
    Un groupe d’hommes incluant Okubo Nagayasu, Ina Tadatsugu et Itagaki Catsushige dispensèrent leurs conseils concernant les problèmes vitaux de a politique agricole – notamment le contrôle de la population paysanne et les études foncières. Ina était particulièrement capable, et ses services furent largement récompensés. Il travailla aux relevés fonciers et réalisa des progrès remarquables dans le domaine de l’irrigation. C’est lui qui, à Sekigalara, s’était occupé du transport des vivres. Il mourut en 1610, laissant la place à Okubo Nagayasu, qui devint alors le principal conseiller de Ieyasu en natière de politique agricole et minière 209 . Après sa mort, on découvrit que Nagayasu s’était rendu coupable de malversations à grande échelle, mais il resta longtemps insoupçonné sous la protection d’Okubo Tadachika, fidèle vassal qui ignorait sa faute. Ieyasu emble avoir fini par se rendre compte de la cupidité de Nagayasu, mais, jusqu’au moment où il en découvrit l’ampleur, avoir considéré que son aient contrebalançait ses erreurs.
    Honda Masanobu, un favori de Ieyasu, accusa publiquement Tadachika, le protecteur de Nagayasu, d’avoir couvert les crimes de ce dernier. (Masanobu était également sous la protection de Tadachika, mais il le haïssait.) La triste vérité était que presque tous ces hommes n’avaient aucun scrupule et étaient coupables de malversation 210 . C’était une pratique acceptée parmi eux, que rendait facile un contrôle très relâché des finances aux premiers jours du bakufu, avant qu’une commission de vérification ne soit créée ; mais le délit de Nagayasu était énorme.
    Il était d’une prodigalité stupéfiante. Lors des tournées d’inspection, il se faisait accompagner par une suite de serviteurs, de concubines et de danseurs de sarugaku de plusieurs centaines de personnes. Où qu’il s’arrêtât pour la nuit, il fallait que ce fût la fête, et ses exigences en matière de travail et de vivres plongeaient les habitants dans l’angoisse et dans la détresse. Confiant dans la valeur de ses services, il ne faisait toutefois que se vanter de ses excès, qui se poursuivirent jusqu’à sa mort, en 1613, alors qu’il était âgé de soixante-neuf ans.
    Au moment où, conformément à son désir, on allait le mettre dans un cercueil en or et que de grands personnages se préparaient à assister à ses obsèques, Ieyasu donna brusquement l’ordre d’interrompre les rites funéraires le temps d’une enquête sur sa conduite. Cette enquête révéla qu’il s’était comporté en traître, et ses sept fils furent alors envoyés, pour y être emprisonnés, dans des châteaux tenus par des parents ou des vassaux de Ieyasu. Par la suite, ils furent tués ou reçurent l’ordre de se suicider, et, la doctrine de la complicité (renza) étant invoquée, le châtiment fut étendu à maints parents et alliés de Nagayasu. Son protecteur, ökubo

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