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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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tombèrent sur l’écrin. Nous disons « par hasard ». En réalité, la reine, fixant le visage de Léonora comme si elle cherchait à y lire quelle chose lui serait agréable, la vit tout à coup tressaillir et fixer l’écrin d’un air visiblement contrarié. Machinalement, elle suivit la direction de son regard. Et ce fut ainsi que son attention se trouva portée sur cet écrin qu’elle avait oublie. Au fait, nous avions bien dit : c’était un simple hasard.
    « Si je lui donnais cette parure ? songea la reine. Je sais qu’elle la convoite depuis longtemps. »
    Elle réfléchit :
    « 
Disgrazia !
elle vaut cent mille écus, cette parure !… »
    Avec une grimace douloureuse :
    « 
Ohime !
voilà une bouderie qui va me coûter cher !… »
    Comme par un fait exprès, une crainte nouvelle vint l’assaillir au moment où elle faisait cette réflexion :
    « Et puis… de l’humeur que je lui vois, qui sait comment elle prendra la chose ?… Qui me dit qu’elle ne va pas me rabrouer vertement, comme elle l’a fait tout à l’heure, quand j’ai eu la malencontreuse idée de lui offrir cent mille livres… C’était cependant un assez joli denier !…
Signor mio,
que tout cela est donc ennuyeux !… Voyons, réfléchissons encore un peu !… »
    La vérité est qu’elle ne pouvait se résigner à lâcher un cadeau qu’elle estimait énorme, et elle cherchait si elle ne pourrait pas s’en tirer à meilleur compte. Sans le vouloir, nous voulons le croire, Léonora ne lui laissa pas le temps de trouver. Sortant de l’immobilité qu’elle s’imposait, elle s’approcha vivement de la table, mit les mains sur l’écrin et d’une voix altérée :
    – Malheur de moi, j’ai oublié de ranger cet écrin ! Je ne sais vraiment où j’avais l’esprit hier soir… ou plutôt ! je ne sais que trop quels soucis m’assiégeaient et m’assiègent encore… N’importe, c’est un manquement grave que je prie humblement Votre Majesté d’excuser, en l’assurant qu’il ne se renouvellera plus. En attendant, je vais réparer cet inconcevable oubli.
    Depuis un quart d’heure qu’elle boudait, c’était la première fois qu’elle en disait si long. Tout aussitôt, elle saisissait le précieux écrin et, faisant demi-tour, se mettait en mouvement pour aller l’enfermer sous clef, avec les autres joyaux. Or, ce fut précisément ce geste imprévu de Léonora qui fit tomber les hésitations de la reine et l’amena à prendre une décision.
    Elle appela :
    – Léonora !
    Léonora s’arrêta sur-le-champ, pivota sur les talons et, reprenant son rôle, attendit respectueusement qu’on l’interrogeât. Voyant cela, Marie de Médicis soupira et se résigna à interroger :
    – Tu sais ce que contient cet écrin ? Evidemment, elle voulait lui faire dire ce qu’il contenait. Léonora le comprit très bien. Elle aurait pu lui donner cette satisfaction, attendu qu’elle le savait aussi bien qu’elle. Elle se garda bien de le faire et, revenant à ses réponses laconiques, rigoureusement protocolaires qui avaient le don – elle le savait bien – d’exaspérer sa maîtresse :
    – Oui, madame, dit-elle.
    – Tu sais que c’est ma parure de rubis ? soupira de nouveau Marie de Médicis.
    – Oui, madame, répéta l’imperturbable boudeuse.
    – Elle te plaît, cette parure ?
    – Oui, madame.
    – Il y a longtemps que tu en as envie ?
    – Oh ! madame !…
    Et sur ce oh ! de protestation respectueuse, Léonora fit un mouvement comme pour aller au coffre où elle enfermait les bijoux de la reine.
    – Attends un peu, commanda Marie de Médicis. Léonora s’immobilisa de nouveau. Marie de Médicis eut une suprême hésitation. Finalement, elle se décida. Et de sa voix la plus insinuante, cherchant ses mots, tant était grande sa crainte de laisser échapper un terme qui, mal interprété, pouvait déchaîner une nouvelle tempête :
    – Ma bonne Léonora, le service que tu vas me rendre est un de ces services qu’on ne saurait oublier… Je crois te l’avoir dit… Je voudrais… comprends-moi bien… je voudrais t’exprimer ma reconnaissance autrement que par de vaines paroles… je voudrais te l’exprimer d’une manière… comment dirai-je ?… d’une manière positive.
    Et vivement :
    – Il ne s’agit pas d’un don d’argent. Fi ! tout l’or du monde ne saurait payer un service comme celui que tu veux bien me rendre !
    Et, reprenant son ton

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