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La parfaite Lumiere

La parfaite Lumiere

Titel: La parfaite Lumiere Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eiji Yoshikawa
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dégoût.
    L’air perplexe, l’aînée s’avança
vers Iori, et, voyant le sang sur ses vêtements, fronça le sourcil.
    — Ces entailles ne te font
pas mal ? demanda-t-elle.
    Iori secoua la tête. Elle se
tourna vers sa fille et lui déclara :
    — ... Il paraît comprendre ce
que je lui dis.
    Elles lui demandèrent son nom,
d’où il venait, où il était né, ce qu’il faisait là, et à qui s’adressaient ses
prières. Peu à peu, en cherchant les réponses, la mémoire lui revint. Avec plus
de sympathie maintenant, la fille, qui s’appelait Otsūru, dit :
    — Ramenons-le avec nous à
Sakai. Il sera peut-être utile à la boutique. Il a juste l’âge qu’il faut.
    — C’est peut-être une bonne
idée, dit sa mère, Osei. Viendra-t-il ?
    — Il viendra... N’est-ce pas,
que tu viendras ?
    Iori acquiesça de la tête.
    — ... Alors, viens, mais il
faudra porter ton bagage.
    Iori leur répondait par des
grognements ; il ne dit rien d’autre en descendant la montagne, en suivant
une route de campagne et en entrant à Kishiwada. Mais de nouveau parmi les
humains, il devint bavard :
    — Où habitez-vous ?
demanda-t-il.
    — A Sakai.
    — C’est près d’ici ?
    — Non, c’est près d’Osaka.
    — Où est Osaka ?
    — Nous prendrons le bateau
ici pour aller à Sakai. Alors, tu verras.
    — Vraiment ! Le
bateau ?
    Tout excité à cette perspective,
il continua de jaser pendant plusieurs minutes, leur disant qu’il avait pris
des quantités de bacs sur la route d’Edo à Yamato mais que, bien que l’océan ne
fût pas loin de Shimōsa, son lieu de naissance, il n’avait jamais été sur
mer en bateau.
    — Ça te fera plaisir,
alors ? lui dit Otsūru. Mais il ne faut pas appeler ma mère
« tantine ». Dis-lui « madame » quand tu lui parles.
    — Ouais.
    — Et tu ne dois pas répondre
« ouais ». Dis : « Oui, madame. »
    — Oui, madame.
    — A la bonne heure. Et
maintenant, si tu restes avec nous et travailles dur, je ferai de toi un garçon
de magasin.
    — Que fait votre famille ?
    — Mon père est courtier
maritime.
    — Qu’est-ce que c’est que
ça ?
    — C’est un marchand. Il
possède quantité de bateaux qui font voile à travers tout l’ouest du Japon.
    — Ah ! un simple
marchand ? remarqua Iori, dédaigneux.
    — Un simple marchand !
Quoi !... s’exclama la jeune fille.
    La mère était encline à fermer les
yeux sur la rudesse d’Iori, mais la fille s’indignait. Puis elle hésita,
disant :
    — ... Je suppose qu’il n’a
jamais vu d’autres marchands que des confiseurs ou des fripiers.
    L’orgueil forcené des marchands de
Kansai prit la relève, et elle informa Iori que son père avait trois magasins,
des grands, à Sakai, et plusieurs dizaines de vaisseaux. Elle lui donna à entendre
qu’il y avait des succursales à Shimonoseki, Marukame et Shikama, et que les
services effectués pour la Maison de Hosokawa, à Kokura, étaient d’une telle
importance que les bateaux de son père avaient rang de vaisseaux officiels.
    — ... Et, continua-t-elle, il
est autorisé à porter un nom de famille et deux sabres, comme un samouraï. Tout
le monde, à l’ouest de Honshu et de Kyushu, connaît le nom de Kobayashi
Tarōzaemon, de Shimonoseki. En temps de guerre, des daimyōs tels que
Shimazu et Hosokawa n’ont jamais assez de navires ; aussi mon père est-il
tout aussi important qu’un général.
    — Je n’avais pas l’intention
de vous mettre en colère, dit Iori.
    Les deux femmes éclatèrent de
rire.
    — Nous ne sommes pas en
colère, dit Otsūru. Mais un enfant comme toi, que sait-il du monde ?
    — Pardon.
    A un tournant, ils respirèrent une
bouffée d’air salin. Otsūru désigna un bateau amarré à la jetée de
Kishiwada. Ce navire de cinq cents tonneaux était chargé de produits locaux.
    — C’est le bateau qui va nous
ramener à la maison, déclara-t-elle avec fierté.
    Le capitaine du vaisseau et deux
agents de Kobayashi sortirent d’une maison de thé du quai pour les accueillir.
    — Vous avez fait une bonne
promenade ? demanda le capitaine. J’ai le regret de vous dire que nous
sommes très chargés ; aussi n’ai-je pu vous réserver beaucoup de place.
Nous montons à bord ?
    Il les conduisit à l’arrière du
navire, où l’on avait ménagé un espace entre des rideaux. Un tapis rouge avait
été déployé, et d’élégants ustensiles laqués de style Momoyama contenaient

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