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Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions

Titel: Les Aveux: Nouvelle Traduction Des Confessions Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric Boyer
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sont
faites. Mais elles ne peuvent suffire à retenir ce qui s’écoule d’un début
obligé à une fin obligée.
    C’est ta parole, qui les a créées, et qui leur dit : D’ici à là, et pas plus
loin.
    16.
    Ne sois pas vide, mon âme. Le vacarme du vide ne doit pas assourdir l’oreille du cœur.
    Écoute, toi aussi : la parole elle-même te crie de revenir au lieu du repos
imperturbable où l’amour n’est pas abandonné si lui-même n’abandonne
pas.
    Voici. Passent les choses pour céder la place à d’autres. Pour que l’univers ici-bas soit composé de tous ses éléments.
    Et moi, je m’en vais aussi ? demande la parole de Dieu.
    Fixe là ta maison. Remets tout ce que as, mon âme, épuisée de sortilèges. Remets à la vérité tout ce qui pour toi est vérité, et tu ne perdras rien.
    Ta pourriture refleurira. Toutes tes maladies guériront. Ta nature
éphémère se reformera et se renouvellera et se liera à toi non pour
t’entraîner à terre dans sa chute mais pour être stable avec toi et permanente à côté du Dieu toujours stable et permanent.
    17.
    Pourquoi perverse suivre ta chair ?
    Qu’elle-même te suive, convertie.
    Tout ce que tes sens obtiennent d’elle est fragmentaire, et tu ignores
le tout de ces fragments. Pourtant tu y trouves ton plaisir.
    Mais si tes facultés physiques pouvaient comprendre le tout, et si tes
facultés elles-mêmes, fragments de l’univers, n’avaient pas reçu pour ton
châtiment une nature équitable, tu voudrais que passe tout ce qui existe
dans le présent pour pouvoir connaître plus de plaisir avec l’ensemble.
    Oui, quand tu nous entends parler, grâce à tes facultés physiques, tu
ne tiens pas à ce que les syllabes se figent mais qu’elles s’envolent pour
laisser la place à d’autres et que tu puisses tout entendre.
    C’est toujours le cas de tout ce qui forme une unité quelconque, et
qui n’est pas tout ensemble en même temps pour former cette unité :
notre jouissance est plus importante avec l’ensemble qu’avec un seul
élément, à supposer qu’on puisse avoir une expérience sensible du tout.
    Mais qui a fait le tout est bien meilleur que tous les éléments. C’est
lui notre Dieu. Il ne s’en va pas et rien ne lui succède.
    18.
    Si tu aimes les corps, tu loueras Dieu. Tu reporteras ton amour sur
l’ouvrier des corps pour ne pas t’avilir avec ton amour des corps.
    Si tu aimes les âmes, tu les aimeras en Dieu parce qu’elles-mêmes
sont changeantes et que, fixées à lui, elles se stabilisent, sans quoi elles
s’en vont et meurent.
    Oui, tu les aimeras en Dieu.
    Emporte avec toi jusqu’à lui toutes celles que tu peux et dis-leur :
Aimons-le, lui. C’est lui qui a fait toutes ces choses, et il n’est pas loin.
    Il ne les a pas faites pour disparaître ensuite. Non. Elles viennent de
lui, elles sont en lui.
    Où est-il ? où est la succulente vérité ?
    Dans l’intimité du cœur.
    Oh. Mais le cœur s’en va errer loin de lui.
    Revenez à votre cœur, rebelles, et adhérez à celui qui vous a faites.
    Stables avec lui, vous vous stabiliserez.
    Reposées en lui, vous vous reposerez.
    Où allez-vous dans l’âpreté ? où allez-vous ?
    Le bien que vous aimez vient de lui, et tant que le bien est près de
lui, il est bon et doux.
    Mais il sera amer justement parce que c’est injuste d’aimer tout ce qui
vient de lui en le désertant.
    Pourquoi déambuler encore et encore sur des chemins difficiles et
pénibles ? le repos n’est pas où vous le cherchez.
    Cherchez ce que vous cherchez : ça n’y est pas.
    Vous cherchez la vie heureuse au pays de la mort. Elle n’est pas là.
Comment la vie pourrait être heureuse là où il n’y a pas de vie ?
    19.
    Il est descendu ici.
    Lui notre vie.
    Il a porté notre mort et l’a tuée par l’excès de sa vie.
    Comme un tonnerre, il a crié de revenir vers lui, à ce secret d’où premièrement il est sorti vers nous, de l’utérus d’une vierge, où la créature
humaine, la chair mortelle l’épousa, pour ne pas rester mortelle.
    Et de là, comme l’époux du lit de ses noces, il est sorti en courant à
pas de géant sur la route.
    Il ne s’est pas attardé. Il a couru en criant avec ses mots, ses actes, sa
mort, sa vie, sa descente, son ascension, en criant de revenir vers lui.
    Il a quitté nos yeux. Nous reviendrions au cœur pour le retrouver.
    Il a disparu, oui. Mais le voici.
    Il n’a pas voulu rester avec nous plus longtemps mais ne nous a

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