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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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doute à long terme à leur mort politique. (Ce même phénomène n’aide en rien les gouvernements de gauche non plus, comme l’administration néo-démocrate de Glen Clark en Colombie-Britannique.) La volonté fédérale de faire des économies touche particulièrement les dépenses militaires. La guerre froide étant désormais chose du passé, la taille des Forces armées diminuait déjà mais le processus s’accélère sous les libéraux. il ne s’agit pas tant du nombre de soldats que de leur matériel. Les achats sont annulés ou différés et, à la fin des années 1990, les chars d’assaut vieillissants, les avions de chasse vieillissants et les vieux hélicoptères deviennent le symbole du sort malheureux des Forces armées.
    Bien que, sous Chrétien, le Canada demeure actif en politique étrangère, le soutien de la force militaire lui manque de plus en plus. d’un ton lugubre, des observateurs américains comparent la contribution militaire du Canada à celle de l’islande.
    Chrétien et Martin connaissent du succès dans leur lutte nationale.
    Le déficit fédéral diminue avant d’être aboli en 1997. Martin commence à rembourser la dette nationale, qui, de plus grande par rapport aux autres nations industrialisées avancées du G8, devient la plus petite. (de façon plus concrète, la dette nationale du Canada représentait 68,4 pour cent du PiB
    en 1995-1996 et passe à 38,7 pour cent en 2004-2005)19. La lutte au déficit du Canada reflète celle des états-Unis, où l’administration démocrate de Bill Clinton parvient elle aussi à vaincre le déficit. Ce n’est ni la première ni la dernière fois que les politiques américaine et canadienne suivent une voie semblable.
    Une simple énumération des enjeux et des politiques et un survol des trois victoires électorales successives (1993, 1997 et 2000) de Chrétien ne rendent pas justice à la nature très partisane de la politique pendant sa décennie au poste de premier ministre (de 1993 à 2003). si Chrétien parvient à garder le pouvoir, il le doit autant à l’amélioration de la situation économique de la fin des années 1990 qu’à ses politiques impitoyables.
    Chrétien n’a rien d’un innovateur en politique ; il fait avec ce qu’il a et donne à son gouvernement un style principalement de gestionnaire ; en 17•nouveaumillénaire,nouvelunivers

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    réalité, pendant la plus grande partie du temps qu’il passe au gouvernement, l’argent manque pour mettre en place des politiques novatrices.
    étant donné que ce sont Chrétien et les libéraux qui dirigent le pays, ce dernier est gouverné à partir du centre politique, alors que la droite est confinée aux provinces, surtout à l’Ontario et à l’alberta20. Mais même le nPd de la saskatchewan penche vers la droite alors que les ministres provinciaux découvrent les bienfaits des budgets équilibrés et de la politique des paiements au fur et à mesure.
    Le Canada subit aussi l’influence des retombées des enjeux politiques américains et parfois, semble-t-il, des humeurs politiques américaines.
    Pendant les années 1990, la politique américaine est honteusement partisane et se déroule souvent sur le plan personnel. Pourtant, au-delà des personnalités, on constate un réel changement, aussi bien le Parti républicain que la société américaine titubant vers la droite. C’est surtout une question de légitimité de l’état-providence américain (ou de n’importe quel état-providence) face à un mouvement conservateur qui en est venu à penser que c’est l’état qui est le problème, et non la solution, aux maux du pays21. La politique des grands programmes sociaux va faire place à celle de l’occasion et l’état-providence, à « l’état de marché ». On observe aussi la montée de la « droite religieuse », en général des protestants conservateurs combinant nationalisme américain et une vive désapprobation à l’endroit de la libéralisation des attitudes publiques concernant l’avortement et l’homosexualité22. L’incapacité à s’imposer en politique et en législation constitue pour eux une source de profonde frustration, comme c’est d’ailleurs le cas pour leurs pendants au Canada.
    aux états-Unis, le Parti démocrate et le président démocrate, Bill Clinton (1993–2001) se portent sans grande conviction à la défense de l’état-providence. incapables d’infliger la défaite à Clinton lors des élections

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