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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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feraient qu’éveiller la haine de la communauté locale contre eux. Deuxièmement, c’est la raison pour laquelle ils nous attendaient dans le cimetière. Ils savaient qu’un envoyé du roi était arrivé à Corfe et ils ne voulaient pas être pendus pour des meurtres qu’ils n’avaient point commis. Mais à quoi faisaient-ils allusion en parlant de l’« horreur dans la forêt » ?
    — Nous pourrions nous y rendre, dit Chanson, accroupi près du seuil, en adressant un grand sourire à Ranulf. Nous pourrions nous enfoncer bien loin dans les bois et suivre les anciens sentiers.
    — Pourquoi n’y vas-tu pas ? rétorqua ce dernier d’un Ion sec.
    — Pax ! intervint Corbett. Reprenons ce que nous savons.
    Il s’empara d’une plume et d’un morceau de parchemin sur lequel il esquissa une carte rudimentaire.
    — Voici Purbeck Island, avec la mer à l’est et au sud. Corfe se trouve ici, en haut des collines qui descendent jusqu’à la côte. Plus loin, au nord, juste à l’orée de la forêt, il y a l’église de St Pierre, La Taverne de la Forêt et un hameau un peu plus à l’est. Par ailleurs la plupart des victimes ont été retrouvées dans ou près du château, la pauvre Rebecca étant la seule exception : elle a été tuée sur le chemin qui borde le cimetière. Ces jouvencelles avaient peu de points communs, si ce n’est qu’elles vivaient à Corfe et se rassemblaient tous les samedis avec le père Matthew dans la nef de son église. Elles ont toutes péri d’un carreau d’arbalète tiré de si près qu’il s’est fiché profondément dans leur poitrine. Si j’ai bien compris, Alusia est allée au cimetière pour se rendre sur la tombe d’une amie qui y est enterrée et qui est aussi une victime du diabolique tueur. Elle est partie dans une carriole avec Maîtresse Feyner qui transporte la buée entre le château et La Taverne de la Forêt. Rebecca était censée l’accompagner, mais elle n’est pas arrivée à temps.
    Le magistrat s’approcha de Ranulf.
    — Dis-moi, Ranulf, pourquoi abattre des jeunes femmes ? Quand on ne veut ni les violer ni les voler ?
    — Par vengeance ? Par haine ?
    Corbett claqua des doigts.
    — Chanson, va dans la cour chercher Alusia et Maîtresse Feyner. Dis-leur que l’envoyé du roi veut leur dire un mot.
    Chanson une fois sorti, Corbett s’installa dans une chaire pendant que son écuyer relisait ce qu’il avait noté. Le clerc de la chancellerie de la Cire verte brûlait d’impatience. La journée était presque à moitié passée et il n’avait pas encore aperçu Lady Constance. La veille, il avait reçu un petit rouleau de parchemin noué d’un ruban pourpre dans lequel elle lui assurait que, s’il voulait se promener dans les vergers avec elle, elle accepterait volontiers sa compagnie. Le magistrat regarda son ami avec une grande attention et dissimula un sourire. En d’autres circonstances, il se serait moqué, mais le profond silence de Ranulf montrait clairement qu’il était fort atteint.
    — Il faudra que nous allions dans les bois, Ranulf. Nous devons rencontrer les hors-la-loi et comprendre ce qu’ils veulent dire en parlant de l’« horreur dans la forêt ».
    Ranulf acquiesça. Il tourna les yeux vers la croix de bois noir où se tordait le corps jaunissant du Christ, et cacha ses craintes. Le roi l’avait à maintes reprises tiré par la manche et conduit à l’écart pour lui laisser entrevoir ce qu’il pourrait devenir ; l’ambition le dévorait. Il pensait, parfois, que l’Église était la voie de la promotion, mais, à présent, il estimait que Lady Constance s’avérerait un bon parti, son père étant un ami du souverain. Il sentit la main de son maître posée sur son épaule.
    — Sois prudent, chuchota Corbett. N’oublie pas, Ranulf, nous sommes des hôtes, céans.
    Avant que l’écuyer ait pu répondre, on frappa à la porte et Chanson introduisit Maîtresse Feyner.
    — Je n’ai pu trouver Alusia, annonça-t-il, hors d’haleine. Personne ne l’a vue.
    — Sans doute est-elle avec ce Martin, déclara Maîtresse Feyner avec un reniflement de mépris en se laissant tomber lourdement sur une sellette. Eh bien, Messire ?
    Maîtresse Feyner ôta ses mitaines de laine. Corbett regarda ses mains rouges et abîmées. Elle serra sa mante rapiécée contre elle et jeta un regard autour d’elle.
    — Mon mari a fabriqué quelques-uns des meubles qui sont là. Il était charpentier. Que

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