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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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– essentiellement, le cabinet impérial de guerre existant composé des ministres les plus importants, ainsi que les représentants des dominions22.
    Borden arrive à Londres en février 1917, à temps pour être témoin de la réaction britannique face à la révolution russe et à l’entrée en guerre des états-Unis, en avril (bien qu’il affirme le contraire, Borden n’en connaît pas beaucoup plus que ses collègues britanniques sur la politique américaine ou sur le président américain, Woodrow Wilson). La principale question soumise aux ministres impériaux est l’autorisation d’une nouvelle offensive en France, dirigée par le feld-maréchal Haig, nommé depuis peu à ce poste. Haig est optimiste et le cabinet impérial de guerre lui donne ce qu’il veut. Les ministres discutent également des effectifs qui commencent à manquer en Grande-Bretagne et dans les colonies. Borden est déjà au courant de cette situation en raison de ses propres expériences – les efforts dans le but de recruter plus de volontaires pour l’armée en France ont échoué lamentablement et l’enregistrement d’hommes d’âge militaire n’a pas réussi à stimuler la ruée sous les drapeaux. Par conséquent, il n’y a pas suffisamment de remplaçants pour l’armée.
    Borden profite de son voyage à Londres pour rendre visite aux troupes canadiennes en France – qui consistent maintenant en quatre divisions organisées au sein du « Corps canadien », dirigé avec efficience par un officier canadien, le général arthur Currie, et qui a récemment connu une victoire lors d’une grande bataille, quoique d’envergure limitée, sur la crête de vimy. Borden est particulièrement touché par ses visites dans les hôpitaux militaires et il revient avec la ferme conviction que, pour tenir ses promesses envers les soldats au front, il doit envoyer des renforts.
     
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    UnE HIsTOIRE dU Canada
    de retour au pays en mai 1917, Borden annonce à son cabinet qu’il doit contraindre les hommes à rejoindre les rangs par le biais de la conscription. il sait qu’une telle mesure sera controversée, en particulier parce que les chiffres relatifs au recrutement montrent que le nombre de Canadiens français s’étant portés volontaires est loin de refléter leur proportion de la population. en conséquence, Borden essaie de rallier sir Wilfrid Laurier à sa cause, lui offrant ainsi qu’à ses libéraux la moitié de la représentation au sein du cabinet et n’importe quel siège, à l’exception de celui de premier ministre.
    Le refus de Laurier est probablement sa décision politique la plus importante. Les allégeances partisanes sont profondément ancrées chez lui, tout comme une vieille aversion libérale à l’égard de la conscription et de la compulsion, qui ne se limite pas au Canada ni aux libéraux canadiens.
    Laurier craint les conséquences au Québec. s’il se joint à un gouvernement de coalition ou d’union, il abandonnera le Québec à Henri Bourassa et aux nationalistes. il ne le fera pas et demande à ses partisans de suivre son exemple.
    de nombreux chefs anglophones du Parti libéral préféreraient accepter l’offre de Borden mais ils ont un problème. Le ban et l’arrièreban du parti sont réticents à faire cavalier seul, même au Canada anglais.
    en Ontario et dans l’Ouest, un grand nombre de libéraux, qui sont de nouveaux immigrants, ne se sentent pas concernés par les appels à la race britannique et au patriotisme. Beaucoup sont des agriculteurs et ce groupe de la population résiste à l’enrôlement volontaire, tout comme les libéraux traditionnels dans les provinces maritimes.
    Borden n’offre pas qu’une simple politique nécessaire, mais une sécurité politique, ce qu’il fait par le biais de la Loi des élections en temps de guerre , qui prive du droit de vote tout citoyen ayant immigré au Canada en provenance d’un pays ennemi – majoritairement l’autriche-Hongrie
    – après 1902. Les objecteurs de conscience doukhobors et mennonites perdent également leur droit de vote. La loi crée de nouveaux électeurs
    – les épouses, les sœurs et les filles des militaires. Une autre loi permet aux électeurs militaires, qui voteront probablement en conséquence, d’exprimer leur suffrage dans la circonscription de leur choix. enfin, en août 1917, le projet de loi imposant la conscription est adopté, améliorant d’emblée les perspectives électorales du gouvernement,

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