Le clan de l'ours des cavernes
surprise que la nouvelle venue f˚t intervenue, et plus encore qu'elle e˚t osé la contredire avec autant d'effronterie.
- Tu n'as pas à prendre la parole, rétorqua-t-elle. Ce dont nous discutons ne te concerne pas. Tu es une visiteuse, ici, pas même une Zelandonii.
- Pardonne-moi, Zelandoni de la quatorzième, dit Celle qui Etait la Première : Ayla a été présentée aux autres, j'aurais d˚ te la présenter aussi. En fait, elle est zelandonii. La Neuvième Caverne l'a acceptée avant notre départ.
La femme se tourna vers la Première avec une hostilité quasi palpable. Ayla sentit que cette animosité était ancienne et se rappela l'histoire d'une doniate qui avait espéré devenir Première mais à qui on avait préféré
Zelandoni de la Neuvième. C'était sans doute elle.
Joharran tenta d'apaiser tout le monde :
- Ayla et Jondalar nous assurent que les Têtes Plates sont des êtres humains, et non pas des animaux. Je pense d'ailleurs que c'est une question dont nous devrions discuter et j'avais l'intention de la soulever. Je ne sais si le moment est bien choisi, car nous avons d'autres choses à régler d'abord.
- Je ne vois pas pourquoi nous devrions en discuter maintenant ou plus tard, répliqua la femme.
- C'est important, ne serait-ce que pour notre sécurité, répondit Joharran.
Si ce sont des êtres intelligents - et Ayla et Jondalar m'en ont presque convaincu -, pourquoi ne se sont-ils pas révoltés quand nous les avons traités comme des animaux ?
- Parce que ce sont des animaux, repartit la femme.
- Ayla dit que c'est parce qu'ils ont choisi de nous éviter. De notre côté, nous les évitons aussi, le plus souvent. Mais que se passera-t-il s'ils commencent à résister lorsque nous prétendrons que toutes les terres nous appartiennent : terrains de chasse, lieux de rassgmblgmgnt ? que devmns-nnns dérider s'ils rhanerent H'attitnHe
et en revendiquent une partie pour eux ? Je pense que nous devons nous préparer à cette éventualité ou tout au moins en débattre.
- Moi, je pense que tu exagères le danger. Pourquoi les Têtes Plates se mettraient-ils tout d'un coup à réclamer un territoire ?
- Ils le font déjà, dit Jondalar. De l'autre côté du glacier, les LosadunaÔ
considèrent que la contrée au nord de la Rivière Mère est territoire Tête Plate. Ils restent au sud de cette limite, exception faite de ceux qui provoquent des troubles, et je crains fort que le Clan ne le tolère plus très longtemps, surtout les plus jeunes.
- qu'est-ce qui t'amène à penser cela ? demanda Joharran à son frère. Tu ne m'en avais jamais parlé.
- Peu après notre départ, quand Thonolan et moi sommes passés de l'autre côté du glacier, par-dessus les montagnes, à l'est, nous sommes tombés sur une bande de Têtes Plates - des hommes du Clan -, un groupe de chasseurs, et nous avons eu une petite altercation.
- quel genre d'altercation ? fit Joharran. Tous les autres écoutaient avec attention.
- Un jeune nous a jeté une pierre, sans doute parce que nous nous trouvions de leur côté de la rivière, sur leur territoire. Thonolan a riposté en lançant une sagaie quand il a perçu un mouvement dans le bois o˘ ils se cachaient. Soudain, ils se sont tous montrés. A deux contre tout un groupe, nos chances étaient minces. Pour dire la vérité, je crois qu'elles n'auraient pas été meilleures à un contre un. Ils sont courtauds mais puissants. Je me demandais, comment me tirer de cette situation, c'est leur chef qui a résolu le conflit.
- Comment sais-tu qu'ils avaient un chef? questionna un homme. Et même s'ils en avaient un, comment sais-tu que vous n'aviez pas affaire à une simple meute ?
- Je le sais parce que j'en ai rencontré d'autres depuis. Mais, même ce jour-là, c'était évident. Il a ordonné au jeune de rapporter la sagaie à
Thonolan et de récupérer la pierre, puis ils ont disparu dans le bois. Il a remis les choses comme elles étaient avant, et pour lui, la question était réglée. Comme personne n'avait été blessé, je pense qu'elle l'était, en effet.
- Ordonné au jeune ? Les Têtes Plates ne savent pas parler ! railla l'homme.
- Ils parlent, mais pas comme nous, répondit Jondalar. Ils font des signes, avec leurs mains, surtout. J'en ai appris quelques-uns pour communiquer avec eux mais Ayla est bien meilleure que moi. Elle connaît leur langue.
- J'ai beaucoup de mal à le croire, dit Zelandoni de la quatorzième Caverne.
- Moi aussi,
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