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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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d’impôt extrêmement élevés, proches de 100 pour cent pour les tranches supérieures de revenu.
    et le gouvernement puise allégrement dans les poches des contribuables au revenu moyen. Certains Canadiens s’en tirent nettement moins bien pendant la guerre, surtout ceux dont le revenu est fixe. il n’y a que les gens qui gagnaient peu ou rien du tout avant la guerre qui s’en tirent mieux mais, bien entendu, ils sont nombreux. Les profits des sociétés commerciales sont contrôlés, dans le cadre d’un effort entouré de beaucoup de publicité afin d’éviter la réalisation de gains exorbitants à la faveur de la guerre.
    Les Canadiens les plus conservateurs acceptent l’inéluctable. il est possible qu’en plus d’avoir déjà vécu l’expérience de la guerre, ils ont été secoués par les années 1930. non seulement paient-ils leurs impôts mais ils envoient en plus leurs enfants à la guerre ou au travail pour la guerre. et ce ne sont pas seulement les conservateurs qui se mettent dès 1941, l’année de la défaite et de la catastrophe, à soulever le sujet de la conscription, et non plus seulement l’idée de la conscription restreinte en faveur de la défense nationale que King a proposée mais celle du service obligatoire pour tous.
    vu la situation militaire sur le terrain à la fin de l’année 1941, la réclamation à l’effet que le Canada impose le service obligatoire trouve un fort écho.
    Les sondages d’opinion publique, dont certains sont menés en secret pour les seuls dirigeants gouvernementaux, révèlent la renaissance du sentiment conscriptionniste. À noël de l’année 1941, le premier ministre est inquiet mais cela l’amène à prendre certaines dispositions en prévision de l’avenir.
    il faut tout d’abord que King remplace ernest Lapointe à titre de ministre de la Justice et de lieutenant québécois du gouvernement. après quelques moments d’hésitation, il finit par choisir un avocat de premier plan de Québec et ancien président de l’association du Barreau canadien, Louis saint-Laurent. Ce dernier accepte son offre et est dûment élu au Parlement pour y occuper l’ancien siège de Lapointe en février 1942. vu la domination des libéraux au Québec, c’était presque inévitable mais il est un des aspects de l’élection complémentaire qui soulève beaucoup de commentaires au Québec : saint-Laurent n’a pas repris l’engagement de son prédécesseur d’éviter la conscription. il n’était pas lié par les mêmes promesses que Lapointe et les autres ministres québécois depuis 1939.
    Les Canadiens anglais s’intéressent beaucoup à une autre lutte, qui a lieu simultanément dans les faubourgs de toronto. sans chef depuis les élections de 1940, les conservateurs demandent à arthur Meighen, l’ancien 324
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    premier ministre et adversaire acharné de King, de reprendre la direction du parti. Meighen accepte et prend position, comme il l’a fait en 1917, sur la question de la conscription. Celle-ci doit s’appliquer à tous et tous devraient consentir aux mêmes sacrifices pour une grande cause. Bien entendu, il pense ce qu‘il dit mais il sait aussi que, pour ses partisans, en parlant d’égalité dans les sacrifices, on pense au Québec et aux recrues du Québec.
    Ces partisans pensent que le taux d’enrôlement est beaucoup moins élevé chez les Québécois francophones que ne l’est la moyenne nationale ; la conscription va remettre les pendules à l’heure. Cette opinion est moins fondée que pendant la Grande Guerre : les francophones comptent pour 19 pour cent des forces armées, contre 12 pour cent en 1914-1918 ; et le gouvernement de King n’a pas ménagé ses efforts pour créer et maintenir des unités francophones23.
    King est inquiet. son journal personnel témoigne de son tourment alors qu’il s’attend à passer le reste de sa carrière politique, qui pourrait être brève, avec Meighen. Heureusement, il ne devra pas le faire. Les organisateurs du Parti libéral refusent de présenter un candidat face à Meighen et reportent plutôt leur appui financier et autre sur le CCF
    socialiste. Ce dernier inflige la défaite à Meighen, dont la carrière politique prend abruptement fin. King s’en réjouit mais, pendant qu’il jubile, il prépare l’étape suivante.
    Le gouvernement demande un plébiscite national pour le libérer de sa promesse électorale de 1939 au Québec et de celle de 1940 à

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