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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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aurions fait quatre fois plus de bruit que lui, répondit le Rôdeur.
    Horace fronça les sourcils. Il ne comprenait pas l’étrange calcul de Halt.
    — Deux fois plus, voulez-vous dire ?
    — Non. Will et Folâtre comptent à peine. Abelard et moi non plus. Mais toi et ce cheval, qui est un vrai tremblement de terre ambulant, c’est une autre affaire… ajouta-t-il en désignant Caracole.
    Cette remarque ne manqua pas d’offenser le jeune chevalier, très attaché à son destrier.
    — Vous êtes dur, Halt ! protesta-t-il. Et quoi que vous en pensiez, ce n’est pas la faute de Caracole. Il n’a pas été dressé à se déplacer ainsi…
    Il se tut, prenant conscience qu’il venait justement de donner plus de poids à l’argument du Rôdeur. Celui-ci croisa son regard, puis acquiesça d’un air entendu. Parfois, songea Horace, un simple coup d’œil ou un mouvement de tête exprimaient plus d’ironie qu’un long discours.
    Halt comprenait pourtant les inquiétudes d’Horace et décida de le rassurer. Mais d’attendre malgré tout quelques minutes… car il aimait faire marcher le jeune guerrier. Cela lui rappelait le bon vieux temps, pensa-t-il. Il devenait un peu trop sentimental.
    — Will sait ce qu’il fait, déclara-t-il au bout d’un instant. Ne te tracasse pas tant pour lui.
    Une heure plus tard, Abelard leva soudain la tête et laissa échapper un petit reniflement. Puis, au bout de quelques secondes, Will et Folâtre émergèrent de la brume au petit trot. Les chevaux de Rôdeur avaient le pied étonnamment léger, se dit Horace, qui ne distinguait pas le moindre son.
    Will s’immobilisa près de Halt.
    — Ils ont fait halte, annonça-t-il. Ils campent dans les bois à environ deux kilomètres d’ici. Ils ont mangé et, à présent, la plupart dorment. Ils ont posté des sentinelles, bien entendu.
    Halt acquiesça et jeta un coup d’œil au soleil.
    — Ils ont voyagé tout le jour. Par conséquent, ils vont certainement se reposer encore une heure ou deux avant de passer à l’action. As-tu aperçu des fermes dans les parages ?
    — Aucune qui soit visible de la route, répliqua Will. J’ai préféré revenir au plus vite pour vous informer de la position des Scotti, ajouta-t-il d’un air contrit.
    — Peu importe, dit le vieux Rôdeur. Il y doit y en avoir une près de leur campement. Ils passeront probablement à l’attaque en fin d’après-midi.
    — Comment pouvez-vous en être certain, Halt ? demanda Horace.
    — C’est une tactique courante. Il fera encore jour, mais le soleil sera déjà bas. Les paysans seront surpris. Et une fois que leurs assaillants seront repartis avec le bétail, l’obscurité rendra difficile une poursuite éventuelle. Ils auront la nuit entière pour fuir.
    — Cela semble logique, concéda le jeune guerrier.
    — Oui, cela fait des siècles qu’ils procèdent ainsi.
    — Qu’allons-nous faire ? s’enquit Will.
    — Dans ce territoire de forêts, nous ne pourrons pas les décimer de loin, comme nous l’avons fait à Craikennis, répondit Halt après un instant de réflexion. Et nous retrouver mêlés à un combat défensif est la dernière chose que je souhaite. Combien en as-tu dénombré, Will ?
    — Dix-sept.
    Son ancien maître, songeur, se caressa la barbe.
    — Et il ne devrait pas y avoir plus de trois ou quatre hommes capables de se battre dans la ferme…
    — À nous trois, nous devrions être à même de les maintenir à distance en nous postant dans les bâtiments, proposa Horace.
    — C’est vrai. Mais si nos adversaires se montrent entêtés – et les Scotti tendent à l’être –, nous serons coincés là-bas pendant un jour ou deux. Or nous ne pouvons pas nous le permettre, car alors, Tennyson nous échapperait. Et puis, les tenir à distance ne suffira pas : je veux qu’ils déguerpissent.
    Ses deux compagnons l’observaient, impatients de savoir ce qu’il avait en tête. Après un bref silence, Halt reprit :
    — Peux-tu nous conduire au-delà de leur campement, Will ? Ainsi, nous verrons quelle direction ils comptent prendre.
    Son ancien apprenti acquiesça et plaça Folâtre face à la route, prêt à repartir.
    — Attends un instant, dit le vieux Rôdeur.
    Il se tourna à demi pour fouiller dans son sac de selle et en sortit un habit brun et vert qu’il tendit à Horace.
    — Mieux vaudrait que tu enfiles ceci, conseilla Halt. Dans ces bois, cela t’aidera à passer inaperçu.
    Le chevalier déplia le vêtement :

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