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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frederick Forsyth
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étaient interdits. Certains avaient eu beaucoup de chagrin en abandonnant leur poste de radio, mais c'était stipulé dans le contrat. Même les livres publiés au cours des cent dernières années n'étaient pas autorisés. Le professeur Ingles insistait sur la nécessité d'un retour sans compromis au siècle précédent, pour des raisons d'authenticité et de mise en condition psychologique.
    - Avec le temps, leur avait-il dit, vous arriverez à croire que vous êtes de véritables pionniers, et que vous vivez une époque cruciale de l'histoire du Montana.
    Les étudiants en art dramatique du Montana, candidats à un emploi saisonnier qui, tout en étant moins ennuyeux que celui de serveur, leur offrait une expérience pratique propre à servir leur carrière, consacrèrent plusieurs heures à explorer leur nouvel environnement, gagnés par un enthousiasme croissant.
    Les soldats de cavalerie menèrent leurs chevaux à l'écurie avant d'installer leurs quartiers de nuit dans le dortoir des militaires. Deux posters de pin-up punaisés au mur - Raquel Welch et Ursula Andress - furent immédiatement confisqués. H régnait une ambiance de franche bonne humeur, et l'excitation ne cessait d'augmenter. \
    Les civils - le maréchal-ferrant, les négociants, les cuisinières, les éclaireurs et les pionniers venus de l'Est - occupaient le second grand dortoir. quant aux huit jeunes filles, elles gagnèrent le leur sous l'escorte de Miss Bevin. Deux chariots b‚chés - les prairie schooners -, couverts de toile blanche et tirés par de solides chevaux de trait, vinrent bientôt se ranger près de l'entrée principale. Us seraient le point de mire des futurs visiteurs.
    L'après-midi touchait à sa fin lorsque Ben Craig serra la bride à un demi-mile du fort. Il inspecta les lieux, de plus en plus 279
    alarmé. Le portail était grand ouvert. ¿ cette distance, il distingua deux chariots b‚chés arrêtés à l'intérieur, et des silhouettes évoluant sur le terrain de manoeuvre. Au-dessus du portail, le drapeau de l'Union flottait sur son m‚t. H aperçut deux uniformes bleus. «a faisait des semaines qu'il attendait de questionner quelqu'un sur l'emplacement des Cheyennes, mais à
    présent, il n'était plus vraiment décidé.
    Après une demi-heure d'hésitation, il rentra au fort. H franchit le portail que deux soldats s'apprêtaient à fermer. Ils lui jetèrent un coup d'ceil intrigué, mais ne lui demandèrent rien. Mettant pied à terre, il mena Rosebud vers les écuries. Il se fit arrêter à mi-chemin. Miss Charlotte Bevin était une aimable personne, chaleureuse et avenante à la manière des Américains. Une jeune femme blonde, saine et sérieuse, avec un nez parsemé
    de taches de son et un large sourire, dont elle gratifia Ben Craig.
    - Hé ! Bonjour vous !
    Comme il faisait trop chaud pour porter un chapeau, l'éclai-reur dut se contenter d'un signe de tête.
    - B'jour m'dame.
    - Vous faites partie de l'équipe ?
    En tant qu'assistante du professeur et étudiante en thèse, Charlotte Bevin était impliquée dans le projet depuis le début. Présente lors des nombreux entretiens qui avaient abouti à la sélection définitive des candidats, elle était certaine de ne pas connaître ce jeune homme.
    - Je crois bien que oui, m'dame, répondit l'inconnu.
    - Vous voulez dire que vous aimeriez participer ?
    - On peut dire ça.
    - Bon, ce n'est pas très régulier, vu que vous ne faites pas partie du personnel, mais il est un peu tard pour s'installer sur la prairie. On peut vous offrir un lit pour la nuit. Mettez votre cheval à l'écurie pendant que je vais parler au professeur Ingles. Vous voulez bien vous présenter au poste de commandement d'ici une demi-heure ?
    Elle traversa le terrain de manouvre pour se rendre au poste de commandement, et elle frappa à la porte. Assis à son bureau dans son uniforme du 2e régiment, le professeur était plongé dans des paperasses administratives.
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    - Asseyez-vous, Charlie. Tous les jeunes gens sont bien installés ?
    - Oui, et il y en a un de plus que prévu.
    - Pardon ?
    - Un jeune homme à cheval. ¿ peu près vingt-cinq ans. H est arrivé de la prairie. Un candidat retardataire qui habite dans le coin, je suppose. Il aimerait rester avec nous.
    - Je ne suis pas s˚r que nous puissions prendre une personne supplémentaire. Nos effectifs sont au complet.
    - Pour dire la vérité, il a apporté son propre équipement. Un cheval, un costume en daim passablement

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