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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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contribuent tout d’abord à la défaite libérale lors des élections fédérales de 1984. seuls deux libéraux sont élus à l’ouest de l’Ontario et l’un d’eux est le nouveau chef du parti, John turner. Mais il y a plus. dans l’Ouest, mais surtout en alberta, le Pen s’apparente à la question de la conscription au Québec au cours des trois décennies qui ont suivi l’année 1917. au décès de trudeau en 2000, les quotidiens de l’alberta ne lui reconnaîtront pratiquement aucune réalisation en raison du péché originel qu’a constitué l’intervention fédérale dans le champ de pétrole.
    Ce genre d’intervention, claironne l’opposition progressiste-conservatrice, disparaîtra avec les libéraux. « Le Canada est ouvert au monde des affaires », proclame Brian Mulroney, le chef conservateur victorieux.
    sa première priorité est de démanteler les vestiges de l’intervention et du contrôle du fédéral sur le pétrole. Cela plaît énormément aux albertains et, bien entendu, Mulroney remporte tous les sièges dans cette province en 1984 et répétera cet exploit en 1988. Cela ne déplaît pas à l’Ontario, même si l’on met ainsi un terme au régime à deux vitesses des prix du pétrole.
    Ceux-ci sont plus bas et poursuivent leur chute, de sorte que la douleur de l’ajustement n’est pas trop vive. Mais ce que Mulroney est en mesure de donner au champ de pétrole, il ne lui est pas facile de le faire pour le reste du pays.
    mULROnEy, LA pOLiTiqUE ET LE cOmmERcE, 1984-1993
    Brian Mulroney est le cinquième premier ministre en provenance de la province du Québec ; il y a déjà eu un autre Québécois anglophone à ce poste, en 1891-1892, sir John abbott, mais si l’on excepte le fait qu’il a laissé son nom à un collège pré-universitaire, il est tombé dans les oubliettes.
    Mulroney vient du fin fond de l’arrière-pays de sa province, de la rive nord du fleuve saint-Laurent à l’est, loin à l’est, de Québec, de la ville de Baie Comeau. né de parents canado-irlandais, Mulroney a étudié dans sa ville, de même qu’à l’Université st. Francis Xavier de nouvelle-écosse, où il a teinté son catholicisme natal de conservatisme. Un de ses anciens associés dans un cabinet d’avocats souligne que Mulroney fait parte d’une « minorité au sein d’une minorité », qu’il est le genre de personne qui ne s’est jamais considéré comme un membre de l’establishment6. et pourtant, Mulroney possède certains titres de l’establishment. il était déjà à l’aise en français et, pour lui, il était tout naturel de finir par migrer vers la faculté de droit de l’Université Laval, où il n’a eu aucune difficulté à s’intégrer à la clientèle très majoritairement canadienne-française. après avoir obtenu son diplôme, il s’est rendu à Montréal, où il est devenu un avocat spécialisé en droit du 16•marasmeeTexplosiondanslesannées1980

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    travail de tout premier plan tout en demeurant actif au sein des cercles du Parti conservateur.
    Mulroney s’est adapté sans difficulté au droit du travail. C’était dans sa nature de concilier les réclamations syndicales et les préoccupations des patrons. il avait du charme, une nature impitoyable dans un certain sens et une ambition manifeste. il avait aussi le flair pour la publicité et sa renommée était suffisamment grande pour qu’il devienne un candidat plausible au poste de chef national des conservateurs en 1976. défait par Joe Clark, il a attendu son heure, tout en soignant sa réputation et sa prospérité en devenant président de la Compagnie minière iOC, l’iron Ore, une entreprise appartenant à des américains spécialisée dans l’extraction du minerai de fer de l’Ungava en vue de son transport vers les aciéries du Midwest américain. il est devenu une des figures de proue de la société montréalaise et a cultivé soigneusement ses relations conservatrices à Montréal et ailleurs. en 1983, il s’en est servi pour aider Joe Clark à quitter le poste de chef conservateur : Mulroney était son remplaçant naturel.
    dans le régime canadien d’alternance des partis, les conservateurs représentent la seule option possible pour remplacer les libéraux. Le nouveau chef libéral, John turner, ne parvient pas à impressionner les électeurs, pas suffisamment en tout cas pour leur faire oublier vingt ans de griefs contre trudeau et son parti. Mulroney écrase le malheureux turner

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