Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
tunique longue descendant jusqu’aux chevilles. L’arc et le carquois sur l’épaule gauche, ils tiennent fermement des deux mains une javeline devant eux. D’après l’historien grec Hérodote, cette élite militaire de l’Empire achéménide véhicule surtout deux certitudes : « Savoir tirer à l’arc et dire toujours la vérité » . En cette fin d’après-midi du 18 août -480, sous le commandement d’Hydarnès, les dix mille Immortels s’avancent vers les Spartiates alors impassibles. C’est le combat historique des Dix mille contre les Trois Cents. C’est la première fois que ces deux cultures guerrières se rencontrent. Un vrai choc des mondes.
Convaincus de leur invincibilité, les Perses s’élancent à leur tour par vagues vers ces ennemis sans visage. Ils vont rapidement déchanter. À l’instar des hordes mèdes et saces, leur équipement n’est pas à la hauteur de celui de leurs adversaires. Trop courtes, trop légères et trop fragiles, leurs armes volent en éclats. Désemparés, les Barbares n’ont le choix qu’entre les lances des Grecs ou les fouets de leurs chefs. Une fois encore, les combats tournent à l’avantage des défenseurs du défilé. Pour la troisième fois de la journée, Xerxès se lève de son trône ; il commence à douter de la victoire finale. « Mais qui sont ces Grecs ? songe-t-il. Démarate avait raison de me mettre en garde ». À la différence des Lacédémoniens, « Les Perses ne s’étaient pas entraînés à respecter les intervalles, les parades et les retraits » souligne Steven Pressfield dans son roman Les Murailles de feu . Méthodiquement, les Spartiates avancent rangs par rangs, mettant en application leurs longues années d’apprentissage. Manifestement, en ce milieu de l’été -480, la force, la vitesse, l’agilité et surtout la discipline apparaissent comme autant de qualités guerrières à mettre à l’actif des Grecs. Cette bataille, les Trois Cents l’ont toujours répétée dans leur esprit et sur le terrain. Psychiquement et physiquement mieux préparés que les Immortels, ils leur donnent une véritable leçon militaire. Les Spartiates ne pénètrent pas, ils écrasent littéralement l’ennemi. L’ensemble des troupes avance sur huit rangs avec énergie, le bouclier de chacun poussant celui qui le précède. Les hommes situés aux trois premiers rangs fauchent littéralement leurs ennemis, maniant leurs lances avec dextérité ou usant de leurs épées en opérant des moulinets rapides et précis. Pendant toute leur jeunesse, les futurs hoplites se sont ainsi exercés à attaquer l’osier tressé en s’entraînant sur des chênes. Le vocabulaire de leur technique guerrière s’exprime en termes paysans pour ne pas dire obscènes. « Les trois rangées d’un front “baisent” ou “meulent l’ennemi”. “Tuer” et “moissonner” se transcrivent en dorique par le même nom : theros , précise encore Steven Pressfield. Les soldats du quatrième au sixième rang sont parfois appelés “moissonneurs”, à la fois en raison de la façon dont ils pilonnent leurs ennemis avec leur “pique-lézard” et dont ils les fauchent de leur épée courte, dite aussi “faucille”. Décapiter un homme se dit “lui couper les cheveux” et trancher une main ou un membre se dit “émonder”… » . Loin de compter sur leur seule force de cohésion, les Spartiates usent aussi de la ruse. À plusieurs reprises, ils simulent la fuite en tournant le dos à leurs adversaires, puis font brusquement volte-face et chargent leurs poursuivants avec leurs longues lances en cornouiller.
Dix-sept Spartiates sont tombés au soir du 18 août…
Au soir du premier jour de bataille, plusieurs milliers de corps disloqués jonchent le défilé et ses abords, constituant un mur de cadavres difficile à escalader pour les futurs attaquants. L’odeur est insoutenable. On ne compte plus le nombre de lances brisées, de boucliers fendus, de casques fêlés et de cimeterres abandonnés sur un sol détrempé de sang et d’urine. Si les pertes perses sont déjà astronomiques, on dénombre plus de cinq mille morts pour cette seule journée du 18 août, les Grecs ne demeurent pas en reste. Au fil des charges achéménides, malgré la solidité de leurs formations de combat, les rangs hellènes se sont irrémédiablement éclaircis. Sans compter une bonne centaine de Thespiens, pas moins de dix-sept spartiates ont
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