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Le Cercle du Phénix

Le Cercle du Phénix

Titel: Le Cercle du Phénix Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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brève lueur de reconnaissance
illumina ses traits fins.
    —  Peut-être,
admit-elle avec un sourire. Quoi qu’il en soit, je n’ai plus besoin de chercher
à concevoir la pierre puisque celle que Cylenius a créée se trouve désormais à
portée de main. Quelle frustration cela a été pour moi durant trois cents ans
de connaître sa cachette sans pouvoir y accéder ! Car sans les Triangles
élémentaux et le Soleil d’or, le dernier sanctuaire reste inaccessible… Par
malheur, mes pouvoirs de divination ne m’étaient d’aucune utilité pour les
trouver.
    —  Vous
avez donc l’intention de révéler son emplacement, commenta Julian. Mais ne
vaudrait-il pas mieux que la pierre philosophale demeure scellée à
jamais ? Si elle tombait entre de mauvaises mains, les conséquences
pourraient être terribles…
    —  Vous
croyez donc à son existence maintenant ? ironisa Dolem. Vous me teniez un
discours bien différent il y a encore peu ! Pour répondre à votre
question, ni vous ni moi ne sommes libres de décider de la suite des
événements. Deux sœurs sont destinées à trouver la pierre en unissant leurs
efforts. Il n’y a pas d’autre alternative. Le dénouement est écrit depuis des
siècles, et le jour fatidique est arrivé.
    —  Deux
sœurs ? répéta Julian, perplexe. De qui s’agit-il ?
    —  Vous
les connaissez : Cassandra Jamiston et Angelia Killinton. Elles sont les
deux roses hermétiques, la rouge et la blanche, qui symbolisent le Soufre et le
Mercure.
    Stupéfait, Julian ne réagit pas. Cassandra était donc la sœur d’Angelia
Killinton ? Pourquoi ne lui avait-elle rien dit ? Voilà du moins qui
éclairait d’un jour nouveau sa surprenante réaction quand elle avait vu Lady
Killinton lors du bal.
    La voix de Dolem le ramena au présent.
    —  Vous
ne devez parler à personne de votre découverte à mon sujet, disait-elle. Le
cinquième élément doit se révéler de lui-même. Il m’appartient de choisir le
moment où j’entrerai en scène et dévoilerai ma véritable identité.
    Julian acquiesça d’un hochement de tête.
    —  Je
vous saurai gré également de garder secrète la teneur de notre conversation, et
surtout mon désir de devenir humaine…
    —  Telle
était mon intention.
    Il y avait quelque chose d’intime dans cet aveu, et il lui aurait répugné
d’en faire part à autrui.
    —  Parfait.
Il est temps maintenant que vous preniez congé.
    Elle le raccompagna à la porte et Julian la quitta, l’esprit troublé par
la cascade de révélations qui avait déferlé au cours des dernières heures. Sur
le chemin du retour, sa pensée ne cessa de voler vers Dolem. Cette femme était
paradoxale ; elle méprisait et ne cessait de critiquer les hommes, et
pourtant elle souhaitait par-dessus tout devenir humaine. Et pour cela, elle
était prête à courir le risque d’extraire la pierre philosophale de sa
cachette. Finalement, l’espoir de sauver Andrew qui animait Cassandra se
réaliserait peut-être.
    Revenu
au manoir, Julian se dirigea vers ses appartements, mais au lieu de remonter le
couloir, il s’immobilisa sur le palier du premier étage, soudain soucieux, et
sa main posée sur la rampe se crispa légèrement. D’où venait ce sentiment qu’il
risquait de basculer dans l’abîme d’un instant à l’autre ?
    Lorsqu’il
pénétra dans sa chambre, la première chose qui accrocha son regard fut
l’enveloppe déchirée jetée par terre. Sur la surface d’un blanc éclatant se
détachait une écriture pâle et appliquée qu’il reconnut immédiatement. La
timide écriture de sa mère.
    Assis
sur le lit, Gabriel tenait entre ses mains une feuille qu’il fixait d’un œil
atone.
    —  Tu
t’es permis d’ouvrir mon courrier ! s’exclama Julian, choqué par cette
indélicatesse.
    Gabriel ne répondit pas, mais le sang déserta son visage. Une fraction de
seconde, Julian eut la sensation de vaciller au bord de la gueule d’un monstre
impatient de l’engloutir corps et âme.
    —  Que
se passe-t-il, Gabriel ? s’enquit-il bien qu’il se doutât de la réponse.
    Le jeune homme laissa tomber machinalement :
    —  Tu
as une fille…
    Son expression changea ; ses traits s’altérèrent.
    —  Tu
as une fille…, répéta-t-il d’une voix hachée.
    Julian vint s’asseoir à ses côtés.
    —  Oui,
confirma-t-il avec la désagréable impression d’être dans son tort, car il avait
jusqu’à présent volontairement passé sous

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