Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
canonnières, et faisait sauter, au moyen de deux fourneaux de mine, le vaste bâtiment des écoles.
Après ces événemens la terreur se mit dans la ville. La junte, pour obtenir quelques délais, et donner le temps à la frayeur des habitans de se dissiper, demanda à parlementer ; mais sa mauvaise foi était connue et cette ruse lui fut inutile. Trente autres maisons furent enlevées à la sape ou par des mines.
Enfin le 21, toute la ville fut occupée par nos troupes. Quinze mille hommes d'infanterie et deux mille de cavalerie ont posé les armes a la porte de Portillo, et ont remis quarante drapeaux et cent cinquante pièces de canon. Les insurgés ont perdu vingt mille hommes pendant le siège.
On en a trouvé treize mille dans les hôpitaux. Il en mourait cinq cents par jour.
Le duc de Montebello n'a pas voulu accorder de capitulation à la ville de Sarragosse ; il a seulement fait connaître les dispositions suivantes :
La garnison posera les armes le 21, à midi, à là porte de Portillo ; après quoi elle sera prisonnière de guerre. Les hommes des troupes de ligne qui voudraient prêter serment au roi Joseph et entrer à son service, pourront y être admis. Dans le cas où leur admission ne serait pas accordée par le ministre de la guerre du roi d'Espagne, ils seront prisonniers de guerre et conduits en France. La religion sera respectée. Les troupes françaises occuperont, le 21 à midi, le château. Toute l'artillerie et toutes les munitions de toute espèce, leur seront remises. Toutes les armes seront déposées aux portes de chaque maison, et recueillies par les alcades de chaque quartier.
Les magasins en blé, riz et légumes qu'on a trouvés dans la place, sont très-considérables.
Le duc de Montebello a nommé le général Laval, gouverneur de Sarragosse.
Une députation du clergé et des principaux habitans est partie pour se rendre à Madrid.
Palafox est dangereusement malade. Cet homme était l'objet du mépris de toute l'armée ennemie, qui l'accusait de présomption et de lâcheté.
On ne l'a jamais vu dans les postes où il y avait quelques dangers.
Le comte de Fuentes, grand d'Espagne, que les insurgés avaient arrêté dans ses terres, il y a sept mois, a été trouvé dans un cachot de huit pieds carrés, et délivré.
On ne peut se faire une idée des maux qu'il a soufferts.
GUERRE D'AUTRICHE
Donswerth, 17 avril 1809.
Proclamation à l'armée.
Soldats !
Le territoire de la confédération a été violé. Le général autrichien veut que nous fuyions à l'aspect de ses armes, et que nous lui abandonnions nos alliés ; j'arrive avec la rapidité de l'éclair.
Soldats, j'étais entouré de vous lorsque le souverain d'Autriche vint à mon bivouac de Moravie ; vous l'avez entendu implorer ma clémence et me jurer une amitié éternelle. Vainqueurs dans trois guerres, l'Autriche a dû tout à notre générosité ; trois fois elle a été parjure ! ! ! Nos succès passés sont un sûr garant de la victoire qui nous attend.
Marchons donc, et qu'à votre aspect l'ennemi reconnaisse son vainqueur.
NAPOLÉON.
Ratisbonne, 24 avril 1809.
Premier bulletin de la grande armée.
L'armée autrichienne a passé l'Inn le 9 avril ; par là les hostilités ont commencé, et l'Autriche a déclaré une guerre implacable à la France, à ses alliés et à la confédération du Rhin.
Voici quelle était la position des corps français et alliés.
Le corps du duc d'Auerstaedt à Ratisbonne.
Le corps du duc de Rivoli à Ulm.
Le corps du général Oudinot à Augsbourg.
Le quartier-général à Strasbourg.
Les trois divisions bavaroises, sous les ordres du duc de Dantzick : placées, la première, commandée parle prince royal, à Munich ; la deuxième, commandée par le général Deroi, à Landshut ; et la troisième, commandée par le général de Wrede, a Straubing.
La division wurtembergeoise à Heidenheim.
Les troupes saxonnes campées sous les murs de Dresde.
Le corps du duché de Varsovie, commandé par le prince Poniatowski, sous Varsovie.
Le 10, les troupes autrichiennes investirent Passau, où s'enferma un bataillon bavarois ; elles investirent en même temps Kufftein, où s'enferma également un bataillon bavarois. Ce mouvement eut lieu sans tirer un coup de fusil.
Les Autrichiens publièrent dans le Tyrol la proclamation ci-jointe. La cour de Bavière quitta Munich pour se rendre à Dillingen.
La division bavaroise qui était à Landshut se porta à Altorff, sur la rive gauche de
Weitere Kostenlose Bücher