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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sextus Julius Frontin
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    6 Épaminondas [126] ,
général thébain, à la tête de quatre mille hommes, dont quatre
cents cavaliers, battit l’armée lacédémonienne, qui comptait
vingt-quatre mille fantassins et seize cents cavaliers.
    7 Quatorze mille Grecs, qui étaient venus
au secours de Cyrus contre Artaxerxès, défirent cent mille
barbares.
    8 Ces mêmes quatorze mille Grecs, ayant
perdu leurs chefs dans un combat, confièrent le soin de leur
retraite à l’Athénien Xénophon, l’un d’eux, qui les ramena sains et
saufs, à travers des lieux dangereux qu’ils ne connaissaient
pas.
    9 Xerxès, arrêté aux Thermopyles par les
trois cents Spartiates, dont il ne put triompher qu’avec beaucoup
de peine, dit qu’on l’avait trompé : qu’il avait beaucoup
d’hommes, mais de soldats aguerris et disciplinés, point.

III. De la tempérance et du
désintéressement.
     
    1 M. Caton se contentait, dit-on, du
vin des rameurs.
    2 Fabricius, à qui Cinéas, ambassadeur
d’Épire, offrait une grande quantité d’or, la refusa, et dit qu’il
aimait mieux commander à ceux qui avaient de l’or, que d’en avoir
lui-même.
    3 Atilius Regulus, après avoir occupé les
premières charges de la république, était si pauvre, qu’il n’avait
pour vivre, avec sa femme et ses enfants, qu’une petite terre
cultivée par un seul fermier. Ayant appris la mort de celui-ci, il
écrivit au sénat pour demander un successeur dans le commandement,
attendu que son bien, laissé à l’abandon par la mort de ce
serviteur, réclamait sa présence.
    4 Cn. Scipion, après ses succès en
Espagne, mourut tellement pauvre, qu’il ne laissa pas même une
somme suffisante pour marier ses filles [127] . Le
sénat, touché de leur indigence, les dota aux frais du trésor.
    5 Les Athéniens firent de même à l’égard
des filles d’Aristide, qui, après avoir rempli les charges les plus
importantes, mourut dans une extrême pauvreté.
    6 Telle était la tempérance
d’Épaminondas, général thébain, que l’on ne trouva chez lui qu’un
chaudron, et une seule broche de fer.
    7 Hannibal se levait avant le jour, et ne
se reposait pas avant la nuit. Il ne soupait que sur le soir, et sa
table n’avait pas plus de deux lits [128] .
    8 Le même, lorsqu’il servait sous le
commandement d’Hasdrubal, dormait le plus souvent sur la terre nue,
sans autre couverture que son manteau.
    9 On rapporte que Scipion Émilien ne
prenait pour toute nourriture, pendant les marches, que du pain,
qu’il mangeait en se promenant [129] avec
ses amis.
    10 On en dit autant d’Alexandre le
Grand.
    11 Nous lisons que Masinissa, à l’âge de
quatre vingt-dix ans, prenait ses repas au milieu du jour, debout
devant sa tente, ou en se promenant.
    12 Lorsque M. Curius eut vaincu les
Sabins, un décret du sénat lui ayant accordé une portion de terre
plus grande qu’aux vétérans, il n’accepta que la mesure des simples
soldats, et dit qu’il n’appartenait qu’à un mauvais citoyen de ne
pas se contenter de ce qui suffisait aux autres.
    13 Souvent même une armée entière se fit
remarquer par sa tempérance, témoin celle qui était commandée par
Scaurus. D’après le rapport de ce général, un arbre fruitier, qui
se trouvait à l’extrémité de son camp, dans l’enceinte même, fut,
le lendemain, laissé intact avec ses fruits, au départ de
l’armée.
    14 Pendant la guerre qui se fit sous les
auspices de l’empereur César Domitien Auguste Germanicus, guerre
allumée dans les Gaules par Julius Civilis, l’opulente cité de
Langres, ayant embrassé le parti des factieux, craignait, à
l’approche de César, d’être livrée au pillage ; mais,
respectée contre son attente, et n’ayant éprouvé aucune perte, elle
rentra dans le devoir, et me fournit soixante-dix mille
combattants.
    15 L. Mummius, qui, après la prise de
Corinthe, enrichit de tableaux et de statues l’Italie et les
provinces conquises, fut si éloigné de prendre pour lui une partie
de ce précieux butin, que sa fille, qu’il laissa dans la pauvreté,
fut dotée par le sénat aux frais du trésor public.

IV. De la justice.
     
    1 Pendant que Camille assiégeait
Faléries, un maître d’école emmena hors des murs, sous prétexte
d’une promenade, les enfants qui lui étaient confiés, et alla les
livrer aux Romains, auxquels il dit que, pour retirer de pareils
otages, la ville se soumettrait à toute condition. Non seulement
Camille rejeta l’offre perfide

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