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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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interminables. Et il faut croire qu’il n’avait pu se décider à prendre une résolution, car au lieu de faire ses emplettes, il reprit le chemin de son logis à l’heure du dîner.
    Malgré sa préoccupation, il fit copieusement honneur au repas que lui avait préparé Landry Coquenard. Celui-ci avait, à diverses reprises, tenté d’amorcer la conversation sans se laisser rebuter par les quelques monosyllabes qu’il arrachait péniblement à son maître. Mais, devant un coup d’œil de travers que Valvert lui avait lancé, il comprit qu’il eût été imprudent d’insister, et il se l’était tenu pour dit.
    Son repas expédié, Valvert resta encore une longue heure attablé devant un flacon qu’il vidait petit à petit. Au bout de ce temps, il se trouva que le flacon ne contenait plus une goutte de vin. Il se trouva aussi que Valvert s’était enfin décidé. Il se leva et avertit Landry Coquenard :
    – Je sors. Je vais m’équiper.
    Il sortit, en effet. En descendant l’escalier, il grommelait avec humeur :
    – Tant pis, arrive qu’arrive, j’y vais ! Il serait insensé, vraiment, de refuser une situation aussi inespérée pour des billevesées… Au surplus, j’aurai l’œil et l’oreille au guet. A la moindre chose suspecte que je surprends, j’exige une explication. Et si cette explication ne me satisfait pas, je me retire. Voilà.
    Sa résolution étant fermement prise, toutes ses hésitations et tergiversations cessèrent du coup. Il retrouva même son insouciante bonne humeur accoutumée. Quand il rentra le soir, ses emplettes étaient terminées et sa bonne humeur subsistait toujours, sans qu’il eût besoin de chercher un peu de gaieté au fond du flacon. Avec sa bonne humeur, il retrouva sa langue et il ne cessa de bavarder. Il ne dit pas un mot de la duchesse de Sorrientès. Mais il parla de Brin de Muguet. Et quand il était sur ce sujet-là, il ne se lassait pas de parler, de même que Landry Coquenard ne se lassait pas d’écouter. Naturellement, il parla mariage, fit des projets d’avenir et se désola naïvement :
    – Quel dommage que demain soit dimanche, qu’il n’y ait pas marché, que je ne sache où la rencontrer. J’aurais mis le bel habit de velours marron que j’ai acheté ce tantôt. Ainsi superbement paré, peut-être, aurais-je produit quelque effet sur elle.
    – Dites sûrement, monsieur, appuya Landry Coquenard, quoique à vrai dire, quand on est bâti comme vous l’êtes, qu’on a votre élégance naturelle et votre distinction, on n’a pas besoin d’un bel habit pour être remarqué des femmes. Mais ne vous désolez pas pour cela monsieur. Vous la verrez lundi et je vous réponds que vous ferez votre effet. Peste, il faudrait qu’elle fût bien difficile pour ne pas vous trouver à son goût.
    Le lundi matin, à l’heure que lui avait indiquée d’Albaran, Valvert se présenta devant la duchesse de Sorrientès. De ce coup d’œil rapide et sûr, qui semblait lui être particulier, elle le détailla des pieds à la tête. Il avait vraiment fort grand air sous son costume d’une opulente simplicité et qui lui seyait à ravir. Elle sourit, satisfaite, et lui fit un accueil des plus gracieux. Elle-même le présenta à son entourage immédiat et il prit séance tenante son service.
    Vers dix heures, il sortit. Et il se heurta à Brin de Muguet qui s’avançait souriante et gracieuse, les bras chargés de fleurs. Il fut si suffoqué, qu’il s’arrêta tout interdit, sans remarquer qu’il lui masquait la porte vers laquelle elle se dirigeait et l’empêchait ainsi d’entrer.
    Elle, elle fut tout aussi surprise que lui. Et tout d’abord, elle eut ce léger froncement de sourcils qui indiquait que la rencontre, qu’elle croyait peut-être voulue, lui était désagréable. Mais, malgré qu’elle n’eût pas paru le regarder, elle remarqua fort bien l’heureux changement survenu dans sa mise. Et comme il sortait de l’hôtel, elle comprit qu’il devait être depuis peu de la maison, que cette rencontre-là, du moins, était purement fortuite. Comme elle l’avait déjà fait une fois, elle dut se reprocher son mouvement d’humeur. Et elle sourit gentiment.
    Cependant, comme il lui barrait toujours le passage sans s’en apercevoir, elle dut s’arrêter. Alors elle ne voulut pas avoir l’air de reculer, elle ne voulut pas, surtout, avoir l’air d’une prude sotte et ingrate et mal élevée. Et il arriva cette chose tout à fait

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