Histoire Romaine
lettres, et la seule
datée, se place dans la 34e année du règne d’Eumène, au 7e jour avant la fin du
mois Gorpiœos [ 8e mois macédonien, vers septembre ], en l’an 590 ou 591 [164-163
av. J.-C.] de Rome, par conséquent. Eumène y offre au prêtre le secours de ses
soldats pour reprendre aux Pésongiens (peuplade inconnue) un sanctuaire dont
ils se sont emparés. – Dans la seconde, le même Eumène prend parti dans une
querelle entre le prêtre et son frère Aiorix. Sans aucun doute, ces actes
étaient de ceux qui furent dénoncés à Rome en 590 et années suivantes, alors qu’Eumène
était représenté comme mettant indûment la main dans les affaires gauloises, et
prêtant appui à ses partisans en Galatie (Polybe, 31, 6, 9 ; 32, 3, 5). – Une
des lettres de son successeur Attale, au contraire, fait voir ensuite combien
les choses sont changées, combien les ambitions royales sont tombées. Le prêtre
Attis semble avoir obtenu d’Attale, dans une entrevue à Apamée, la promesse d’un
nouveau secours armé ; mais le roi lui fait savoir que l’affaire mise en
délibération au conseil, où assistaient Athénée (le frère bien connu d’Attale, sans
doute), Sosandros, Ménogènes, Chloros, et d’autres de ses intimes et nécessaires
( άναγxαΐοι ), la majorité, longtemps
hésitante, s’est rangée à l’avis émis par Chloros, qu’il convient de ne rien
faire avant d’avoir demandé l’attache de Rome ; car, admettant qu’on
réussît dans l’entreprise, on s’exposerait à en perdre tout le profit, et l’on
serait en butte aux soupçons que les Romains ont aussi manifestés contre son
frère (Eumène) ! [V. à l’appendice Lettre d’Eumène et d’Attale ].
[592] Ces Héliopolitains , venus on ne sait d’où, selon
la conjecture probable qui m’est communiqué par un ami, ne doivent être autres
que des esclaves affranchis par le Prétendant, citoyens nouvellement constitués
d’une ville inconnue ; ou peut-être d’une Héliopolis créée par
eux-mêmes, et dont le nom lui aurait été donné à cause du Dieu du soleil, alors
en haute vénération dans toute la Syrie.
[593] C’est à lui qu’appartiennent les médailles portant l’inscription Shekel Israel , avec ère datée de Jérusalem la Sainte ou de la
délivrance de Sion . D’autres monnaies, portant aussi le nom de Simon, prince
( nessi ) d’Israël, ne sont point à lui ; elles appartiennent
au chef d’insurgés Bar-Kochba , contemporain d’ Adrien .
[594] [Épître de saint Paul à Tite, 1, 12 (Lemaistre de
Sacy).]
[595] [Notre auteur se sert du mot français clique, moins
trivial que chez nous dans la langue allemande]
[596] En 537 [217 av. J.-C.], la loi qui limitait les
réélections au consulat avait été suspendue pour le temps que durerait la
guerre en Italie, partant, jusqu’en 551 [-203] (Tite-Live, 27, 6). A dater de
la mort de Marcellus, en 546 [-208], laissant de côté les consuls qui
abdiquèrent en 592 [-162], il n’y a eu de réélections que dans les années 517, 554,
560, 579, 585, 586, 591, 596, 599 et 602 [-237 à -152] : elles ne furent
donc pas plus nombreuses durant ces cinquante-six années que, par exemple, durant
les dix années qui s’étaient antérieurement écoulées, de 401 à 410 [-353/-344].
Une seule de ces réélections, la dernière, a été faite sans tenir compte de l’intervalle
des dix ans entre les deux charges ; sans nul doute la troisième
réélection de Marcus Marcellus, consul pour 602 [-152] après l’avoir été déjà
en 588 [-166] et 599 [-155] (nous ignorons les circonstances et les causes de
ce fait extraordinaire), a provoqué la loi prohibitive à laquelle nous faisons
allusion dans le texte (Tite-Live, ep. 56) : il est en effet certain que
la motion, appuyée par Caton (p. 55, éd. de Jordan ; et Festus, I, p. 242,
Müll.), a été votée avant l’an 605 [-149].
[597] [La loi Calpurnia , de repetundis , la
plus ancienne loi de ce genre à Rome : nulla antea cum fuisset ,
dit Cicéron, De of., 2, 21, 75. – Brut ., 27, 106, et alias. – V. aussi
Tacite, Ann., 15, 9]
[598] [Ces diverses lois sont d’ordinaire appelées leges
tabellariœ , parce qu’elles substituèrent au vote verbal ou par
acclamation le vote écrit sur des tablettes ( tabellœ ). Leurs auteurs
furent les tribuns Gabinius , L. Cassius Longinus et C. Papirius
Carbo ]
[599] Déjà alors on faisait valoir la solidité physique de
telle race d’hommes
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