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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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trouvé, tu viendras, comme toujours, me mettre au courant tout d’abord. Et tu n’iras trouver Concini qu’après avoir reçu mes instructions.
    – Cela va sans dire. Quand voulez-vous que je me mette en chasse, signora ?
    – Tu vas m’accompagner ici près, où j’ai affaire. Tu me ramèneras ensuite à la maison. Tu pourras te mettre à ta mission après.
    Stocco s’inclina silencieusement, sans marquer la moindre contrariété. Léonora prit son bras. Elle alla, rue de Grenelle, droit à la litière de la duchesse de Sorrientès. Les mantelets étaient toujours rabattus, ils ne s’écartèrent pas. La duchesse ne se montra pas, malgré que la femme de Concini eût annoncé son approche par une petite toux discrète. Cela n’empêcha pas Léonora de s’incliner dans une profonde révérence. Et c’était étrange, ce respect, poussé presque jusqu’à l’humilité, qu’elle témoignait à cette mystérieuse duchesse qui ne daignait même pas se montrer à elle. Ainsi La Gorelle avait pareillement salué la litière. Mais La Gorelle était une femme du peuple, son humilité s’expliquait par ce fait seul. Il n’en était pas de même de Léonora. Femme du favori de la reine, du maître tout-puissant du royaume devant qui tout tremblait – même l’enfant royal dans ses appartements déserts du Louvre – elle pouvait se considérer, et se considérait en effet, comme l’égale des plus grandes dames. Qu’était-ce donc que cette duchesse de Sorrientès à qui la femme de Concini témoignait un tel respect ?…
    Après avoir salué, Léonora, avec le même respect extraordinaire, prononça en italien :
    – Je me rends aux ordres de votre illustrissime seigneurie.
    Et « l’illustrissime seigneurie », sans daigner se montrer, marquant nettement la distance qui les séparait, de sa voix à la fois si douce et si souverainement impérieuse, répondit :
    – Ah ! c’est vous, Léonora !… Montez.
    Et Léonora Galigaï obéit, comme elle eût obéi à la reine régente, Marie de Médicis.
    q

Chapitre 6 LE ROI
    N ous avons dit que la nouvelle de l’approche du roi, adroitement mise en circulation par Stocco, avait si bien accaparé l’attention de la foule, qu’elle en avait instantanément oublié Concini et sa bande d’assassins à gages. C’est qu’il faut dire qu’elle aimait l’enfant-roi, cette foule de Parisiens. Elle l’aimait de tous les espoirs qu’elle avait mis en lui. Et elle ne laissait jamais passer l’occasion de lui témoigner son amour. En l’occurrence, les Parisiens avaient voulu saluer le petit roi au passage. La plupart de ces braves badauds s’étaient rangés d’eux-mêmes de chaque côté de la rue, faisant la haie, ayant soin de laisser le milieu de la chaussée vide pour permettre au roi et à sa petite escorte de passer facilement. La chose s’était faite spontanément, en un clin d’œil et dans un ordre parfait. Ce qui s’explique peut-être par ce fait qu’il n’y avait pas là d’agents de la force publique « chargés d’établir l’ordre ».
    D’autres, au contraire, étaient allés au-devant du roi, vers la porte Saint-Honoré.
    Brin de Muguet, la jolie bouquetière des rues, était de ceux-là.
    Elle avait très bien compris que c’était pour elle que ce jeune inconnu qu’était Odet de Valvert allait braver en face Concini et sa meute. Et ses jolis sourcils s’étaient froncés d’une manière des plus significatives. Et tandis que le jeune homme s’attaquait à Roquetaille et à Longval, elle l’avait considéré d’un œil froid, franchement hostile. Pourquoi cette hostilité envers quelqu’un qui, pour ses beaux yeux, exposait délibérément sa vie avec une si insouciante bravoure ? Elle avait bon cœur, pourtant, puisqu’elle s’était émue de compassion pour Landry Coquenard qu’elle ne connaissait pas davantage. Peut-être était-ce tout simplement qu’Odet de Valvert ne lui plaisait pas ?
    Pourtant nous devons reconnaître que cette froide hostilité s’était fortement atténuée lorsqu’elle avait vu que les choses menaçaient de tourner mal pour l’intrépide jeune homme. Elle s’était même émue lorsqu’elle avait vu la bande entière se ruer sur lui, l’épée au poing.
    – Ah ! mon Dieu ! il va se faire mettre en pièces ! avait-elle songé sincèrement apitoyée.
    On a vu qu’Odet de Valvert avait été promptement dégagé par la foule. Dès qu’il avait été hors de péril,

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