Histoire Romaine
concordant, qu’il faut
nécessairement placer en 646 [-106] la bataille du Muthul et le siège de
Zama, tenant compte de ce qu’alors Marius poursuivait sa candidature consulaire.
Notre historien, d’ailleurs, n’est point sans avoir commis des inexactitudes :
ne le voyons-nous pas, en 649 [-105] encore, donner le titre de consul à Marius ?
Toute difficulté cesserait si le Sénat avait prorogé le commandement de
Metellus, et par là retardé le départ de son successeur. Alors, en effet, ce ne
serait plus de la campagne de 646 [-108] qu’il s’agirait, Marius n’ayant aucun
droit au commandement, mais bien de celle de 647 [-107]. Malheureusement ce
calcul ne repose que sur une interpolation (au ch. 73, 7) qui fait défaut dans
les meilleurs manuscrits des deux familles sallustiennes : il va d’ailleurs
contre la vraisemblance : un sénatus-consulte ne pouvait légalement
empiéter sur le populiscite ; et, loin de dire un mot d’où l’on puisse
inférer que Marius aurait fait une concession volontaire, Salluste semble
avancer le contraire. La phrase de notre auteur, au passage ci-dessus indiqué, se
complétait sans doute par quelques mots qui se sont perdus, et lui donnaient un
tout autre sens : peut-être faudrait-il lire : [ Ei, (Mario) uti
Gallia provincia es] set Paulo [ante senatus] decreverat ea res frustra fuit ]
[630] [Le Muthul , aujourd’hui l’ Oued Mafrag (suivant
la conjecture de Dureau de la Malle, Algérie , p. 75), qui se jette dans
la mer à l’est de Bône, entre cette ville et le cap Rosa ]
[631] [ Vaga ou Vacca , aujourd’hui Bedjah ,
sur la Medjerdah]
[632] [La topographie indiquée par la carte de l’Afrique
romaine du dépôt de la guerre (Paris, 1864) diffère de celle suivie par M. Mommsen : Thala et Thalepte seraient deux localités différentes. Voir aussi
Dureau de la Malle, p. 110 et suiv., 137 et suiv.]
[633] Salluste nous a laissé, sous le titre de la Guerre
de Jugurtha , un tableau politique de genre, merveilleux par la vivacité de
sa couleur ; et l’unique document original qui nous reste au milieu de la
tradition pâlie et effacée de l’époque. Mais ce tableau, fidèle à la loi
poétique, et non à celle de la composition historique, se clôt par la catastrophe
de Jugurtha. Et quant aux autres sources, nulle part nous ne trouvons exposée d’une
façon complète la condition faite ensuite à la Numidie. Salluste (c. 65) ;
Dion. ( Fragm., 79, 4, Bekk.) indiquent bien que Gauda a succédé à
Jugurtha ; et une inscription de Carthagène lève tous les doutes, en l’appelant
roi et père de Hiempsal II (V. la note 6). Dans l’ouest, la frontière entre la
Numidie d’une part, et l’Afrique romaine et Cyrène de l’autre, restèrent les
mêmes que devant : nous le savons par César ( Bell. civ ., 2, 38 ; Bell. Afr ., 43, 77) et par la constitution provinciale postérieure. Il
était naturel au contraire, et Salluste le fait d’ailleurs pressentir (c. 97, 102,
111), que le royaume de Bocchus reçût des agrandissements immédiats et
importants : aussi voyons-nous plus tard, ce qui confirme l’assertion, la
Mauritanie, confinée jadis à la seule Tingitane ( Maroc ), englober
le pays de Césarée ( Alger ) et celui de Sitifis ( Sétif ),
et la moitié occidentale de la province actuelle de Constantine. Mais comme c’est
par deux fois que la Mauritanie a reçu des Romains les agrandissements dont il
s’agit, en 649 [105 av. J.-C.] d’abord, après l’extradition de Jugurtha, et en
708 [-46], après la dissolution définitive du royaume numide, je suis porté à
croire que la contrée Césaréenne a été donnée par les Romains dans la première
circonstance, et celle de Sétif dans la seconde.
[634] [ O urbem venalem ! et mature perituram si
emptorem invenerit ! (Salluste, c. 35)]
[635] Si en mettant ce renseignement dans la bouche de l’Africain
en 625 [129 av. J.-C.] ( De rep ., 3, 9, 6) Cicéron n’a point commis un
anachronisme, il n’est pas possible de lui donner une autre portée. La
prohibition ne peut avoir trait à l’Italie du nord et à la Ligurie ; car
nous voyons la viticulture prospère chez les Génuates, en 637 [-117] (V livre
III, chap. XII, note 29, in fine) : il ne saurait non plus être question
de la région contiguë à Massalie (Justin., 43, 4. – Posidon., Fragm . 25,
éd. Müller. – Strabon, 4, 179). On sait enfin quelle exportation considérable d’huile
et de vin se faisait d’Italie vers
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