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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Theodor Mommsen
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vides de l’Ouest, comme en d’autres temps les
Occidentaux en ont rempli l’Orient à leur tour. Viennent ensuite les poésies
hésiodiques ; là, l’Italie et la Sicile commencent à apparaître. On y lit
les noms de quelques peuples, de quelques montagnes et de quelques villes ;
mais l’Italie n’est encore pour le poète qu’un groupe d’îles. Plus tard, les
connaissances se sont accrues, et les écrivains d’alors parlent de la Sicile et
de toutes les échelles italiennes en des termes généralement exacts. Nous
suivons donc assez bien les étapes successives de la colonisation. Au temps de
Thucydide, Cymé passait pour la plus ancienne colonie qui ait mérité ce nom :
et Thucydide ne se trompe pas, en se rangeant à l’opinion commune. Certes les
navigateurs auraient pu aborder en maints lieux plus proches ; mais ils y
trouvaient les tempêtes ou les Barbares ; et l’île d’Ischia [123] , où Cymé fut
fondée d’abord, leur offrait un sûr abri, ce qui n’était point une
considération sans importance ; car, quand la ville fut plus tard
transportée sur la terre ferme, on choisit aussi pour son nouvel emplacement, le
rocher escarpé, mais bien défendu, qui porte encore de nos jours le nom
vénérable de la métropole asiatique [ Cuma , Cumes ]. En nul endroit
de l’Italie, autant que dans les alentours de Cumes, ne se sont localisés en
traits vivaces et ineffaçables les détails de noms et de lieux dont fourmillent
les contes venus de l’Asie-Mineure. Là, l’esprit tout rempli des merveilles que
la légende plaçait dans l’Ouest, les premiers arrivants parmi les Grecs
foulèrent pour la première fois le sol du pays de la Fable ; là les
rochers des Sirènes, le lac d’ Aornos [l’ Averne ], entrée
des Enfers, sont demeurés comme les restes de ce monde merveilleux où ils
avaient cru mettre le pied. C’est à Cymé que les Grecs se trouvèrent en contact
avec les Italiens ; et, comme ils avaient pour voisins immédiats, le petit
peuple des Opiques, ils donnèrent son nom pendant des siècles à tous les
peuples italiques. On rapporte, et cela peut être vrai, qu’un long temps s’écoula
entre la fondation de Cymé et les immigrations en masse qui remplirent l’Italie
du sud et la Sicile. Les Ioniens de Chalcis et de Naxos vinrent d’abord avant
tous les autres. La Naxos sicilienne [ Taormine , Tauromenium ]
est la plus ancienne de ces colonies : les Achéens et les Doriens ne
vinrent qu’après. Il est d’ailleurs impossible d’assigner des dates certaines à
tous ces faits. Notre unique point de repère, c’est la fondation de l’achéenne
Sybaris, l’an 33 de Rome [721 av. J.-C.] ; ou celle de la dorienne Taras [ Tarente ], l’an 40 [708 av. J.-C.]. Voilà dans l’histoire
gréco-italique les plus anciennes dates dont il soit possible d’affirmer approximativement
l’exactitude. Mais, de même que nous ne saurions fixer l’époque des poésies
homériques et hésiodiques, de même nous ne pouvons dire de combien il faut
remonter en arrière pour préciser celle de la première colonisation ionienne. Si
Hérodote a assigné sa date vraie au siècle d’Homère [850 av. J.-C.], l’Italie était encore inconnue des Grecs, un
siècle avant la fondation de Rome : mais cette opinion, comme toutes
celles qui se réfèrent à l’époque contemporaine d’Homère, n’a rien de probant
en soi ; elle n’est elle-même qu’une induction. Pour qui se reporté à l’histoire
de l’alphabet italique ; pour qui se rappelle que, chose remarquable, le
monde hellénique a été révélé aux Italiens avant que le nom plus nouveau des
Hellènes ait pris la place du nom des Grecs, bien plus ancien que lui [124] , l’époque oit
les relations ont commencé entre les deux peuples semblera beaucoup plus
reculée encore.
    L’histoire de la Grèce siculo-italienne ne fait pas partie
de l’histoire italique : les colons grecs de l’Ouest restèrent en rapports
quotidiens avec la mère patrie, prenant part à toutes les fêtes nationales, exerçant
tous leurs droits comme hellènes. Il n’en est pas moins utile de rechercher les
divers caractères des colonies grecques, et d’y retrouver les sources multiples
et variées de leur influence sur la civilisation de l’Italie.
    Parmi tous ces établissements, il n’en est pas où le système
des institutions soit aussi exclusif, aussi concentré que celui d’où sort la
ligue des villes achéennes. Elle se

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