Histoire Romaine
antiques murs de Lanuvium, d’Aricia, de
Tusculum. On y retrouve, de nos jours, ces constructions primitives, oeuvres d’une
civilisation encore à ses débuts, mais faisant bien voir en même temps que
Pallas Athéné quand elle se montre aux peuples, n’hésite pas à se montrer
adulte et toute formée. Au dessous du lieu où fut Albe, du côté de Palazzuola
le rocher a été taillé à pic : au sud le monte Cave tombe, brusquement et la
nature eu a rendu l’accès impraticable. Au nord, un travail d’art à établi une
pareille défense et n’a laisser libres que deux passages étroits et faciles à
intercepter aux côtés de l’est et de l’ouest. Il faut admirer surtout le tunnel
creusé à hauteur d’homme dans un dur massif de laves de six mille pieds d’épaisseur.
Ce canal a procuré, jusqu’à leur niveau actuel, l’écoulement des eaux formant
lac dans l’ancien cratère et a donné à l’agriculture un territoire fertile en
pleine montagne. Les collines avancées de la chaîne sabine étaient aussi des
forteresses naturelles. Les villes prospères de Tibur et de Préneste sont
évidemment nées des citées qu’y formèrent d’antiques pagi. Labicum, Gabies, Nomentum,
dans la plaine entre le mont Alban, la Sabinie et le Tibre ; Rome, à son
tour sur le fleuve ; Laurentum et Lavinium près de la côte, ont une
origine semblable : elles ont été toutes, plus ou moins, des centres
divers de la colonisation latine, sans parler d’autres lieux, en assez grand
nombre, dont le nom moins illustre s’est à toujours perdu. Toutes ces cités
furent d’abord autonomes : chacune était régie par son prince avec l’assistance
des anciens et de l’assemblée des citoyens portant les armes. La communauté de
la langue et de la race produisit encore d’autres effets : une institution
politique et religieuse de la plus haute importance, le pacte d’éternelle alliance
entre toutes les cités latines, a évidemment sa cause dans l’étroite affinité
qui les unissaient. La préséance dans la fédération appartint, suivant l’usage
latin et grec, à la cité sur le territoire, de laquelle était le sanctuaire fédéral.
Ce privilège échut à Albe, la plus ancienne et la plus importante des villes
latines. Dans les premiers temps, il y eut trente cités fédérées : le
nombre trente se retrouve sans cesse en Italie et en Grèce comme expression du
nombre des parties intéressées dans toute association politique. L’histoire ne
nous a pas légué les noms des trente cités de l’ancien Latium, ou des trente
colonies albaines, car elles durent être tenues pour telles à cette époque. De
même que les Béotiens et les Ioniens, également fédérés, avaient leurs fêtes
panbéotiennes et panioniques, de même l’association latine eut aussi ses
solennités annuelles ( latinœ feriœ ), célébrées sur le mont Albain ( mons
Albanus ), au jour désigné par le chef fédéral, et dans lequel les Latins
réunis immolaient un taureau au Dieu du Latium ( Jupiter Latiaris ). Chaque
cité contribuait, pour sa part et selon une règle invariable, à l’approvisionnement
des banquets de la fête : elle y apportait du bétail, du lait, du fromage ;
et, de même, elle recevait aussi sa part des viandes rôties au moment du
sacrifice. Tous ces usages ont longtemps duré et sont bien connus ; quant
aux effets légaux d’une telle association politique, on ne les sait guère que
par conjecture. – De toute ancienneté, outre les solennités religieuses qui
appelaient la foule sur la mont Albain, il y eut encore des assemblées
fréquentas en un lieu voisin assigné aux délibérations d’intérêt public. Nous
voulons parler des conseils tenus par les représentants des diverses cités, près
de la source Ferentina [30] (non loin de Marino). On ne peut, en effet, se représenter une confédération
quelconque sans une tête, sans un pouvoir dirigeant, et tenant la main au
maintien d’un certain ordre dans tout la territoire fédéré. La tradition, d’accord
avec la vraisemblance, nous apprend que les infractions au droit fédéral
étaient poursuivies devant une juridiction régulièrement constituée, et ayant
même le droit de prononcer la sentence capitale. La jouissance d’une loi commune,
la communauté des mariages entre les cités latines sont évidemment des
institutions du code fédéral. Tout citoyen latin, en épousant une femme latine,
donnait naissance à des enfants
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