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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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expressions caractéristiques
de premiers et de seconds ( priores , posteriores ). A
ce fait remarquable correspond sans doute l’ordonnance par couples de toutes
les institutions spéciales, fondées au sein de l’État. Ainsi, les trois couples
des vierges sacrées [66] rappellent expressément celles qui jadis représentaient les trois tribus avec
leurs citoyens du premier et du second ordre : ainsi il en est des six
chapelles des Argées desservies dans les quatre quartiers [67] . Ainsi il en est
encore des Lares honorés par couple, dans chaque rue [68] . Mais c’est
surtout dans l’armée que cette division se retrouve : après l’annexion, chaque
demi tribu de la cité nouvelle y envoie cent hommes de cheval, qui portent la
cavalerie civique à six centuries, avec leurs chefs également élevés de trois à
six (et qui seront plus tard les seviri equitum Romanorum ). L’infanterie
a-t-elle été augmentée dans une proportion correspondante ? Nul témoignage
direct ne l’affirme : mais l’usage également introduit plus tard de n’appeler
les légions que deux par deux, semble l’indiquer suffisamment ; et c’est
aussi sans doute à la suite du doublement des levées, que la légion aura six
chefs de section et non plus trois seulement, comme autrefois. – Dans le Sénat,
rien n’a été changé : le nombre antique de 300 restera normal jusqu’au VIIe siècle :
mais cela n’empêche point que certains des hommes les plus considérables de la
cité annexée n’aient dû être admis dans le conseil des Anciens de la cité
Palatine. Rien non plus n’a été changé dans la magistrature souveraine : un
seul roi commande aux cités réunies : il continue à ne nommer qu’un chef
de la cavalerie, qu’un préfet urbain ; ses délégués principaux demeurent
uniques. Ainsi la ville Colline subsiste dans ses institutions religieuses :
dans l’organisation militaire, l’État demande à la population doublée des
citoyens une double levée d’hommes : pour tout le reste, le Quirinal est
absolument subordonné à la cité Palatine. D’autres indices l’attestent encore. L’appellation
de familles mineures (minores gentes) s’applique certainement aux familles
entrées les dernières dans la Cité romaine : l’on peut conjecturer d’ailleurs,
que comme cette distinction entre les citoyens anciens et nouveaux avait déjà
été faite pour les premiers et seconds Titiens, Ramniens et Lucères [69] , elle se
reproduisit aussi à l’occasion de l’annexion ; et que les nouveaux
citoyens furent bien ceux de la Cité Quirinale. Distinction honorifique après
tout, plutôt qu’elle ne conféra de privilèges. Faisons observer cependant que
dans le Conseil, les sénateurs appartenant aux gentes majeures votaient avant
ceux des gentes mineures [70] .
De même, le quartier de la Colline prend rang même après le faubourg de la cité
Palatine : le prêtre de Mars Quirinal vient après celui de Mars Palatin :
les Saliens et les Luperques du Quirinal suivent aussi ceux de l’ancienne cité.
L’annexion actuelle tient enfin le milieu entre l’ancienne fusion des Titiens, des
Ramniens et des Lucères, et les annexions postérieures : la cité annexée
ne constitue plus une tribu propre dans la cité annexante ; mais cependant
elle constitue une fraction dans chaque tribu ou partie : elle conserve ses
institutions saintes, ce qui aura lieu plus tard encore, quand Albe sera
transférée à Rome : enfin, ces mêmes rites religieux deviennent des institutions
de la cité unie, chose qui ne se verra plus à l’avenir.
    Cette réunion de deux villes pareillement constituées n’a
été, après tout, que l’agrégation de leurs deux populations, et non une
révolution fondamentale et constitutionnelle. Mais un autre changement et d’autres
incorporations s’opéraient insensiblement dans leur sein, qui eurent des
conséquences bien plus profondes. Dès l’époque où nous sommes arrivés commence
la fusion des citoyens proprement dits et des simples habitants ( incolœ ).
On n’a pas oublié qu’il y eut de tout temps dans Rome, à côté des citoyens, les
protégés, les clients des familles citoyennes ; la multitude, la plèbe ( plebes ,
de pleo , plenus ), comme, on l’appelait par allusion
aux droits politiques dont elle était absolument privée [71] . La maison
romaine, nous l’avons fait voir, contenait déjà les éléments de cette classe
intermédiaire entre les

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