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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’agrafes de cuivre, qui sont l’orgueil et la sûreté des commerçans, et l’effroi de leurs pratiques dont l’année de grâce est expirée {33} . Le bon chevalier appuya les coudes sur son bureau, et dit à l’employé d’un ton de condoléance : – Je crains que vous n’ayez perdu une bonne pratique, maître Roberts, vous êtes sans doute occupé à faire son mémoire ?
    Or il arriva que Roberts, comme sir Mungo lui-même, était un peu sourd ; et comme sir Mungo, il savait aussi tirer parti de sa surdité. Il lui répondit donc, comme s’il avait malentendu : – Votre mémoire, sir Mungo ? Je vous demande pardon de ne pas vous l’avoir envoyé plus tôt ; mon maître m’avait dit de ne pas vous importuner ; mais , puisque vous le désirez, en un instant je puis vous en donner les articles. En même temps il tourna les pages de son livre des destins en murmurant : Raccommodage d’un cachet d’argent ; – une agrafe neuve pour une chaîne d’or ; – un ornement doré pour un chapeau, savoir, d’une croix de Saint-André entourée de chardons, – une paire d’éperons dorés. – Nous avons pris ce dernier article chez Daniel Driver, car nous ne tenons pas d’objets de ce genre.
    Il allait continuer, mais sir Mungo, qui ne se souciait pas d’entendre le catalogue de ses dettes, et encore moins de les payer, souhaita le bonsoir au teneur de livres, et sortit de la maison sans plus de cérémonie. Le commis le suivit des yeux avec l’air à la fois poli et goguenard de la Cité ; puis il reprit le travail plus sérieux que la visite de sir Mungo avait interrompu.

CHAPITRE VII.
    « Nous venons de finir une importante affaire ;
    « Ne songerons-nous pas à la plus nécessaire ?
    « Celle que l’Écriture, en toute occasion,
    « Recommande surtout à notre attention. »
    Le Chambellan.
     
    Lorsque toute la compagnie réunie chez maître Heriot se fut retirée, à l’exception du ministre, le jeune lord Glenvarloch se leva aussi pour prendre congé de ses hôtes ; mais maître George le pria d’attendre encore un instant.
    – Milord, lui dit le digne citadin, nous venons d’employer quelques instans à une récréation honnête et permise, et je voudrais maintenant vous voir vous occuper un moment d’un soin plus grave et plus important. Nous sommes dans l’usage, quand nous sommes assez heureux pour jouir de la société du bon M. Windsor, de l’entendre réciter les prières du soir, avant de nous séparer. Votre excellent père, milord, ne nous aurait pas quittés sans accomplir ce devoir avec nous. Puis-je espérer que vous en ferez autant ?
    – Avec grand plaisir, monsieur, répondit Nigel, et vous ajoutez une nouvelle obligation à celles que je vous ai déjà. Quand des jeunes gens oublient leur devoir, ils doivent des remerciemens à l’ami qui le leur rappelle.
    Tandis qu’ils parlaient ainsi, les domestiques enlevaient la table, apportaient un pupitre, et préparaient des chaises et des nattes pour leur maître, leur maîtresse et le noble étranger. À côté de la chaise destinée à maître Heriot ils placèrent un autre siège plus bas, ou pour mieux dire un tabouret. Quoique cette circonstance fût peu importante, Nigel ne put s’empêcher d’y faire attention, parce que, comme il se disposait à occuper cette place, le vieil orfèvre lui fit signe de n’en rien faire, et de prendre une des chaises. Le ministre se plaça devant le pupitre. Les apprentis, les commis et les domestiques, qui étaient en grand nombre et que Moniplies accompagna, se rangèrent sur des bancs, derrière la famille, avec un air de gravité.
    Tout le monde était assis, et, du moins à l’extérieur, dans un recueillement religieux, quand on entendit frapper doucement à la porte de l’appartement. Mistress Judith regarda son frère comme pour lui demander ses ordres ; celui-ci lui fit un signe de tête en jetant les yeux vers la porte ; et sa sœur, allant l’ouvrir elle-même, fit entrer dans l’appartement une femme charmante, dont l’arrivée soudaine et singulière aurait presque pu faire croire que c’était une apparition. Son visage était d’une pâleur de mort. Pas la plus légère nuance d’incarnat n’animait des traits que la nature semblait avoir pris plaisir à former, et qui, sans cette circonstance, auraient pu passer pour parfaits. Ses longs cheveux noirs, peignés avec soin, flottaient sur ses épaules ; mais aucun ornement ne les

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