Une histoire du Canada
DiRiGEAnT, nOUVEAUx EnjEUx, nOUVEAU SiècLE
alors que les années 1990 arrivent à leur terme, le monde célèbre l’événement en lançant la folle rumeur (on parle alors de « légende urbaine ») selon laquelle ses systèmes informatiques s’effondreront avec l’apparition de deux nouveaux chiffres (20** au lieu de 19**). Cela permet de mesurer à quel point l’utilisation des ordinateurs s’est répandue et l’ampleur de la dépendance des personnes et des institutions envers les machines, autant à domicile qu’au travail. en 1997, quelque 36 pour cent des foyers possèdent un ordinateur personnel et ce type de machine fait partie de l’équipement standard des entreprises de toutes tailles. avec les ordinateurs arrive internet, qui transforme les communications et l’échange de l’information, à tel point que la société serait confrontée à de graves perturbations en cas 476
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de panne informatique et d’effondrement soudain du réseau internet. sans attendre, les gouvernements créent des groupes de travail, qui dépensent de l’argent ; de nouveaux ordinateurs font leur apparition dans les bureaux et les résidences ; finalement, on passe du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 sans incident. en réalité, ce n’est pas encore le nouveau millénaire ; celui-ci ne surviendra qu’un an plus tard.
Le Canada fête le nouveau millénaire avec son vieux gouvernement libéral, qui entame sa huitième année. en vacances en Floride, Jean Chrétien rentre brièvement à Ottawa et, comme tout va bien, il quitte à nouveau la neige et les épinettes pour aller retrouver le sable et les palmiers.
Le gouvernement tourne au ralenti ; les problèmes politiques sont plutôt rares ; les élections, chose du passé ; et l’économie se porte bien. Chrétien peut se permettre des moments de détente et recevoir des félicitations pour un travail bien fait.
s’il y a des Canadiens qui regardent les célébrations de l’an neuf, il y a beaucoup de chances qu’ils le fassent sur une télévision en couleur. Plutôt rares jusqu’en 1970, les télévisions en couleur trouvent désormais place dans 99 pour cent des foyers canadiens (65 pour cent des Canadiens regardent la télévision sur des réseaux câblés, autre innovation relativement récente).
ayant déjà plus de 120 ans, le téléphone est présent dans absolument tous les foyers, tandis que le téléphone cellulaire, dont l’usage s’est répandu pendant les années 1990, a fait son entrée dans 59 pour cent des foyers en 2004. La présence des réfrigérateurs est presque universelle. Pendant la plus grande partie du vingtième siècle, les réserves indiennes constituaient une exception notable mais, là aussi, dans les années 1990, plus de 90 pour cent des foyers ont des raccordements d’eaux usées et possèdent l’eau courante. de produits de luxe qu’ils étaient au début des années 1980, les enregistreurs vidéo, lecteurs de Cd et fours micro-ondes sont tous devenus des produits domestiques ordinaires (et beaucoup meilleur marché) en 2000.
Les maisons ont changé elles aussi ; elles sont plus grosses. si la taille des résidences a chuté pendant la deuxième Guerre mondiale et après au Canada, cette tendance s’est depuis longtemps inversée29. Plus grosses, ces maisons comportent plus de pièces (une pièce de plus par maison au terme des quarante années qui ont suivi 1961) mais on y trouve moins d’habitants.
en moyenne, le nombre de ces derniers est passé de 3,9 par maison en 1961
à 2,6 en 2001.
au milieu du vingtième siècle, l’aspiration des Canadiens était d’avoir « un emploi à vie » et beaucoup y étaient parvenu dans la mesure où les vicissitudes de la Crise et de la guerre le leur avaient permis de le faire. Pendant les années 1990, ils quittent le droit chemin : selon une étude 17•nouveaumillénaire,nouvelunivers
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gouvernementale, « [l]e travailleur d’aujourd’hui aura en moyenne environ trois carrières et huit emplois au cours de sa vie30 ». Les emplois à temps plein se font plus rares aussi, chutant d’une proportion de 67 pour cent des travailleurs en 1989 à 63 pour cent pendant les premières années du vingt-et-unième siècle. Les travailleurs temporaires ou à temps partiel ont moins d’avantages sociaux et ils coûtent, par conséquent, moins cher ; et ils sont plus faciles à mettre à pied, ce qui permet aux employeurs de s’ajuster rapidement
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