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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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devoir franchir le premier échelon d’un processus qui, une fois donné le feu vert de Hassebroeck et d’Oranienburg, le conduirait à la potence dans la cour de l’usine devant tous les prisonniers rassemblés, y compris ses parents et sa sœur.
    Janek remarqua qu’Oskar s’était départi de toute familiarité à son égard. Il ne connaissait guère Herr Direktor que par ce que les autres, et notamment son père, lui en avaient dit. Aussi fût-il un peu surpris quand Oskar commença à lire le rapport de Schoenbrun avec la tête de marbre de circonstance. L’homme était-il à ce point affecté par la détérioration de sa machine ? Jouait-il la comédie ?
    Une fois terminé l’énoncé des faits, Herr Direktor en vint aux questions. Dresner expliqua qu’il ne connaissait pas la machine. Cela l’avait rendu nerveux et il avait commis une erreur. Il assura Herr Direktor qu’il n’y avait aucun parti pris de sabotage dans cette affaire.
    —  Si vous n’avez pas les qualifications requises pour la fabrication des armes, vous ne devriez pas être ici, interrompit Schoenbrun. Herr Direktor m’a donné l’assurance que tous les prisonniers qui se trouvaient ici étaient hautement qualifiés dans cette branche. Et vous êtes là, Häftling Dresner, en train de plaider l’incompétence.
    Schindler donna l’ordre au prisonnier sur un ton comminatoire de dire très exactement ce qui s’était passé. Dresner expliqua les préparatifs pour la mise en route de la machine, le déclenchement, les quelques tours à vide, le branchement, la folle accélération, puis la casse. Herr Schindler paraissait s’énerver de plus en plus. Ses yeux jetaient des éclairs pendant qu’il marchait de long en large. Quand Dresner tenta d’expliquer qu’il avait voulu apporter une modification au système de contrôle, Schindler s’arrêta brusquement, hors de lui.
    —  Qu’est-ce que vous dites ? hurla-t-il en direction du garçon.
    —  J’ai ajusté le système de pression, Herr Direktor, répéta Dresner.
    Oskar se précipita sur lui et lui expédia un crochet à la mâchoire. L’autre accusa nettement le coup. Il avait mal, et pourtant il se sentait mieux. Car Oskar, le dos tourné aux autres juges, avait lancé en même temps que son poing un clin d’œil tel qu’on ne pouvait pas se méprendre sur sa signification.
    —  La bêtise, la bêtise de ces gens ! poursuivait Oskar en levant les bras au ciel. Je n’arrive pas à y croire !
    Puis, se tournant vers Schoenbrun et Fuchs comme pour les prendre à témoin :
    —  J’aimerais qu’ils soient assez intelligents pour commettre un acte de sabotage délibéré. A ce moment-là, je pourrais au moins avoir leur peau de métèques. Mais qu’est-ce que vous voulez faire avec de tels imbéciles ? On perd vraiment son temps.
    Il serra les poings comme s’il allait frapper Dresner à nouveau.
    —  Fous-moi le camp ! hurla-t-il.
    En quittant la salle, Dresner entendit Oskar dire aux autres qu’il valait mieux oublier toute l’affaire.
    —  J’ai un excellent Martell, là-haut, ajouta-t-il.
    La manœuvre, si habile qu’elle eût été, ne fut sans doute pas du goût de Liepold ni de Schoenbrun. La session ne s’était pas terminée de façon formelle. Il n’y avait pas eu de jugement. Mais ils ne pouvaient quand même guère se plaindre : Oskar avait accepté qu’un tribunal fût constitué et il avait pris les choses avec tout le sérieux nécessaire.
    La façon dont Dresner racontera cette histoire plus tard laisse supposer que les prisonniers de Brinnlitz ne se maintenaient en vie que grâce à une succession de tours de force qui tenaient de la prestidigitation. Et de fait, le camp de Brinnlitz, l’usine de Brinnlitz étaient, de par leur nature même, une vaste calembredaine toujours recommencée.

CHAPITRE 35
     
    Car l’usine ne produisait rien. « Pas un seul obus », diront les prisonniers de Brinnlitz en hochant la tête dubitativement. Aucun des obus de quarante-cinq millimètres, aucune des douilles fabriquées là-bas ne pourra jamais être utilisé. Oskar fera lui-même des comparaisons entre la production de DEF-Cracovie et celle de DEF-Brinnlitz. A Zablocie, l’usine de matériel de cuisine avait fabriqué pour plus de seize millions de Reichsmark de produits. L’usine de munitions, pour cinq cent mille Reichsmark. A Brinnlitz, on ne fabriquait pratiquement plus de matériel de cuisine car il n’y avait plus de

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