Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
pas celui de M. Kledermann ?
    — Oh, je suis formel !
    — C’est insensé ! explosa Grindel. Je sais pourtant ce que j’ai vu ! D’ailleurs ma cousine Lisa a confirmé ! N’est-ce pas, monsieur Langlois ?
    — Elle l’a fait… mais elle ne semblait pas dans son état normal !
    — Comment pouvez-vous juger de l’état normal d’une fille qui vient d’apprendre la mort de son père ?
    — Ça suffit ! intima Zehnder. Il n’y a pas à ergoter pendant des heures. J’affirme, moi, que ce cadavre n’est pas celui de Kledermann ! Je sais encore reconnaître mon ouvrage, que diable ! Et celui-là n’a jamais été opéré de quoi que ce soit ! C’est pourtant clair !
    Devenu tout rouge, il ressemblait à un coq en colère monté sur ses ergots. Le Wachtmeister se hâta de le rassurer :
    — Personne n’y songerait… à moins d’avoir une bonne raison pour cela ! Monsieur Grindel, je vous emmène jusqu’à mon bureau. Le commissaire principal Langlois et moi-même avons quelques questions à vous poser ! Quant à vous, messieurs, continua-t-il à l’adresse des employés, vous pouvez tout remettre en place !
    Grindel alors osa ricaner :
    — Puisque ce n’est pas mon oncle, vous n’allez pas laisser un inconnu à sa place ?
    — Provisoirement, si ! Lorsque nous aurons retrouvé le vrai Kledermann nous verrons à le transporter dans une autre sépulture. Vous voudrez bien, monsieur Morosini, en informer votre épouse ?
    Aldo allait accepter, naturellement, mais le professeur posa une main – dégantée ! – sur son bras :
    — J’aimerais lui parler moi-même. Y voyez-vous un inconvénient ?
    — Aucun, au contraire ! Vous réussirez peut-être à la convaincre… Moi, il suffit que j’émette une opinion pour qu’elle prenne aussitôt le contre-pied !…
    Un nouveau ricanement salua cet aveu spontané de faiblesse qu’Aldo se reprocha aussitôt mais le professeur Zehnder se chargea de la réplique :
    — Vous, mon garçon, vous devriez consulter ! Si vous commencez à avoir des visions, vous finirez par voir un peu partout des nains bleus et des éléphants roses !
    On retrouva l’air libre avec satisfaction. L’atmosphère confinée, les odeurs de désinfectant émanant du cercueil, celle de la cire chaude et du tabac refroidi régnant dans la crypte en rendaient le séjour plutôt pénible. On se sépara sans attendre. Langlois regagnerait Paris après l’interrogatoire de Grindel.
    — Vous pensez qu’on va l’arrêter ? demanda Aldo.
    — Un faux témoignage ce n’est pas assez, même en y ajoutant ce que nous savons de ses contacts avec Gandia. Je sais que moi je le mettrais au frais pour quelques jours afin d’essayer de l’amener à craquer mais j’avoue ne pas connaître les moyens de persuasion des Suisses. N’importe comment, s’il est autorisé à rentrer chez lui, il sera mis sous surveillance…
    — À ce moment-là, il ne bougera plus ni pied ni patte !
    — Cela m’étonnerait que Würmli ait besoin qu’on lui apprenne son métier. Il y a surveillance et surveillance : l’une tellement évidente qu’elle donnera une irrésistible envie de filer et l’autre quasi indétectable… Enfin nous verrons ! Qu’allez-vous faire maintenant ?
    — Essayer de convaincre ma femme, avec l’aide du professeur Zehnder, de repartir pour Vienne avec sa grand-mère, et…
    — Nous mettre à la recherche de la collection Kledermann et, si possible, de son propriétaire, compléta Adalbert. En faisant tout ce qu’on pourra pour ne pas marcher dans vos plates-bandes !
    — Comme je n’ai aucune possibilité de vous en empêcher, je me borne à vous souhaiter « Bonne chasse ! », fit Langlois mi-figue mi-raisin. Et saluez pour moi M me la marquise de Sommières et son petit Sherlock Holmes privé ! Celle-là, vous avez une drôle de chance de l’avoir ! conclut-il en s’éloignant avec un salut de la main…
    — De qui parle-t-il ? demanda Zehnder qui n’avait pas perdu une miette de la conversation… Si toutefois je ne suis pas indiscret ?
    — Pas du tout ! répondit Aldo. C’est en vérité un phénomène : Marie-Angéline du Plan-Crépin, qui est à la fois ma cousine et celle de la marquise de Sommières, ma grand-tante, auprès de qui elle exerce les fonctions aussi diverses que multiples de lectrice, demoiselle de compagnie, âme damnée – encore qu’elle soit d’une piété à toute épreuve ! –, agent de renseignements, l’ensemble servi par une mémoire

Weitere Kostenlose Bücher