Les refuges de pierre
plantes – pour
se nourrir ou pour se soigner – que dans d’autres domaines. Elle
pensait que c’était un savoir ancien, qui remontait loin dans le temps. Si le
Clan était aussi ancien qu’Ayla semblait le penser, il n’était pas exclu que
ses connaissances soient très développées. Ayla avait aussi mentionné une sorte
de mémoire à laquelle le Clan pouvait faire appel. La Première regrettait de ne
pas avoir eu une discussion en tête à tête avec Ayla avant d’aborder le sujet
avec la Zelandonia, mais c’était peut-être aussi bien, à long terme. Il fallait
sans doute ce genre de choc pour faire pleinement comprendre aux doniates le
rôle que ceux qu’Ayla appelait les membres du Clan pouvaient jouer.
— Silence, s’il vous plaît, réclama-t-elle. Quand le calme
fut enfin revenu, elle reprit :
— Ayla nous a peut-être donné des informations qui
pourraient s’avérer très utiles. Les Mamutoï ont fait preuve de discernement
quand ils l’ont adoptée au Foyer du Mammouth, ce qui revenait en fait à l’admettre
au sein de la Zelandonia. Nous discuterons plus longuement avec elle pour
explorer l’étendue de son savoir. Si elle connaît vraiment un moyen d’empêcher
la vie de naître, cela pourrait tous nous aider et nous devrions lui en être
reconnaissants.
— Je dois vous prévenir que ce moyen ne marche pas
toujours, avertit Ayla. Le compagnon d’Iza était mort dans un tremblement de
terre mais elle était enceinte quand elle m’a trouvée. Sa fille, Uba, est née
peu de temps après. Iza avait alors vingt ans, ce qui est très âgé, au Clan,
pour un premier enfant. Chez eux, les filles deviennent femmes à huit ou neuf
ans. Mais les plantes avaient fait effet pour elle pendant de nombreuses
années, et pour moi pendant mon Voyage.
— Très peu de remèdes sont absolument sûrs, observa
Zelandoni. Finalement, c’est toujours la Grande Terre Mère qui décide.
Jondalar fut content de voir les femmes rentrer. Il était
resté au camp avec Loup pour attendre Ayla quand Dalanar était parti avec
Joharran pour le camp principal, et leur avait promis de les rejoindre dès le
retour d’Ayla. Marthona avait demandé à Folara de préparer une tisane et de
quoi manger, et d’inviter Jerika et Joplaya dans leur hutte. Marthona et Jerika
parlèrent d’amis communs, et Folara évoqua avec Joplaya les activités qu’envisageaient
les jeunes.
Ayla les rejoignit au bout d’un moment mais, après la fin agitée
de la réunion dans la hutte de la Zelandonia, elle éprouvait le besoin de se
retrouver seule. Prétextant qu’elle allait voir les chevaux, elle prit son sac
et partit avec Loup. Elle marcha le long du cours d’eau, passa un moment avec
les chevaux puis poussa jusqu’à l’étang. Tentée de se baigner, elle décida en
fin de compte de poursuivre sa promenade et s’aperçut, aux abords de la
nouvelle grotte, qu’elle avait suivi le chemin emprunté la fois précédente par
Jondalar et les autres.
En approchant de la petite colline, elle distingua l’entrée de
la grotte. Les buissons qui l’obstruaient avaient été arrachés, la terre et les
cailloux déblayés.
Presque tous les participants à la Réunion d’Été étaient
probablement venus voir la nouvelle grotte au moins une fois, mais il y avait
peu de traces de leur passage. Parce qu’elle était splendide et singulière avec
ses parois presque blanches, elle leur apparaissait comme un lieu sacré et
quasi inviolable. Encore très impressionnés eux-mêmes, les Zelandonia et les
chefs cherchaient les moyens appropriés pour utiliser la grotte. Elle ne
faisait l’objet d’aucune tradition, sa découverte était trop récente.
L’endroit où elle avait allumé un petit feu était devenu un
foyer entouré de pierres, avec des torches en partie consumées à proximité.
Elle tira de son sac silex et pyrite, fit du feu, alluma une des torches et se
dirigea vers l’entrée de la grotte.
Tenant haut son flambeau, elle pénétra dans l’espace sombre. Au
début de la galerie en pente, le jour éclairait le sol de terre battue, où s’étaient
imprimées des traces de toutes dimensions, pieds nus ou chaussés. Elle vit l’empreinte
d’un long pied nu, probablement celle d’un homme de haute taille, une autre de
longueur moyenne et un peu plus large, le pied d’une femme adulte ou d’un jeune
garçon. Elle nota encore le dessin d’une semelle de sandale en roseau tressé
et, à côté, la
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