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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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gagnait tous les jours du terrain et que bientôt il serait à elle corps et âme, au point où elle le voulait, c’est-à-dire un instrument docile entre ses mains puissantes ne voyant et n’entendant que ce qu’elle voulait qu’il vît ou entendît, ne comprenant que ce qu’elle voulait qu’il comprît, ne pensant que comme elle voulait qu’il pensât. Il est probable que, volontairement ou inconsciemment – comme Brin de Muguet elle-même, par exemple – tout le monde, autour d’elle, l’aidait dans la tâche qu’elle s’était assignée.
    Et le chef-d’œuvre, le miracle était que cela s’accomplissait sans que Valvert s’en aperçût, malgré que, poussé par nous ne savons quelle mystérieuse intuition il fût venu là l’esprit singulièrement mis en défiance.
    Pourquoi cette femme énigmatique agissait-elle ainsi, et quelles étaient – bonnes ou mauvaises – ses intentions réelles ? A ceci nous répondrons que nous ne tarderons pas à la voir à l’œuvre au grand jour. Nous serons alors fixés. Pour l’instant, il nous faut revenir à Valvert et à ses amours.
    q

Chapitre 16 LA DECLARATION
    D ès la fin de cette première semaine de son entrée au service de la duchesse, le revirement produit chez le comte de Valvert était si complet qu’il se disait :
    – J’étais un sot et un niais ! Je ne sais quelles imaginations stupides et malveillantes je m’étais logées dans la tête. La duchesse est la plus loyale, la plus honnête, la meilleure des femmes, qui soient au monde. Il serait à souhaiter, que nos princes et princesses de France fussent pareils à cette princesse d’Espagne. On verrait assurément moins de misère, on entendrait moins de sourdes malédictions parmi ceux qui peinent sans relâche pour gagner juste de quoi ne pas mourir de faim. Je suis chez elle jusqu’à la fin de mes jours que je souhaite aussi longs que possible. Car ce n’est point moi qui quitterai son service, et je suis sûr qu’elle ne me congédiera jamais, attendu que je mets et mettrai toujours tous mes soins à la satisfaire. Or, puisqu’il en est ainsi, pourquoi tarder à cueillir le bonheur là où je crois le trouver : dans l’amour de ma jolie Muguette ?… Je sais bien qu’elle se montre très réservée avec moi. Mais quoi, c’est son rôle de jeune fille honnête, qui se respecte. M’aime-t-elle seulement ? Ventrebleu, si je ne lui demande jamais, je ne le saurai jamais, comme dit Landry, qui est un homme qui ne manque pas de sens. Eh bien, je le lui demanderai pas plus tard que demain. Il en arrivera ce qu’il en arrivera.
    Le lendemain était un dimanche. Cela n’empêcha pas Brin de Muguet de venir comme tous les jours, à l’heure dite, les bras chargés de fleurs. Et naturellement, elle avait mis ses habits des jours de fête, sous lesquels elle paraissait encore plus charmante que d’habitude.
    Retiré dans son appartement, Valvert, qui s’était rendu libre ce jour-là, la guettait du haut de sa fenêtre. Quand il la vit traverser la cour pour sortir, il descendit précipitamment, bien décidé à en finir. Elle n’avait pas fait quatre pas dans la rue Saint-Nicaise que Valvert la rattrapait.
    En le voyant arriver à son côté, elle eut son petit froncement de sourcil, signe de mécontentement chez elle.
    Cependant, avec sa politesse accoutumée, d’une voix qui tremblait, il implora :
    – Voulez-vous me permettre de vous accompagner jusqu’à la rue Saint-Honoré ?
    Ils n’avaient pas d’autre chemin que la rue Saint-Nicaise pour aller à la rue Saint-Honoré. Elle ne pouvait se dérober à moins de répondre à une politesse par une grossièreté gratuite. Elle accepta d’une simple inclination de tête. Elle le vit très troublé. Elle pressentit la vérité. Car si elle était l’innocence et la pureté mêmes, elle n’était pas, elle ne pouvait pas, pauvre enfant de la rue, ignorer certaines choses que n’ignorent pas, parfois, les jeunes filles les mieux gardées. Et la rue Saint-Nicaise, nous l’avons dit, était le plus souvent déserte, comme elle l’était en ce moment même, et elle comprit d’instinct que c’était sur cette solitude que le jeune homme comptait, en quoi elle ne se trompait pas, du reste. Alors, elle pressa le pas en disant en manière d’excuse :
    – Excusez-moi, je suis très pressée. Et, étourdiment, elle ajouta :
    – C’est que, voyez-vous, le dimanche, je vais à la campagne. Ce sont les seules

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