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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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1996 devant l’imminence d’une reprise de la catastrophe rwandaise.
    encouragé en cela par son neveu raymond, diplomate de profession et, à l’époque, ambassadeur du Canada à Washington, Jean Chrétien propose d’établir une force de casques bleus dirigés par le Canada dans cette région, proposition que l’on nommera de façon ironique l’opération « assurance ».
    d’une durée de six semaines environ, cette opération rate totalement la mission de rassurer les réfugiés zaïrois et est démantelée à la hâte lorsqu’il apparaît évident qu’elle ne donnera rien du tout. Comme l’exprime un général canadien, Maurice Baril, le Canada est alors complètement dépassé.
    « nous sommes aux prises avec de gros joueurs dans une situation complexe, écrit-il, dépourvus des outils et des connaissances nécessaires pour exercer un contrôle sur des événements précis ou la situation en général27. » À la suite de l’adaptation des paroles d’une chanson, l’opération « assurance »
    deviendra mieux connue sous l’appellation de « the Bungle in the Jungle »
    (gâchis dans la jungle)28.
    Les échecs survenus en somalie et au rwanda, ainsi que la frustration ressentie en Bosnie, semblent indiquer que le maintien de la paix dans sa forme classique, en respectant la souveraineté des nations dont il faut maintenir la paix, ne constitue pas une formule adaptée aux années 1990. dans ces trois pays, le danger venait de l’intérieur et non de l’extérieur.
    La menace à la paix ne venait pas d’armées en uniforme organisées mais de troupes irrégulières, de guérilleros, voire de gangsters. normalement, la réaction de la communauté internationale devrait être de respecter ou de protéger les droits humains des populations davantage que la souveraineté nationale. il s’agit là d’un vieux thème libéral, quoique, d’habitude, on ne l’ait pas assimilé au Parti libéral du Canada. néanmoins, le gouvernement Chrétien le fait sien lorsque le Canada cherche à bannir le recours aux mines terrestres en période de guerre et fait la promotion de la création de la Cour pénale internationale.
    Ces deux questions, celle des mines et celle de la cour, distinguent la politique du Canada de celle des états-Unis, même sous l’administration Clinton. suivant les conseils de ses généraux, Clinton résiste à toute réglementation sur les mines terrestres et attend la toute dernière minute, 17•nouveaumillénaire,nouvelunivers

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    en 2001, au moment où il est déjà convaincu qu’il sera défait pas un Congrès dominé par les républicain, pour signer l’accord sur la Cour pénale internationale. Pourtant le thème de l’abolition des mines a la faveur de beaucoup d’américains, qui se réjouissent de la signature d’un traité à cet effet à Ottawa en 1998, sous le regard approbateur du ministre des affaires étrangères à l’époque, Lloyd axworthy.
    il est cependant un domaine où l’on n’observe aucune différence entre les deux pays. il reste une chose à régler en ex-Yougoslavie, où le gouvernement serbe s’efforce de « régler » le problème de la majorité albanaise dans la province du Kosovo. très médiatisée, la brutalité des serbes rappelle les horreurs du « nettoyage ethnique » en Bosnie et ailleurs.
    en raison du véto russe, le Conseil de sécurité des nations Unies n’est pas en mesure de s’entendre sur une mesure correctrice, de sorte que les puissances occidentales décident d’agir seules en se servant de l’Otan. au terme d’une campagne de bombardements américains en serbie et sur fond de menace d’une invasion terrestre, le gouvernement serbe se dégonfle et évacue le Kosovo.
    très tôt, le Canada, étant l’un des rares alliés à posséder l’aviation et le matériel nécessaires pour le faire, prend une part active aux attaques aériennes de l’Otan. Le Kosovo illustre le principe selon lequel la « sécurité humaine » transcende même la souveraineté nationale. Les partisans de ce principe soutienne que cet exemple a également démontré l’utilité d’une intervention internationale concertée. Mais, comme le notent les critiques, l’intervention de l’Otan résulte d’une décision de ne pas tenir compte des nations Unies. si, comme certains le soutiennent, l’intervention armée internationale exige l’autorisation de l’OnU, la légalité de la campagne au Kosovo semble alors douteuse.
    ViEUx

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