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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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ennemies. L’infanterie pourra alors « réussir une percée » et la cavalerie pourra utiliser le passage. Pendant près de quatre ans, la cavalerie attend, heureusement pour elle, parce que l’infanterie n’a pas réussi de percée ni d’un bord ni de l’autre en raison de la force de défense des deux camps qui consiste en tranchées, munies de mitraillettes et de centres de résistance de béton dans lesquels les troupes peuvent s’abriter pendant les bombardements. il est même possible que les obus, utilisés en quantité par les armées assaillantes17, aient avantagé la défense plutôt que l’offensive, compte tenu du fait qu’ils signalent de façon relativement mécanique et prévisible qu’une attaque est en cours, et vers qui elle est dirigée.
    L’objectif, ou la stratégie, des diverses armées ne consiste pas vraiment à s’approprier du territoire – bien que ce soit utile – mais à anéantir l’ennemi. il doit être vaincu sur le terrain, tué ou capturé. en soi, c’est une stratégie logique. Le problème réside dans le déséquilibre entre la stratégie et les tactiques, en particulier du côté des alliés, parce que les réseaux de tranchées des allemands sont plus denses, plus fortifiés et mieux conçus.
    derrière les lignes et le long du front, des trains apportent des renforts et du ravitaillement depuis l’arrière aux immenses armées qui s’affrontent.
    Les armées ne passent pas tout leur temps à attaquer les tranchées ennemies. dans l’ensemble, la guerre consiste en des périodes d’ennui, ponctuées de terreur extrême – la terreur de devoir « grimper au sommet »
    de ses propres tranchées en direction de l’ennemi, ou la terreur d’un tireur ennemi ou du bombardement de son artillerie, qui est responsable de la majorité des pertes18.
    Un autre phénomène rend la Grande Guerre remarquable. il s’agit de la première guerre des temps modernes, peut-être même de l’histoire, pendant laquelle plus de soldats meurent au combat qu’à la suite d’une 11•Briserlemoule,1914–1930
    275

pRincipAUx EnGAGEmEnTS
    DU cORpS ExpéDiTiOnnAiRE cAnADiEn, 1914-1918
    pAYs-BAs
    Passchendaele,

ANGLETErrE
    du 26 octobre au Schelde
    10 novembre 1917
    saillant d’Ypres,
    1915

BELGiQUE
    Côte 70 et Lens
    du 15 au 25 août 1917
    La crête de vimy,
    1917
    La somme,
    L’avance finale,
    Somme 1916
    du 12 octobre
    amiens,
    au 11 novembre 1918
    hiver
    1917-1918

FrANCE
Seine
    Marne
    Paris
    0
    50 kilomètres
    maladie. Les progrès sur les plans de la médecine, de l’organisation, du transport et du ravitaillement signifient que les blessés ont plus de chance d’être secourus et déplacés et disposent de meilleures méthodes de traitement qu’avant (le taux de mortalité chez les soldats canadiens durant la Grande Guerre est de 114 pour 1 000 ; pendant la deuxième Guerre mondiale, il sera encore plus bas19). s’il est blessé, un soldat sera évacué par l’arrière, vers les postes de secours ou les hôpitaux de campagne. Ceux qui sont grièvement blessés sont envoyés en angleterre (« le bon pays » en argot contemporain – et ces blessures sont de « bonnes blessures ») pour recevoir des soins appropriés et récupérer.
     
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    UnE HIsTOIRE dU Canada
    La perfection de la technologie et de l’organisation militaires, le travail efficace du personnel qui transporte 458 000 soldats canadiens de l’autre côté de l’océan, les hommes et les femmes qui les nourrissent, les habillent et les forment, et qui ensuite soignent et évacuent les blessés font en sorte que la guerre puisse se poursuivre.
    La guerre dure pendant plus de quatre ans. La bataille décisive imaginée par les généraux commandants n’a jamais lieu. Chaque année, les généraux présentent leurs plans aux politiciens. il revient à ces derniers de trouver les hommes et le ravitaillement ainsi que l’argent servant à les payer, pour finalement s’apercevoir qu’il n’y en a jamais assez et que les promesses des généraux s’évanouissent dans la boue des tranchées.
    Les politiciens blâment les généraux pour leurs échecs, qui sont réels, tandis que les généraux blâment les politiciens pour leurs faiblesses, qui sont en partie imaginaires. ils ne blâment pas les politiciens pour leur véritable échec, qui a été d’établir des objectifs militaires qui ne peuvent pas être négociés mais seulement imposés par le bais de la victoire ou acceptés par la défaite.

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