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La Liste De Schindler

La Liste De Schindler

Titel: La Liste De Schindler Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Keneally
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une bonne partie appartenait à Oskar et le reste à un couple polonais nommé Bielski. Oskar n’avait pas dit à Jereth que ce bout de terrain le préoccupait. Mais il avait immédiatement saisi la perche quand Jereth avait parlé de toutes ces planches en surplus :
    —  Vous pouvez écouler du bois en douce ? avait-il demandé.
    —  C’est uniquement un problème d’écritures comptables, avait répliqué Jereth.
    Debout dans le bureau, ils contemplaient le terrain vague. Des bruits de marteaux et des chuintements de scies à ruban leur parvenaient des ateliers.
    —  Ça me ferait mal de partir d’ici, avoua Jereth. De me retrouver dans un camp de travail à me ronger les sangs en essayant de deviner ce que ces imbéciles sont en train de faire de l’usine. Vous devez sûrement me comprendre, n’est-ce pas, Herr Schindler ?
    Jereth, comme ses semblables, ne pouvait pas envisager la fin du cauchemar. En Russie, les armées allemandes allaient de succès en succès. Même la B.B.C. avait du mal à expliquer les replis stratégiques. L’Inspection des armements réclamait du matériel de cuisine. Mais, désormais, les commandes adressées à la DEF étaient accompagnées de salutations bienveillantes écrites de la main même du général Julius Schindler. Des officiers subalternes ne manquaient pas de confirmer ces commandes au téléphone en adressant par la même occasion des messages d’amitié à Oskar.
    Oskar acceptait commandes et compliments avec un plaisir évident, mais il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une certaine délectation à la lecture des lettres assez téméraires que lui expédiait son père depuis leur réconciliation. Ça ne peut pas durer, disait-il. Le bonhomme (Hitler) n’a pas les reins assez solides. L’Amérique finira par entrer dans la danse. Et les Russes ? Bon Dieu ! ces barbares sans foi ni loi, est-ce que le dictateur sait combien ils sont ? La lecture de ces lettres faisait sourire Oskar. Bien sûr, le vieux avait raison. Mais, en attendant, pourquoi ne pas profiter des commandes de l’Inspection des armements ? Oskar expédiait désormais à Hans un chèque mensuel de mille Reichsmark par amour filial, d’abord, pour récompenser son père des propos subversifs qu’il tenait, ensuite, et, surtout, parce que ça lui faisait plaisir.
    Cette année-là passa à toute allure et presque sans douleur. Des journées de travail épuisantes, des soirées en ville, des beuveries au club de jazz, des nuits dans le superbe appartement de Klonowska. Quand les premières feuilles de l’automne se mirent à tomber, Oskar eut l’impression que l’été s’était étiré sans qu’il s’en soit aperçu. Et voilà que les pluies d’automne étaient arrivées plus tôt que d’habitude. Ces perturbations dans le rythme des saisons seraient-elles favorables aux Russes ? Les répercussions s’étendraient-elles à l’Europe tout entière ? Pour Herr Oskar Schindler de la rue Lipowa, le temps, ce n’était encore ni plus ni moins que la météo.
    Pourtant, à la fin de l’année 1941, Oskar se trouva en état d’arrestation. Quelqu’un – un manutentionnaire polonais peut-être, ou encore un des techniciens allemands de la fabrique d’obus – s’était rendu rue Pomorska pour le dénoncer. Deux hommes de la Gestapo en civil se rendirent à l’usine de la rue Lipowa un beau matin et en bloquèrent l’entrée avec leur Mercedes comme s’ils avaient l’intention de faire cesser toute activité à l’intérieur. Ils montèrent au premier étage et présentèrent à Oskar un mandat les autorisant à emporter toutes les archives commerciales. Ils semblaient cependant ne pas connaître grand-chose au mécanisme des affaires :
    —  Quels dossiers voulez-vous exactement? demanda Oskar.
    —  Les livres comptables, répliqua l’un.
    —Les registres commerciaux, dit l’autre.
    C’était une arrestation en douceur. Ils bavardaient avec Klonowska pendant qu’Oskar allait chercher les registres et les livres comptables. Il eut l’autorisation de noter quelques noms sur un bloc, soi-disant les gens avec qui il avait rendez-vous ce jour-là, et qu’il faudrait décommander. Klonowska avait très bien compris de quoi il s’agissait : c’était la liste des personnes qu’il fallait avertir pour obtenir rapidement son élargissement.
    Le premier nom sur la liste était celui de l’Oberführer Julian Scherner ; le deuxième, celui de Martin Plathe,

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