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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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arrêtent les chefs de file de la grève et la Police à cheval du nord-Ouest affronte les grévistes. des coups de feu sont tirés, deux manifestants sont tués, trente sont blessés et la foule se disperse. en quelques jours, voire quelques heures, la grève prend fin.
    La grève générale de Winnipeg n’est qu’une des nombreuses grèves déclenchées pendant les dernières années de la Grande Guerre. sans le vouloir, le gouvernement Borden préside un boom économique – plein emploi, pleine production, rareté de l’approvisionnement et hausse des salaires et des prix. Cependant, les prix augmentent plus rapidement que les salaires, à un point tel qu’après 1916, le pouvoir d’achat des travailleurs canadiens perd du terrain de façon constante. il n’est pas surprenant que les syndicats prennent de l’ampleur et que les grèves se multiplient.
    La main-d’œuvre change également. L’emploi des femmes a augmenté même avant la guerre, certaines professions comme l’enseignement, le secrétariat et les services de sténographie sont exercées en majorité par des femmes et la tendance se maintient. Les pénuries de main-d’œuvre causées par le départ des hommes pendant la Grande Guerre ont stimulé l’embauche de femmes mais, à la fin de la guerre, la majorité des emplois reviennent aux hommes.
    Le plus grand changement se produit sur le plan politique. Les femmes revendiquent le droit de vote depuis des années, établissant un lien entre le suffrage féminin et l’impartialité politique et la réforme. Le Manitoba et la saskatchewan sont les premiers à céder, suivis de Borden.
    Le gouvernement Borden inscrit d’abord certaines classes d’électrices pour les élections de 1917 mais l’année suivante, accorde le suffrage fédéral à toutes les femmes de plus de 21 ans, comme les hommes. toutes les autres 286
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    provinces suivent, à l’exception du Québec. Le Québec, comme la France et la suisse, conserve à des fins provinciales un droit de suffrage réservé aux hommes. Cette « institution particulière » prévaudra jusqu’à la prochaine grande guerre.
    La politique connaît un autre changement. sir Wilfrid Laurier meurt en février 1919 et le Parti libéral tient un congrès en août afin de le remplacer. dans les dernières années de sa vie, Laurier a été un symbole de division pour les libéraux. Mort, on peut l’honorer en tant que symbole de gloire passée et en tant qu’exemple à suivre pour les aspirations futures du libéralisme. son successeur, Mackenzie King (qui a 44 ans), l’emporte sur des candidats plus âgés en raison de la loyauté qu’il a manifestée au vu de tous envers Laurier en 1917. de nombreux dissidents libéraux reviennent au parti en 1919 ou, comme t. a. Crerar, le ministre de l’agriculture de Borden, quittent le « gouvernement d’union » de Borden pour l’opposition.
    Cette situation se produit en particulier chez les agriculteurs ou chez les députés qui sont exploitants agricoles. Les agriculteurs, comme les radicaux travaillistes, réclament la reconnaissance et l’application des intérêts propres à leur classe. il existe certainement une analogie ; toutefois la ressemblance s’arrête là. des gouvernements des « fermiers unis » sont formés en alberta, au Manitoba et en Ontario, habituellement aux dépens des libéraux qui, jusqu’à présent, ont récolté les votes des agriculteurs. À Ottawa, les représentants des agriculteurs s’unissent en tant que « progressistes », déterminés à mettre en application un programme qui les favorise30. Cela signifie des tarifs moins élevés, en particulier sur l’équipement agricole, et d’autres concessions au milieu agricole. Cela ne signifie certainement pas une politique travailliste ou toute autre mesure qui risque d’inhiber la pratique libre de l’agriculture, comme la pasteurisation du lait seulement sous prétexte que cela peut prévenir la propagation de la tuberculose bovine.
    Borden se retire avant que le souffle du mouvement agricole ait des répercussions sur la politique. en juillet 1920, son successeur est le talentueux et mordant ministre de l’intérieur, arthur Meighen. il est facile d’admirer sa compétence administrative, facile de craindre son intelligence et son habileté, et difficile de l’aimer. il ne correspond pas au chef politique habituel puisqu’il croit, malgré toutes les manifestations politiques

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