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La danse du loup

La danse du loup

Titel: La danse du loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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barons se rangèrent à cet avis.
    Le comte Robert d’Artois, avec sa fougue habituelle, s’y opposa. “Qui veut tuer le serpent, lui écrase la tête   !” Il proposa de prendre la ville du Caire pour en finir au plus vite.
    Louis se laissa, hélas, gagner par son enthousiasme. La trop facile victoire de Damiette avait donné une piètre idée de la combativité des troupes égyptiennes s’enfuyant à la première charge. Les croisés ne savaient pas qu’ils courraient à un immense désastre, peut-être pire que tous ceux que les croisés avaient connus jusqu’alors.
    La route du Caire était contrôlée par une impressionnante forteresse sarrasine, Mansourah, construite au confluent du Nil et du canal du Bahr al-Saghir. Les croisés étaient persuadés que sa garnison n’opposerait pas plus de résistance qu’à Damiette.
    On se mit en route à onze jours des calendes de décembre, le 20 novembre. L’armée croisée comptait alors plus de trente-cinq mil hommes. Bien que le Nil fût en décrue, constamment harcelée par les cavaliers égyptiens, sa progression fut lente, beaucoup trop lente : un mois pour franchir treize lieues !
    Les croisés ne surent pas que le sultan Aiyyub était mort, trois jours après la prise de Damiette. Ni que la sultane Bouche de perles et le chef de l’armée, l’émir Fakhr al-Dîn, avaient tenu sa mort secrète pour éviter la démoralisation des soldats égyptiens et un coup de force éventuel des gardes mameluks. Or donc, ils ne purent tirer parti de cette situation.
    Aux approches de la forteresse de Mansourah, à treize jours des calendes de janvier, le 19 décembre, la veille de la Saint-Thomas, les éclaireurs du roi signalèrent que le canal était barré par une flottille de barques montées par des archers égyptiens.
    L’émir Fakhr al-Dîn avait disposé ses troupes sur la rive opposée. Connaissant parfaitement les passages à gué, il pouvait à tout moment ordonner d’attaquer les arrières de l’armée croisée.
    Le roi fit détourner le cours du canal par ses ingénieurs. Les Égyptiens criblèrent de flèches les ouvriers qui tentaient d’établir un barrage. Les charpentiers construisirent des chats pour les protéger. Les Égyptiens les incendièrent à l’aide de feux grégeois lancés par leurs catapultes. La situation devenait critique et le roi Louis envisageait un sage repli en la ville de Damiette où s’était retranchée la reine Marguerite.
     
    La providence apparut sous l’habit d’un Bédouin. Il monnaya la reconnaissance d’un gué contre une somme de cinq cents besants d’or. La providence était un mauvais sort. Une fois le gué franchi, le roi divisa l’armée en trois corps.
    L’avant-garde fut composée des chevaliers templiers. Robert d’Artois reçut le commandement de l’autre corps de bataille. Le gros de l’armée restait sous les ordres du roi. Le duc de Bourgogne gardait le camp avec le comte de Jaffa, sur l’autre rive du canal.
    Le roi avait décidé de charger l’ennemi de front. Et non par échelons. Le roi, connaissant le tempérament fougueux de son bien-aimé frère Robert d’Artois, lui avait recommandé grande prudence et non grande vaillance.
    Le comte Robert n’en fit rien. Dès qu’il aperçut l’ennemi, il lança son destrier au galop. Les Templiers crurent qu’ils commettraient récréance s’ils restaient en arrière. Lances couchées, ils chargèrent de front au mépris des ordres de bataille. Les cavaliers de l’émir prirent la fuite. La victoire semblait acquise. La forteresse de Mansourah tomberait.
    Le comte Robert d’Artois et son échelon s’engouffrèrent par les portes laissées ouvertes, traversèrent la ville en taillant tout sur leur passage. Mais la citadelle qui dominait les fortifications de la ville blanche était solidement défendue.
    Les croisés se heurtèrent aux portes closes. Les lances étaient des outils dérisoires pour les forcer. Du haut des remparts, les archers égyptiens décochaient flèche sur flèche.
    Les chevaliers se regroupèrent pour charger les Mameluks. Ces derniers sentirent qu’ils seraient embrochés par les Francs ou transpercés par les traits qui, ne distinguant ni amis ni ennemis, pleuvaient du haut des murs.
    Leur chef, le sultan Baïbars, portait en guise de cimier un croissant d’or sur son casque. Son bouclier arborait son blason de gueules à trois lunes d’or deux sur une. Il rassembla les cavaliers mameluks, ordonna une charge

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