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Le Fils de Pardaillan

Titel: Le Fils de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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appréciables pour l’abbaye.
    Le père Coton, confesseur de Sa Majesté, avait réussi à se faire nommer directeur des travaux. Le roi et la reine croyaient également pouvoir compter sur son dévouement. Nous savons, nous, qu’il n’était qu’un instrument docile aux mains d’Acquaviva.
    Bien entendu, il n’avait pas été soufflé mot du trésor. Les fouilles avaient pour but officiel de dégager la chapelle souterraine du saint. Œuvre pieuse. Et c’est pourquoi le choix d’un religieux, comme directeur, avait paru tout indiqué.
    Coton surveillait donc et dirigeait les travaux. En même temps, il gardait les abords de la chapelle. Ces abords n’étaient pas interdits au public, mais un vaste réseau d’espionnage avait été établi. On pouvait circuler librement sur la montagne. Quant à passer inaperçu aux environs de la chapelle, il ne fallait pas y compter. Des yeux invisibles, toujours en éveil, épiaient les moindres gestes du plus inoffensif des passants.
    Coton s’était adjoint un certain nombre de religieux qui se chargeaient de cette surveillance. Il est à noter qu’aucun de ces religieux n’appartenaient à la Société de Jésus… notoirement, du moins. Il est à supposer qu’ils avaient été choisis à bon escient.
    Indépendamment de ces précautions, prises au nom du roi et de la reine, et approuvées par eux, Sully et Concini, qui se méfiaient l’un de l’autre, avaient pris leurs petites dispositions secrètes, chacun de son côté. Si bien que, sans qu’il y parût, les environs de la chapelle se trouvaient, autant dire, en état de siège.
    Concini se croyait si sûr de triompher qu’il avait pris, pour remplacer Jehan le Brave, Gringaille, Escargasse et Carcagne, quatre gentilshommes authentiques. C’étaient MM. d’Eynaus, de Roquetaille, de Longval et de Saint-Julien. Quatre jeunes gens dont l’aîné n’avait pas vingt-six ans et le plus jeune vingt-deux à peine.
    Dans son esprit, ces quatre gentilshommes devaient constituer le noyau de l’imposante garde qu’il comptait attacher à sa personne, quand il serait devenu le maître.
    Pour l’instant, les quatre nouveaux séides du Florentin avaient pour unique mission de rechercher Jehan le Brave et de le prendre vivant. Concini leur avait promis vingt mille livres à se partager le jour où ils le lui livreraient pieds et poings liés.
    Les quatre jeunes gens, qui étaient forts et braves, et le savaient, avaient pensé que quatre hommes comme eux, pour en prendre un seul, c’était trop de deux, au moins, en admettant que celui dont ils devaient s’emparer fût doué d’une force peu commune. Ils ne connaissaient pas Jehan le Brave.
    Concini le connaissait, lui. Et il n’oubliait pas Escargasse, Carcagne, Gringaille qui l’avaient déjà trahi pour Jehan et se joindraient à lui. Ce qui fait qu’il n’avait pas hésité à engager, pour toute la durée des travaux, une trentaine de coupe-jarrets.
    Ceux-là, par escouade de huit hommes, avaient été placés sous les ordres de Saint-Julien, Longval, Roquetaille, Eynaus. Une de ces escouades de sacripants devait se tenir à demeure aux alentours de la chapelle. Concini, en effet, n’oubliait pas non plus que Jehan chercherait à s’emparer du trésor. Il prenait donc ses précautions en conséquence. Jusqu’à ce jour, Concini et ses hommes n’avaient pu mettre la main sur celui qu’ils cherchaient.
    Il ne se cachait guère cependant. Mais il se déplaçait sans cesse et, poussé par l’instinct, il dirigeait ses recherches de préférence vers les faubourgs et les environs de la ville. Depuis un mois que duraient ces recherches, il n’était pas plus avancé qu’au premier jour. Il était découragé, déprimé, et commençait à envisager sérieusement la possibilité d’en finir par un bon coup de dague.
    Ce jour-là, qui était le treize du mois de juin, Jehan avait passé la matinée à battre les faubourgs de la rive gauche, depuis la butte Copeau jusqu’à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Ce qui représentait un assez joli ruban de route.
    En revenant par le Pont-Neuf, il s’était engagé dans la rue de l’Arbre-Sec. Il s’était oublié longtemps à rêver sous la fenêtre hermétiquement close de l’ancien logis de celle qu’il ne cessait de chercher. Et il était parti en soupirant.
    Le cerveau vide de pensée, le cœur déchiré, en proie à un sombre accès de désespoir, il allait d’un pas machinal, sans avoir

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