Histoire Romaine
faisons-nous grâce au lecteur de plus
insipides ritournelles ! Les jeux de mots, les acrostiches n’y manquent
pas non plus (v. Cicéron, de Divin., 2, 54, 111 [et les vers cités par A.
Gell., 18, 2]).
[556] Sans compter Caton, on nomme deux consulaires
poètes (Suétone, Vita Terent., 4) Quintus Labeo (consul en
571 [183 av. J.-C.]) et Marcus Popilius (consul en 584 [-170]). Ont ils
aussi édité et publié leurs poésies ? C’est ce qu’on ignore. Il y a lieu à
douter même en ce qui touche le vieux Caton.
[557] [Les fragments de l’ Histoire sacrée d’Évhémère,
traduits par Ennius, et que nous a conservés Lactance, sont écrits en pose. -V. Lact. Inst. divin., I, 11, 13, 14.]
[558] On peut juger du ton de son récit poétique par les
menus fragments qui suivent :
Elle (Didon) demande, aimable et le sachant déjà, comment elle a
quitté Troie.
Et ailleurs :
Le roi Amulius lève les mains au ciel et remercie les dieux.
Ailleurs encore, dans un passage tiré d’un discours, où
l’on remarquera l’emploi de la forme indirecte :
Laisser dans l’embarras des hommes si braves, ce serait une
honte pour le peuple, pour toutes les familles !
Veut-il parler du débarquement à Malte, en 498 [256 a.
J.-C.] ? il dit :
L’armée romaine descend à Malte, met à feu l’île entière, la ravage,
et anéantit l’ennemi.
Enfin, parle-t-il de la paix qui termine la guerre de
Sicile (première guerre punique) ? Il s’exprime ainsi :
Il est aussi convenu que l’on achètera de Lutatius la paix par
des dons ; il stipule en outre que tous les prisonniers, que tous les
otages siciliens seront rendus.
[559] [Ces noms sont inconnus aujourd’hui, même en
Allemagne. – Anne-Louise Karschin , née à Schwibus, en Silésie, en 1722, fut
une simple paysanne, douée d’une singulière faculté d’improvisation poétique. Après
deux mariages malheureux, avec des hommes d’humble condition, elle vint à
Berlin, où les rénovateurs de la poésie et de la littérature nationales
allemandes, Gleim , Ramler , Moses Mendelsohn et autres, l’accueillirent
avec enthousiasme et la surnommèrent la Sapho allemande . Le grand
Frédéric la traita plus que dédaigneusement, et lui fit une fois donner deux
écus. Elle mourut en 1791. Elle avait du naturel, de la chaleur mais la
correction et la culture tuèrent son rude génie. – Jean Gottlich Willamow ,
né en 1736, mort en 1777, imitateur de Pindare, a publié des Dithyrambes en 1763, des Fables dialoguées et d’autres poèmes oubliés de nos jours. Il
a longtemps vécu à Saint-Pétersbourg, où il dirigeait l’ Institut allemand .]
[560] L’emploi de la langue grecque par le père de l’histoire
romaine en prose est attesté par Denys d’Halicarnasse, 1, 6, et par Cicéron, de
Divin., 1, 21, 413. Mais Quintilien et les grammairiens postérieurs font
aussi mention d’ Annales latines portant le même nom d’auteur, et ce qui
ajoute encore à la difficulté du problème, c’est qu’il a existé un traité très
étendu de Droit pontifical , écrit aussi par un Fabius. Mais pour
quiconque a étudié de près et dans son ensemble le mouvement de la littérature
romaine, il paraîtra impossible d’attribuer cette dernière production à un
écrivain quelconque du temps des guerres d’Hannibal. Quant aux Annales latines,
il est douteux qu’elles aient été publiées à cette même époque ; sans
compter qu’il y a confusion de nom, peut-être, avec un autre annaliste plus
récent, Quintus Fabius Maximus Servilianus (consul en 612 [142 av.
J.-C.]) ; sans compter aussi qu’il peut se faire que les Annales en langue
grecque de notre Fabius aient été anciennement traduites en latin, comme le
furent plus tard celles d’ Acilius et d’ Albinus . Enfin, n’a-t-il
pas pu y avoir deux annalistes du nom de Fabius Pictor ? Nous ne voulons
rien trancher. – On a aussi attribué une autre composition historique en langue
grecque à un contemporain de Fabius, à Lucius Cincius Alimentus : mais
ce livre n’a été, ce semble, qu’un enfant supposé et mal venu, qui daterait en
réalité du siècle d’Auguste.
[561] [Gleim (1719-1803), l’Anacréon et le Tyrtée allemand,
et Ramler (1725-1798), poètes prussiens tous deux, furent célèbres au dernier
siècle. Leurs odes guerrières sont actuellement négligées. Du moins, et ce n’est
point un mince mérite, ils furent, avec quelques autres, les précurseurs des
grands poètes
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