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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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présidentielles de 1992 et 1996, les républicains n’en remportent pas moins la majorité au Congrès et s’en servent pour déclencher d’interminables enquêtes sur la probité et la moralité sexuelle du président, en plus de s’efforcer sans succès de le destituer en 1999.
    L’état-providence a encore reculé, et plus rapidement aux états-Unis et en Grande-Bretagne qu’au Canada. Parmi les pays anglophones, le Canada fait office d’exception. il conserve un filet de sécurité sociale que la droite est convaincue qu’il ne peut et ne doit pas se permettre. Pire encore, la droite en est venue à croire fermement que ce filet de sécurité entrave l’économie canadienne en raison de taxes élevées et d’une ingérence indue de l’état. d’après des organes de droite comme le National Post, propriété de Conrad Black, on peut mesurer l’échec du pays à l’ampleur de la frustration de l’initiative et de la responsabilité individuelles et sa résultante, le départ 470
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    de Canadiens talentueux vers les états-Unis – « l’exode des cerveaux » des titriers à la fin des années 1990. On pourrait parfois croire que le Canada ne peut rien faire de bon tandis que les états-Unis, en dépit du fait que c’est le démocrate Clinton qui occupe la Maison-Blanche, réussissent presque toujours leur coup, et il sera possible de remédier au peu de mal qu’ils font en se débarrassant de Clinton et des démocrates.
    Ce qui est bon pour les états-Unis l’est aussi pour le Canada.
    Comme Bill Clinton, Chrétien est accusé de corruption par la presse de droite (encore une fois, le National Post ) mais l’objet de scandale que celle-ci choisit, une affaire d’aménagement d’un terrain de golf dans la ville natale de Chrétien au Québec, est si complexe et si banale en apparence qu’elle ne suffit pas à convaincre les électeurs de se débarrasser des libéraux.
    sans doute les conservateurs canadiens s’en prennent-ils davantage à Chrétien comme le symbole de ce qu’il perçoivent comme de la corruption dans la politique libérale à grande échelle que pour des motifs strictement personnels ; il se trouve que la personnalisation est l’arme la plus efficace pour déstabiliser l’opposant et ainsi amener un changement politique. Leur fureur ne fait que croître en raison de leur échec, qui n’atténue toutefois pas leur conviction qu’il faut non seulement destituer le Parti libéral mais aussi le détruire puisqu’il est le rempart contre tout ce qui, à leurs yeux, ne tourne pas rond au Canada.
    Comme c’est souvent le cas, ce sont des actions banales qui font progresser les grands enjeux : de façon superficielle, les accusations extravagantes et les attaques personnelles portent fruits ; au-delà de cela, au Canada comme en Grande-Bretagne, en nouvelle-Zélande, en australie et aux états-Unis, ce que la droite veut obtenir, ce sont des points comme la baisse des impôts, une réglementation et une ingérence moins fortes de l’état et le retour à des valeurs plus traditionnelles. en clair, les enjeux de la politique sont élevés, de sorte que la politique canadienne de la fin du vingtième siècle se caractérise par une amertume et une division partisane extrêmement profondes.
    LA DipLOmATiE LiBéRALE
    Le Canada, a écrit un jour le secrétaire d’état américain Henry Kissinger, a déjà exercé « une influence hors de proportions avec sa contribution militaire » en raison de sa « position plutôt distante et de la grande qualité de ses leaders […] il a mené une politique étrangère mondiale ; il a pris part aux efforts internationaux de maintien de la paix ; il a eu un apport constructif au dialogue entre pays développés et en développement23. »
     
    17•nouveaumillénaire,nouvelunivers

471
    Pendant les années 1990, on peut remettre en doute cette description élogieuse du rôle joué par le Canada dans les affaires étrangères et ce, pour une raison principalement structurelle ou systémique. Comme pays, le Canada a perdu l’importance qu’il avait dans les années 1970, lorsque Kissinger a écrit ces lignes. À l’époque, le Canada s’est imposé parmi le Groupe des sept pays industrialisés parce que son économie, par sa taille, le plaçait au sixième ou septième rang au monde. au milieu des années 1990, ce n’est plus le cas.
    Le Canada demeure – il l’a toujours été – un fervent partisan des nations

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