Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Gué du diable

Le Gué du diable

Titel: Le Gué du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marc Paillet
Vom Netzwerk:
les porter devant le tribunal de l’empereur. Celui-ci juge en dernier recours, y compris pour les causes qui n’ont pas été tranchées par les tribunaux ecclésiastiques. Le souverain ne préside lui-même ce tribunal impérial que pour les affaires majeures ou qu’il juge telles.
     
    Les condamnations
     
    Selon le principe général, les condamnations, quand il s’agit d’hommes libres, consistent en paiement de compensations en argent sanctionnant délit, agression et même meurtre. Leur montant, selon un tarif détaillé et précis, est proportionnel à la gravité des dommages, blessures ou meurtre. Il est d’autre part fixé en fonction du statut social de la victime. Chacun a sa valeur pécuniaire, son wergeld. Plus on est « grand », plus on vaut cher, mieux on est protégé. Cependant, surtout lorsque l’accusé n’est pas un homme libre, ou encore quand le crime est jugé exceptionnellement grave, des peines beaucoup plus lourdes peuvent être prononcées : réclusion dans un monastère, servitude, châtiments corporels, yeux crevés… et la mort sous des formes plus ou moins cruelles. Il faut noter que dans les cas où une amende est infligée par le tribunal du comte, celui-ci en retient une fraction comme rétribution de ses services, ce qui explique qu’il ait facilement la main lourde.
     
    LA VIE QUOTIDIENNE
     
    La vie quotidienne, en ce début de IX e siècle, combine les mœurs et coutumes héritées du passé gallo-romain et celles des peuples envahisseurs, avec les dures nécessités du temps qui sont les effets des dommages, dévastations et pénuries produits par des guerres incessantes, encore que le règne de Charles ait apporté des améliorations. Ces éléments disparates ont fini par produire une civilisation originale, esquisse de la société féodale et qui s’exprime dans l’habitat, le vêtement, la nourriture et différents usages autant que dans les domaines politique, judiciaire et culturel.
    Nous rappellerons seulement ici que, concernant le temps, le jour est divisé en deux fois douze heures. Les douze heures de la journée sont comptées du lever au coucher du soleil, celles de la nuit du coucher au lever, et cela quelles que soient la latitude et la saison. Elles varient donc en durée d’un jour à l’autre, d’un lieu à un autre. Pour mesurer le temps, les carolingiens disposent de cadrans solaires, de sabliers et d’horloges hydrauliques plus ou moins complexes. Trois collations ou repas jalonnent la journée, le déjeuner au petit matin, le dîner à midi et le souper à la tombée de la nuit.
    Quant aux distances, nous les avons exprimées en lieues, unité d’origine gauloise, en décidant, très arbitrairement, que chacune valait à peu près quatre kilomètres. Pour les longueurs, nous avons compté trois pieds au mètre…
    Concernant les aspects essentiels de la vie quotidienne, l’auteur espère que le récit lui-même aura su la faire revivre. Dans le monde dur et cruel qu’est restée la société carolingienne, elle préfigure et éclaire ce que sera le monde féodal. Elle explique aussi certains traits de notre propre civilisation qui est, de la Renaissance carolingienne, en ce temps de construction européenne, l’héritière très lointaine.
     
    *
    * *
     
    Je voudrais exprimer ici mes remerciements à M. Jean-Pierre Soisson, maire d’Auxerre, et à Mme Monique Ragon, son chef de cabinet, qui ont facilité considérablement les recherches que j’ai entreprises pour recueillir la documentation nécessaire à ce récit.
    Ils vont aussi à Mme Maillard, attaché de conservation du patrimoine aux archives départementales de l’Yonne, et à Mme Michaut, conservateur de la bibliothèque municipale d’Auxerre, pour leur aide efficace et leurs conseils précieux.

 
     
     
    ACHEVÉ D’IMPRIMER SUR LES PRESSES
DE COX & WYMAN LTD. (ANGLETERRE)
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    N° d’édition : 2617
    Dépôt légal : février 1996
    Nouveau tirage : septembre 1996
    Imprimé en Angleterre

Weitere Kostenlose Bücher