Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Héritage des Cathares

L'Héritage des Cathares

Titel: L'Héritage des Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hervé Gagnon
Vom Netzwerk:
rires bestiaux de leurs exécuteurs résonnaient à l’intérieur. Puis ils se turent. Après une heure environ, les hommes de Montfort émergèrent de l’église, riant à gorge déployée, les bras chargés d’objets sacrés en or et en argent qu’ils auraient tôt fait de fondre pour les convertir en monnaie. Je pouvais lire sur leur visage le sentiment du devoir accompli.
    Je ne comprenais plus rien. J’étais mort une fois et la seule raison pour laquelle on m’avait donné une seconde chance était que j’étais semblable à ces hommes. Que voulait-on de moi ? Que devais-je donc faire ? Qu’était cette maudite Vérité et où se trouvait-elle ? J’avais participé à un massacre si grand que je n’aurais pu l’imaginer dans mes pires cauchemars, et pourtant elle n’était nulle part. Dieu et son archange se jouaient-ils de moi ? Se pouvait-il que le Créateur soit cruel à ce point ?
    Mon regard traîna sur le clocher et mon souffle resta coincé dans ma poitrine. Là, sculptée dans la pierre, se trouvait l’étrange croix que Métatron avait brûlée sur mon épaule.
    Dans un geste qui me rappela cruellement celui que j’avais posé à Rossal, les hommes de Montfort avaient mis le feu à l’église, brûlant ceux qui agonisaient encore à l’intérieur. Instinctivement, je portai la main à mon épaule. Était-ce un signe ? Pourquoi donc portais-je ce symbole ? Que signifiait-il ?
    Perplexe, je me levai et m’éloignai en titubant de cette scène dont je ne pouvais plus supporter la vue. La tête basse, plus épuisé que je ne le croyais humainement possible, j’errai dans les rues, laissant mon épée traîner sur le sol. Tous mes membres étaient lourds et douloureux. J’aurais voulu m’allonger par terre et dormir des jours entiers. Mais ma cervelle ne me l’aurait pas permis. L’image de la curieuse croix y revenait sans cesse, entrecoupée par celle de l’église en feu et du visage sévère de Bertrand de Montbard. À la pensée de mon maître d’armes, l’inquiétude me serra le cœur. Avait-il survécu à la bataille ? Après tout, malgré sa science et son expérience, il n’était plus jeune. Sans ma présence sur sa gauche, son infirmité avait-elle fini par causer sa perte ? J’accélérai le pas, angoissé à l’idée d’être privé de lui alors que j’en avais plus besoin que jamais.
    Malgré mon accablement, je courais presque lorsque je vis l’apparition, debout près d’une maison qui avait miraculeusement survécu à la destruction. Les cheveux blancs et lisses sur sa robe immaculée, le visage sans âge et sans sexe, appuyé sur une crosse dorée, il se tenait immobile et m’observait de son regard si intense.
    Je m’arrêtai si sec que je faillis trébucher dans mon élan. Métatron était à quelques toises de moi. La peur qu’il soit revenu me chercher pour m’emporter en enfer me paralysa. Malgré mon besoin pressant de le questionner, de lui demander ce que Dieu attendait de moi, de lui dire que je ne comprenais pas ce que je devais faire, que j’étais perdu, je restai figé sur place. Ma bouche s’ouvrit, mais seul un coassement piteux en sortit.
    Je ne saurais dire s’il parla vraiment ou si sa voix résonna dans ma tête.
    — La Vérité vient vers toi, Gondemar de Rossal.
    Avant que je puisse m’enquérir de ce qu’il avait voulu dire, l’archange disparut. Médusé, je restai là à fixer bêtement l’endroit où il s’était tenu, me demandant si j’avais été victime d’une illusion.
    Lorsque la mort me frappa, je ne sentis qu’un choc sec et la surprise. Ma tête fut projetée vers l’arrière et j’eus du mal à maintenir mon équilibre. Hébété, je laissai tomber mon épée et portai la main à mon front. Je fus étonné d’y trouver un carreau d’arbalète. Étrangement, je ne ressentis aucune douleur. Un engourdissement presque apaisant m’enveloppa. Je réalisai avec détachement que, pour la seconde fois, je mourais. La seule chance de sauver mon âme m’avait glissé entre les doigts. Ma damnation était certaine.
    Le sol se déroba sous mes pieds. J’étais tout à fait conscient et voyais tout, mais je me trouvais prisonnier d’un corps incapable du moindre mouvement. Du fond de ma torpeur, j’entendis des pas qui s’approchaient. Des rires. Une voix.
    —    Regarde-moi ça ! Tu l’as atteint en plein front ! Bien visé, Loys !
    —    Ha ! Ai-je jamais raté ?
    Une forme se pencha sur moi. À

Weitere Kostenlose Bücher